Trois zones de chantier

La construction du barrage, à Livet (2012-2016)

La construction du barrage a débuté par le détournement provisoire de la Romanche, indispensable pour réaliser les travaux de génie civil. Une fois le terrassement réalisé, les premiers bétonnages ont débuté : radiers, murs de béton, murs de rives, piles et murs de la prise d’eau… Pour finir, un bâtiment d’exploitation a été construit pour abriter les équipements de commande et de manœuvre du barrage.
Après l’achèvement de la construction du barrage, la Romanche a retrouvé son lit d’origine. Les berges ont été recalibrées et stabilisées et l’ensemble de la zone a été renaturée et reboisée avec des espèces locales, qui avaient été prélevées dans un rayon de 25 km autour du barrage.

Les creusements des 10 km d’ouvrages d’amenée (2012-2018)

Pour les creusements des ouvrages d’amenée d’eau, EDF a fait appel à deux techniques particulières : des tunneliers et un "raise borer"

  • La galerie d’amenée de 10 km entre le barrage et la centrale a été creusée par 2 tunneliers, entrés sous le massif de Belledonne à mi-parcours, au niveau du hameau des Ponants. L’un est parti en direction de l’aval, vers la centrale. L’autre est parti en direction de l’amont, vers le barrage. Le massif de Belledonne étant composé à cet endroit d’une roche très dure, le gneiss, la vitesse de creusement dépendait des conditions géologiques rencontrées le long du parcours. Les morceaux de roche fracturés par la tête de coupe des tunneliers ont été évacués vers l’extérieur : 170 000 m3 de roche ont été extraits de la montagne par les deux tunneliers pour creusée la galerie d’amenée de 4,7 m de diamètre.
  • Pour creuser le puits de chute de 163 mètres et la cheminée d’équilibre de 180 mètres de haut, le recours à des outils spécifiques a été nécessaire : le raise borer. Après avoir creusé un trou pilote de 40 cm de diamètre, un aléseur composé de multiples molettes crantées est accroché puis tiré vers le haut pour grignoter la roche depuis le bas. Les morceaux de roche chutent au pied du puits et sont évacués. Une fois foré, le puits blindé a été blindé avec une succession de tuyaux en acier soudés puis bétonné sur leur pourtour. Pour sa part, la cheminée d’équilibre a été bétonnée sur 25 cm d’épaisseur sur toute sa hauteur.

Une centrale souterraine monumentale à Gavet (2012-2018)

Le creusement des cavernes souterraines a principalement été réalisé avec la méthode classique du minage à l’explosif. Une galerie d’accès, deux cavernes monumentales (la caverne-usine, avec ses 74 m de long, ses 16 m de large et sa hauteur allant jusqu’à 35 m, est aussi grande que la nef de la cathédrale Notre Dame de Paris !) et des galeries de sortie d’eau ont été creusés, soit plus de 60 000 m3 de roche extraites de l’antre de la montagne.
Dans la caverne principale, l’usine a été construite avec un bâtiment de 26 m de haut sur toute la largeur de la caverne. Certains équipements (aspirateurs, bâches spirales,…) ont été intégralement coulés dans le béton du bâtiment au fur et à mesure de sa construction. L’installation des matériels électromécaniques a été réalisée une fois le bâtiment terminé : alternateur (composé d’un stator de 70 tonnes et d’un rotor de 92 tonnes), arbre turbine et roue « francis » composent chaque groupe de production. Puis, les systèmes de contrôle-commande, associés à l’automatisation de la centrale, les réseaux et la téléphonie ont nécessité l’installation de 220 km de câbles et fibres optiques.
Dans la deuxième caverne, des transformateurs de 5 m de long et 4 m de large ont été installés dans des cellules de béton de 30m². Une fois installé, connecté et rempli, chaque transformateur pèse désormais 65 tonnes ! Ils élèvent la tension de l’électricité produite par les turbines à 63 000 volts pour pouvoir l’injecter sur les lignes à haute tension.