Transports électriques : quels enjeux pour la mobilité urbaine ?
Avec 33 % de la consommation énergétique finale et 36 % des émissions de CO21 en France, la mobilité fait partie des postes qui pèsent le plus dans le bilan énergie et CO2 des collectivités.
Les villes à la fois plus denses et plus étendues contribuent à l’évolution des besoins et au développement des enjeux liés à la mobilité urbaine et périurbaine : en 15 ans, le parc roulant a connu une croissance modérée (+ 15 % de véhicules y compris utilitaires entre 2000 et 2015), le diesel affichant sur cette période une progression de plus de 100 %2 .
Représentant 20 % du transport de voyageurs, le transport collectif croît plus rapidement que le transport individuel. Pour le transport public par bus et autocar, le trafic exprimé en voyageurs-kilomètre a augmenté de 25 % en 15 ans. Cette évolution du transport entraîne toujours plus d’émissions de CO2, de particules fines, de nuisances sanitaires et sonores mais aussi de difficultés de circulation et de stationnement dans la ville.
Au moment où les États cherchent à limiter leur empreinte environnementale et à améliorer la qualité de vie, la mobilité urbaine décarbonnée et les transports électriques répondent à ces nouveaux enjeux et fournit une alternative durable sur plusieurs plans. En réduisant les émissions de gaz à effet de serre et de particules fines, en fournissant un mode de déplacement moins énergivore, plus propre, plus silencieux, la mobilité électrique permet aux collectivités de contribuer aux ambitions de la transition énergétique tout en réduisant leur dépendance aux énergies fossiles (90 % de l’énergie consommée dans le routier est fossile).
1 Source ADEME 2015
2 Chiffres clés du transport 2017- Ministère de l’environnement
Réglementation et technologies boostent la mobilité propre
La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV)
La loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) place les collectivités comme maîtresses de leur mobilité et fixe un cadre réglementaire de plus en plus incitatif et mobilisateur. Priorité est donnée aux transports les moins polluants : le renouvellement du parc automobile des collectivités doit intégrer au moins 20 % de véhicules à faibles émissions pour les véhicules légers et 50 % de véhicules à faibles émissions à partir de 2020 pour le transport collectif. La loi recommande également la création de zones de circulation restreinte, le déploiement de points de charge pour véhicules électriques et de parkings vélos, le tout en veillant aux sources d’énergie les moins polluantes : autant d’enjeux
Quelle orientation pour la mobilité de demain ?
Pour les collectivités, la question de la mobilité urbaine propre se joue sur deux ressorts stratégiques : transport collectif et mobilité individuelle. Destiné à devenir à terme une mobilité de substitution pour les transports publics carbonés, le transport électrique décarboné s’inscrit à l’échelle individuelle en complément à d’autres modes de transport, au cœur de la ville de demain.
La mobilité individuelle soumise à des enjeux immédiats
Le marché du véhicule électrique se développe et connaît une véritable accélération :
- le marché a plus que doublé entre 2014 et 20163 ;
- en mars 2017, le cap des 100 000 véhicules électriques a été dépassé et un record d’immatriculations (3 488) a été enregistré ;
- en 2016, la France figurait en tête des pays européens pour le nombre d’immatriculations de véhicules électriques.
Un des enjeux de l’accroissement des transports électriques dans le cadre de la mobilité urbaine décarbonée est celui de la progression du nombre de points de recharge. En dépit de fortes disparités entre les territoires, les projets d’infrastructures se multiplient dans le public comme dans le privé et avec eux, la possibilité de recharger les véhicules s’accroît :
- un parc de 27 661 bornes de recharge accessibles au public4 ;
- des lieux privés qui concentrent 90 % des points de recharge4 .
Désormais, nombre de particuliers et d’entreprises ont recours à la mobilité électrique, de plus en plus s’équipent de véhicules propres. Autant d’évolutions pour la ville de demain qui appellent les collectivités à repenser les zones urbaines et périurbaines pour y implanter des infrastructures de charge.
Les orientations du transport collectif fléchées par la loi
Autorité organisatrice des transports, la collectivité dispose du levier transport public pour renforcer la mobilité décarbonnée sur son territoire tout en limitant les coûts échoués des bornes de recharge. Alors qu’une compétition s’engage entre le Diesel Euro 6, le GNL propane et l’électricité, la loi de transition énergétique oblige les collectivités à se positionner en faveur du transport durable. Tenues de renouveler 50 % de la flotte de bus par des véhicules propres en 2020 (100 % en 2025), elles vont devoir faire un choix entre les énergies qui déterminera leurs investissements long terme.
Au cœur de la décision, la question du modèle économique. Dans le calcul du coût total de possession du bus électrique, la batterie demeure le poste le plus lourd. Néanmoins, si les véhicules électriques restent plus chers à l’achat, prendre en compte l’ensemble des usages permet de lisser les coûts. Dans ce sens, bien dimensionner les batteries suivant le trajet, les contraintes d’exploitation, la durée de vie du véhicule est essentielle pour contribuer à la rentabilisation de la flotte.
3 10 560 immatriculations de VE en 2014 contre 21 750 en 2016. Source AVERE 2017
4 Source AVERE- GIREVE
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Décloisonner les acteurs de la mobilité propre
Dans un contexte économique et environnemental en mutation, acteurs publics et privés sont de plus en plus invités à conjuguer leurs efforts pour favoriser le déploiement de la mobilité électrique, notamment en mutualisant leurs coûts.
Stratégique pour resserrer le maillage des territoires, la question de la recharge des moyens de transports électriques, un des enjeux de la mobilité urbaine, décloisonne les périmètres. Entreprises et collectivités, secteur public ou privé, professionnels et particuliers gagnent à agir en concertation pour accélérer les zones d’implantation, mettre les bornes en partage à travers une gestion ou une tarification flexible suivant les périodes de la journée et en optimiser ainsi les coûts d’investissement.
Sur le territoire, le transport durable ne peut se concevoir qu’à condition d’intermodalité entre transports collectifs (bus, train, tramway, métro, bateau) et transports individuels (voiture ou scooter électrique, vélos, etc.). Pour les collectivités, ceci suppose de coordonner les modes de transport pour coordonner et fluidifier les déplacements vers des modes plus habiles, plus propres et plus rapides.
L’ensemble de ces paramètres confère aux collectivités un rôle d’orchestrateur et de facilitateur de mobilité au service du territoire. Un contexte où EDF, en tant qu’énergéticien leader en matière de mobilité électrique, a acquis une légitimité unique sur toute la chaîne de valeur.
Cette expertise lui permet à partir d’un guichet unique de conseiller les collectivités, quels que soient leurs projets de mobilité électrique.
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