EPR de Flamanville : EDF privilégie un scénario de remise à niveau des soudures de traversées du circuit secondaire principal par robots et ajuste le calendrier et l’estimation du coût de construction(1).
Sur le site, la deuxième phase des essais à chaud a commencé.
Dans un courrier du 19 juin 2019, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a demandé à EDF de reprendre les huit soudures de traversées de l’enceinte de confinement du réacteur EPR de Flamanville en écart par rapport au référentiel d’exclusion de rupture(2). Dans ce cadre, EDF a évalué trois scénarios de reprise.
Ces travaux ont donné lieu à des échanges avec l’ASN, qui a transmis le 4 octobre à EDF une lettre relative à la faisabilité technique de ces trois scénarios.
Le scénario de reprise des soudures de traversées privilégié par EDF est l’utilisation de robots télé-opérés, conçus pour mener des opérations de grande précision à l’intérieur des tuyauteries concernées. Cette technologie a été développée pour le parc en exploitation et doit être qualifiée pour la reprise des soudures de traversées. L’objectif est que la qualification de ce scénario et sa validation par l’ASN puissent intervenir au plus tard à la fin de l’année 2020, date à laquelle EDF pourra engager les travaux. Un second scénario, fondé sur l’extraction et la remise à niveau dans les bâtiments auxiliaires de sauvegarde, est conservé à ce stade à titre de solution de repli.
Au vu de cette stratégie de reprise des soudures de traversées, le Conseil d’administration d’EDF, réuni le 8 octobre 2019, a approuvé la poursuite du chantier de l’EPR de Flamanville.
Dans ce contexte, le Groupe est amené à ajuster le calendrier et l’estimation du coût de construction(1) de l’EPR de Flamanville(3).
Le calendrier prévisionnel de mise en œuvre du scénario privilégié de reprise des soudures de traversées conduit, si l’objectif mentionné ci-dessus s’agissant de la validation par l’ASN est respecté, à prévoir une date de chargement du combustible à fin 2022 et à ré-estimer le coût de construction à 12,4 milliards d’euros(1) soit une augmentation de 1,5 milliard d’euros. Ces coûts supplémentaires seront comptabilisés pour l’essentiel en autres produits et charges d’exploitation(4) et non en CAPEX.
Par ailleurs, du fait du décalage de la date de chargement du combustible, il n’y aura plus en 2020 de revenus associés à la phase de tests de l’installation à comptabiliser en déduction des investissements nets(5). Dans ce contexte, le Groupe ajuste son objectif d’investissements nets totaux(6) pour 2020 à environ 15,5 milliards d’euros au lieu d'un objectif initial d’environ 15 milliards d’euros.
Sur le site, le processus de remise à niveau des 58 soudures situées sur le circuit secondaire présentant des écarts de qualité ou ne respectant pas les exigences du référentiel « exclusion de rupture » défini par EDF se poursuit.
En parallèle, la deuxième phase des essais dits « à chaud » a débuté le 21 septembre 2019 et durera jusqu’à la fin de l’année 2019. Ces essais permettent de tester l’installation en conditions normales de fonctionnement.
(1) En euros 2015 et hors intérêts intercalaires
(2) « L’exclusion de rupture » est un très haut standard de qualité qui va au-delà de la réglementation ESPN. Elle implique un renforcement des exigences de conception, de fabrication et de suivi en service de certains matériels. Ce renforcement doit être suffisant pour considérer que la rupture de ces matériels est extrêmement improbable. Ce standard permet de ne pas étudier intégralement les conséquences d’une rupture de ces tuyauteries dans la démonstration de sûreté de l’installation.
(3) La problématique de l’écart au référentiel technique de fabrication de composants de réacteurs nucléaires par Framatome (procédé de traitement thermique de détensionnement de soudures par résistance électrique – TTD) (voir communiqué de presse d’EDF du 18 septembre 2019) qui concerne notamment les quatre générateurs de vapeur et le pressuriseur du réacteur EPR de Flamanville 3, n’est pas traitée dans ce communiqué de presse.
(4) Norme IAS 16 paragraphe 22 portant sur les coûts anormaux exposés dans le cadre d’immobilisations construites par l’entreprise. Ces coûts affecteront les années 2020, 2021 et 2022. Pour 2020, l’impact sur le résultat net part du Groupe est estimé, toutes choses égales par ailleurs, à -0,4 milliard d’euros, sans affecter le résultat net courant.
(5) Norme IAS 16 paragraphe 17.
(6) Hors acquisitions et « cessions Groupe 2019-2020 »
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