Le saviez-vous ?

Le saviez-vous ?

Deux turbines Francis équipent la centrale. Elles sont les plus adaptées à une centrale dite de  “moyenne chute“ qui est fonction de la différence de hauteur entre l’endroit où l’eau est captée (barrage-prise d’eau) et l’endroit où l’eau est restituée à la rivière (centrale).
Les aménagements de moyenne chute sont ceux dont les chutes font moins de 400 m. La chute de Romanche Gavet fait 270 m.

Demain, un nouveau visage pour la vallée

Entre 2021 et 2024, les cinq barrages, trois des anciennes centrales (Pierre-Eybesse, Les Roberts, Les Clavaux), ainsi que les différentes structures (conduites forcées, canaux…) situés le long de la Romanche seront déconstruits et leurs sites seront renaturés. La technique du génie végétal sera utilisée ; EDF s’est adossé à l’ONF pour recueillir graines et plantes locales (noisetiers, cerisiers, bourdaine, houx, sureau…) dans un périmètre de 25 km autour des cinq anciennes centrales afin de les réimplanter et éviter ainsi la prolifération de plantes invasives.
Pour assurer la continuité écologique, quatre des anciens barrages seront entièrement arasés ; celui des Clavaux sera quant à lui remplacé par une rampe en enrochement. Ainsi, à partir de 2024, le lit de la Romanche retrouvera un aspect proche de celui qu’il avait au 19e siècle.
Au final, 9,6 hectares de terrain et 1,9 hectare de rivière seront libérés du passé industriel de la Moyenne Romanche.
Une partie des espaces libérés dans la vallée servira pour de nouveaux usages, tel que le projet de voie verte mené par la Communauté de Communes de l’Oisans qui souhaite allier mobilité douce, patrimoine, arts et découvertes.
[Photo avant/après des Clavaux et/ou des Roberts]
Témoin du patrimoine industriel de la vallée, la centrale des Vernes, classée Monument Historique, sera conservée. Ses façades, ses verrières et son escalier ont été restaurés par EDF entre 2010 et 2017. Un projet de mise en valeur est en cours avec le Ministère de la Culture, le Centre des Monuments Nationaux et le territoire.

Au barrage, l’art urbain s’invite dans La Romanche

Une fresque de street-art a été réalisée au barrage de Livet par deux artistes grenoblois de renom, Etien’ et Snek, qui ont souhaité réaliser un authentique clin d’œil à Charles Albert Keller, qui a bâti au début du XXe siècle un empire industriel sur le territoire isérois. Cette fresque moderne de 70m² symbolise l’eau en mouvement et la naissance de l’énergie électrique. Cette œuvre s’inscrit dans le projet du territoire et sera le point d’orgue de la future voie verte de la Romanche.

Une passe à poissons "personnalisée"

Pour permettre aux poissons de franchir les 6,3 m de dénivelé́ du nouveau barrage de Livet, une passe à poissons a été construite en rive gauche. D’une longueur de 60 mètres, elle est constituée de 24 bassins contigus en escalier : leurs dimensions, leurs échancrures et la rugosité des fonds ont été spécialement étudiés pour correspondre aux besoins des truites fario et des chabots.
Dès à présent, les poissons peuvent franchir le barrage, et au terme du projet de déconstruction des anciens barrages, ils pourront remonter la rivière de Gavet à Bourg d’Oisans, et même jusqu’à Venosc ! 

Les traditions minières pour les tunneliers

Par tradition, un tunnelier, comme un navire, porte un prénom féminin. Ce sont les enfants des écoles de la commune de Livet-et-Gavet qui ont choisi leur nom, à partir des syllabes des différents affluents de la Romanche. C’est ainsi que le premier tunnelier fut baptisé Rosali et le second Lilorosa.
La marraine de Rosali était Marie-Noëlle Battistel, alors députée de la circonscription, et la marraine de Lilorosa était Marine Forte, secrétaire au groupement d’entreprises en charge des creusements, elle est aussi une “fille du pays”.

Des zones de compensation écologiques sur 57 hectares !

Pour compenser les impacts liés au chantier, des mesures ont été mises en place, notamment la mise en gestion conservatoire de la biodiversité de 57 hectares de terrain, pour une durée de 15 ans, sur deux secteurs :

  • 17 hectares, à gavet, sur des parcelles du domaine privé d’EDF ;
  • 40 hectares, au lieu-dit l’Ile Falcon, sur des parcelles appartenant à l’Etat.

Débuté dès avril 2013, le bilan des mesures compensatoires environnementales menées sur l’île Falcon et dans le secteur du pont de Gavet est positif. Au-delà de la réussite des travaux de restauration des milieux naturels, les indicateurs de biodiversité sont favorables : on note par exemple la réapparition de deux espèces de papillons. Depuis 2018, un nouveau plan de gestion est mis en œuvre dans la continuité du précédent, notamment en pérennisant le pâturage et en poursuivant les suivis écologiques des milieux.
Le gestionnaire de ces zones, pour le compte d’EDF, est le Conservatoire d’Espaces Naturels de l’Isère (CEN) qui veille aussi bien à la renaturation, à la gestion des espèces indésirables, à la création de corridors biologiques, qu’à la création d’une mosaïque d’habitats favorable au développement des espèces protégées.