L’empreinte Gaz à Effet de Serre de la production d’électricité
Quelle que soit son origine, la production d’électricité engendre plus ou moins d’émissions de différents Gaz à Effet de Serre (GES) contribuant au changement climatique. Toutes les filières de production d’électricité n’ont pas la même empreinte Gaz à Effet de Serre.
En effet, outre la production d’électricité elle-même (émissions directes durant le fonctionnement de la centrale), les autres étapes du cycle de vie du kWh (extraction, fabrication et transport des combustibles, traitement des déchets, construction et démantèlement etc.) contribuent également à l’empreinte GES,.
Pour calculer cette empreinte GES, il faut donc faire une ACV, ou Analyse du Cycle de Vie.
Qu’est-ce que l’Analyse du Cycle de Vie ?
L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) est aujourd’hui la méthode de référence pour l’évaluation environnementale des produits et services. Son analyse complète du cycle de vie d’un produit, de l’amont (extraction des matières premières, fabrication, construction des infrastructures, etc.) à l’aval du produit (recyclage, démantèlement, gestion des déchets, etc.), permet une évaluation environnementale multicritère, adressant l’ensemble des enjeux environnementaux (bilan gaz à effet de serre, épuisement des ressources, empreinte eau, production de déchets, biodiversité, etc.).
L’ACV est normalisée depuis 2006 (normes ISO 14040 & 44). La R&D d’EDF fait partie de la communauté de chercheurs qui travaillent à son développement, notamment dans le cadre de la Society of Environmental Toxicology And Chemistry (SETAC).
L’empreinte GES d’une filière est calculée par kilowatt heure (kWh) d’électricité produite. Les émissions sont exprimées en grammes équivalent CO₂ (g éq CO₂), intégrant tous les gaz contribuant au changement climatique.
L’empreinte Gaz à Effet de Serre de la production d’électricité d’EDF en France
2022 : une nouvelle étude revue par des scientifiques indépendants
En 2022, EDF a publié l’Analyse du Cycle de Vie du kWh nucléaire EDF. L’étude a été réalisée par EDF R&D, à la demande de la Division Production Nucléaire, en co-construction avec les métiers du nucléaire. Elle actualise une précédente étude réalisée en 2003.
L’étude porte sur l’ensemble du parc de production (58 réacteurs en 2019). Elle prend en compte l’ensemble du cycle de vie associé à 1 kWh nucléaire EDF produit en France (hors transport de l’électricité), de l’extraction du minerai d’uranium jusqu’au traitement des déchets, en incluant les phases de construction, exploitation et déconstruction des centrales. Elle propose des résultats multicritères, à travers 10 indicateurs ACV, couvrant les principales thématiques environnementales (changement climatique, émissions de particules, épuisement des ressources, émissions de radiations ionisantes etc.).
Elle a fait l’objet d’une revue critique par un panel d’experts indépendants (experts ACV, carbone, nucléaire). Ils ont vérifié le respect des normes, et leurs remarques ont permis d’améliorer l’étude, facilitant ainsi les actions de communication.
4 g de CO₂ par kWh produit par le parc nucléaire d’EDF en France
Le résultat majeur de l’étude est celui de l’indicateur changement climatique, qui s’établit à 4 g équivalent CO₂/kWh, résultat en cohérence avec ceux de l’ADEME ou du CEA. L’étude permet d’identifier les contributions relatives des différentes étapes du cycle : ainsi, la part liée à l’amont (extraction du minerai, conversion et enrichissement du combustible) représente 57 % de l’empreinte carbone (dont 36 % pour l’extraction minière notamment).
L’analyse environnementale du cycle de vie réalisée permet d’identifier les meilleures actions d’amélioration à réaliser sur la chaîne de valeur, avec l’ensemble des acteurs du nucléaire.
L’étude apparait donc comme un outil, toujours perfectible, au service de la performance environnemental de la filière.
Pourquoi réaliser une Analyse du Cycle de Vie ?
L’ACV est aujourd’hui largement utilisée, par les industriels pour objectiver la performance environnementale de leur produit et la communiquer. L’ACV est utilisée par les pouvoirs publics pour comparer les empreintes environnementales de différents produits (véhicule électrique), filières (traitement de déchets) et scénarios (scénarios électriques prospectifs). L’ACV est également utilisée en éco-conception, car elle permet une analyse environnementale quantifiée et communicable.