Ayant alterné des postes de chercheur et de manager, il se passionne pour les "data" depuis plus de 15 ans. Georges Hébrail est actuellement chercheur senior en Systèmes d’Information Décisionnels, Data science, Big data et Statistiques.
Quel est votre parcours à la R&D d'EDF ?
J'ai commencé en dehors de la R&D dans la mal aimée "informatique de gestion", où l'on manipulait déjà de nombreuses données. J'ai alors compris l'importance croissante de l'analyse de données pour améliorer les performances de l’entreprise. A l'issue de ma thèse sur les agrégats dans les bases de données, qui préfigurait l'informatique décisionnelle et la "business intelligence", j'ai développé un outil d'analyse et de management des projets de recherche pour la R&D d’EDF, qui fut l'occasion de défricher le text mining. J’ai ensuite complété mes compétences en informatique en menant des travaux en statistique et analyse de données, qui m'ont mené naturellement au Big Data. On peut ainsi me qualifier de chercheur en "Science des Données".
Un projet marquant ?
Sans hésitation le "Courboscope", que j'ai conçu avec ma collègue Corinne Muller. Ce logiciel d'analyse et de classification des courbes de charge (clustering) est encore utilisé 15 ans après, notamment par la branche Commerce !
« Mon crédo : faciliter l'appropriation, la maîtrise et l'exploitation des données massives pour affronter la révolution numérique et doper les performances de l'entreprise. »
Vos travaux actuels ?
Le Big Data est en pleine effervescence et avance très rapidement. Nous devons donc d'une part nous tenir au courant des dernières technologies de collecte, de stockage (Hadoop) et d’analyse de données (Machine Learning, Deep Learning, analyse en temps réel…), et d'autre part construire une vision Big Data pour la R&D et le Groupe EDF. Autrement dit, quelles méthodes et quels outils pour quels besoins ? C'est pourquoi nous produisons des cas d'usage et des preuves de concept autour de la production d’électricité (monitoring des centrales à grande échelle via des capteurs), de la distribution (exploitation des données des compteurs Linky, smart grids…), de la commercialisation (nouvelles offres, CRM…), et de l'optimisation amont/aval. Sur un plan plus scientifique, j'effectue des recherches sur les traitements analytiques de données individuelles préservant la vie privée, et sur la désagrégation temporelle et spatiale des données de consommation électrique.
Le plus important dans la recherche ?
Dans mon domaine d'expertise, la collaboration avec les entités opérationnelles d’EDF est indispensable car sans elle, pas d'accès aux données et donc pas de résultat sur la faisabilité ! La collaboration avec les laboratoires académiques en informatique et en mathématiques appliquées est également fondamentale, afin de bénéficier des dernières avancées méthodologiques sur le traitement analytique des données. Nous évoluons vers de nouveaux modes de collaboration plus ouverts en travaillant conjointement avec des laboratoires académiques, d’autres grands groupes (comme Orange, La Poste ou Véolia) et des start-up, pour inventer ensemble les sources de valeurs qui se trouvent dans le croisement des données. J'ai d'ailleurs expérimenté une bonne partie de ces mondes en tant que manager à la R&D d’EDF, puis en tant que Professeur à TELECOM ParisTech pendant 8 années, lors desquelles j'ai également fondé et dirigé un laboratoire commun avec EDF R&D sur la « Business Intelligence », le BILab. Aujourd'hui encore, je garde un lien fort avec la recherche académique en encadrant des thèses.
Depuis 2011
2003-2010
2002
Habilitation à diriger les Recherches en Inform...