Dans la peau d’un Responsable d’investissement chez EDF Pulse Ventures

Quels sont les rôles et missions d’un Responsable d’investissement Junior au sein d’EDF Pulse Ventures ? 

Mes principales missions en tant que Responsable d’investissement Junior chez EDF Pulse Ventures peuvent se découper en trois grandes catégories qui font échos au déroulé chronologique d’un processus d’investissement : 

• Co-pilotage des études stratégiques et sourcing des opportunités d’investissement : cette étape, réalisée de façon transverse au sein de l’équipe EDF Nouveaux Business, s’articule autour des différentes thématiques d’investissement définies chaque année dans notre cadrage stratégique. Nous déterminons dans un premier temps, parfois avec l’appui d’un cabinet de conseil, les principales tendances et éventuelles barrières technologiques du marché étudié. Fort de ces convictions, nous élaborons ensuite des critères d’investissement. Ceux-ci nous permettent d’évaluer le potentiel des start-up rencontrées via des prises de contacts directes ou par le biais des évènements de l’écosystème cleantech auxquels nous participons. En parallèle, et en interne au sein du groupe EDF, nous interrogeons également les différentes parties prenantes susceptibles d’être concernées par la thématique pour connaître leurs besoins. L’objectif final et de faire coïncider ces besoins avec les solutions proposées par les start-up que nous jugeons à fort potentiel pour établir une base de synergie et pouvoir instruire un dossier d’investissement. 
   
• Instruction des dossiers d’investissement : durant cette étape, réalisée en binôme entre un Responsable d’investissement Junior et un Responsable d’investissement Senior, les missions se rapprochent de celles d’un fonds d’investissement classique. Nous allons donc dans un premier temps lancer des due diligences stratégiques, techniques, financières, légales et fiscales pour évaluer le risque d’investissement et le potentiel de croissance de la société sélectionnée. Une fois ces différents points validés, nous les synthétisons dans un dossier présenté au comité d’investissement pour décision. 
   
• Suivi des sociétés en portefeuille : cette dernière étape, sans doute la plus importante, intervient post-investissement et vise à aider la société dans la poursuite de son développement, dans ses collaborations avec le groupe EDF et à l’accompagner dans de possibles changements de la structure actionnariale. Ces missions s’adressent en priorité aux Responsables d’investissement Senior mais également aux Responsables d’investissement Junior à mesure que nous montons en compétence sur les différentes sociétés du portefeuille.

Quelles sont les thématiques d’investissement auxquelles vous vous intéressez, et en quoi sont-elles pertinentes pour le groupe EDF ? 

Nos thématiques d’investissement sont déterminées chaque année par le biais d’un cadrage stratégique. Sur ce deuxième semestre 2023, j’ai l’opportunité de travailler notamment sur le secteur de la HR Tech/Edtech qui représente un enjeu clé pour le groupe EDF en raison des forts besoins en recrutement à horizon 2030 dans le secteur du nucléaire et de la transition énergétique. Je m’intéresse aussi aux nouvelles énergies renouvelables et le potentiel émergent de certaines technologies pour produire une énergie décarbonée, pilotable et compétitive. Enfin, je regarde toutes les solutions de stockage longue durée pour accompagner la part croissante de l’énergie solaire et éolienne dans le mix énergétique à l’échelle mondiale. 

D’autres thématiques sont également inscrites sur notre feuille de route d’ici la fin d’année ou le début d’année prochaine : watertech, gestion de la biodiversité, décarbonation des procédés industriels, fonctions supports au nouveau nucléaire etc…

Avez-vous un sujet qui vous plait plus particulièrement, et pourquoi ? 

Globalement, j’ai toujours été particulièrement intéressé par les thématiques à composantes plus « deeptech » et qui sont selon moi susceptibles d’apporter des changements structurels dans le secteur de l’énergie sur le long-terme. Les nouvelles énergies renouvelables en sont un excellent exemple : aujourd’hui la plupart des technologies sont encore peu matures, mais c’est justement le rôle d’un acteur comme EDF Pulse Ventures de prendre le risque de les financer pour contribuer à leur émergence.

Pourquoi avoir choisi de travailler dans un corporate venture capital (CVC) plutôt qu’un venture capital (VC) ? Et pourquoi, plus spécifiquement, chez EDF Pulse Ventures ? 

A l’inverse d’un fonds d’investissement classique (VC), l’implication d’un CVC auprès d’une start-up ne se limite pas à un soutien financier. Le fait d’inclure les différentes filières du groupe EDF dans le déroulé du process d’investissement et d’établir des synergies avec ces dernières apporte une réelle valeur ajoutée, que ce soit au niveau commercial, appui technique, développement R&D etc ... Par ailleurs, ce positionnement gagnant-gagnant et l’expertise des métiers donnent davantage de profondeur aux discussions et nous permettent d’appréhender pleinement les enjeux techniques des sociétés que nous rencontrons. 

Plus largement, le fait de rejoindre un corporate venture capital associé à un groupe comme EDF était pour moi une évidence à plusieurs titres. D’une part, l’image de marque véhiculée par l’histoire du Groupe et sa dimension internationale nous font bénéficier d’une certaine légitimité dans l’écosystème cleantech. D’autre part, le positionnement d’EDF va amener l’entreprise à se placer au cœur des enjeux énergétiques et de décarbonation de l’économie des prochaines années. Dès lors au vu des défis à relever, il ne fait aucun doute que l’innovation aura sa place à jouer et qu’EDF Pulse Ventures continuera d’occuper un rôle central pour impliquer les start-up dans la feuille de route du Groupe.

Quel conseil donneriez-vous aux start-ups qui souhaiteraient travailler avec EDF Pulse Ventures ? 

J’adresserais trois conseils principaux aux start-up souhaitant collaborer avec EDF Pulse Ventures. Le premier, c’est de vérifier qu’ils sont alignés avec notre thèse d’investissement (niveau de maturité, attentes financières, vision long-terme). Le second, c’est de réfléchir aux synergies possibles avec les différents métiers du groupe EDF. Ce facteur sera pour nous déterminant dans notre décision d’avancer dans le processus d’investissement. Enfin, mon dernier conseil est de s’assurer que l’arrivée d’un investisseur stratégique tel qu’EDF Pulse Ventures au capital de la société fait sens par rapport aux perspectives de développement, et à la position d’éventuels investisseurs historiques ou de nouveaux actionnaires.