Tendances et marché de l'énergie
La géothermie : une solution incontournable pour la transition énergétique
Dans une tribune publiée sur le site theconversation.com, Benjamin Brigaud, professeur en géologie et géothermie à l'Université Paris-Saclay, présente la géothermie comme l'une des méthodes essentielles pour réaliser la transition énergétique. Selon lui, cette source d'énergie renouvelable est caractérisée par son faible niveau d'émissions de carbone, sa stabilité et sa capacité à être produite localement. Il explique que la géothermie exploite la chaleur présente dans le sous-sol et qu'elle est disponible partout à la surface de la Terre, avec une augmentation de la température d'environ 3,5 °C tous les 100 m de profondeur. Benjamin Brigaud précise que la France utilise deux types de géothermie : la géothermie de surface et la géothermie profonde. La géothermie de surface opère à une profondeur inférieure à 200 m, avec une température d'environ 15 °C, et elle convient au chauffage de bâtiments individuels, collectifs et tertiaires de petite taille, comme les écoles ou les hôpitaux. « Pour cela, elle utilise deux systèmes différents. Le premier (appelé pompe à chaleur géothermique sur nappe) est un système en boucle ouverte réalisé par deux forages (on parle de doublet géothermique). L’eau chaude est pompée par le premier forage, amenée en surface où une pompe à chaleur permet l’échange calorifique, puis réinjectée, avec quelques degrés de moins, à la même profondeur par le second forage », et le second « est un système en boucle fermée, principalement constitué de sondes géothermiques verticales en U dans lequel circule un fluide conducteur de chaleur. Ce système peut être dimensionné selon la taille du bâtiment, en allant de la maison individuelle (sonde unique) aux bâtiments plus grands comme des bureaux, résidences, hôtels, hôpitaux (champs de sonde) », détaille l’enseignant. Il attire en outre l'attention sur le fait que l'installation du premier système dépend largement de la présence d'une nappe exploitable et nécessite un terrain de grande superficie pour accueillir deux forages, qui doivent être séparés d'au moins plusieurs dizaines de mètres, tandis que le deuxième « est particulièrement efficace en cas d’utilisation alternée refroidissement/chauffage : la chaleur rejetée dans le sol en été (lors du fonctionnement de la pompe à chaleur en mode climatisation) peut être utilisée l’hiver pour le chauffage ». Concernant la géothermie profonde, Benjamin Brigaud parle d’un système permettant d'utiliser la chaleur de l'eau géothermale trouvée entre 500 m et 2 500 m sous la surface. Cette eau a une température allant de 30°C à 90°C et peut fournir de l'énergie pour des systèmes de chauffage urbains. Adaptée à de grands réseaux de distribution, elle peut fournir de l'énergie pour chauffer 5 000 à 6 000 logements. « Son fonctionnement est assez similaire à celui de la géothermie de surface sur nappe : il utilise un doublet géothermique qui pompe le fluide chaud par un forage et le renvoie par un autre. En revanche, au vu des températures élevées, la pompe à chaleur est remplacée par une centrale géothermique qui assure l’échange de chaleur », poursuit le professeur.
theconversation.com - Publié le 31/07/2023Territoires ultra-marins : vers l’autonomie énergétique
La délégation aux outre-mer de l'Assemblée nationale a publié, le 19 juillet 2023, un rapport visant à améliorer l'autonomie énergétique des territoires ultra-marins. Ces derniers dépendent encore fortement des hydrocarbures et ne sont pas reliés au réseau électrique. Ils doivent ainsi importer une grande partie de leur énergie. Forts de ce constat, les rapporteurs, Davy Rimane et Jean-Hugues Ratenon, estiment qu’ils doivent être accompagnés par des acteurs institutionnels comme EDF, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) et la direction générale de l'énergie et du climat, pour utiliser plus efficacement les outils déjà en place, tout en prenant en compte leurs spécificités locales. « En poursuivant et en amplifiant les efforts entrepris, la transition vers une électricité décarbonée peut raisonnablement être considérée comme atteignable d’ici 2030 », estiment les auteurs. En effet, les territoires ultra-marins possèdent plusieurs sources d'énergie renouvelable, dont certaines collectivités ont déjà fait bon usage avec des résultats encourageants. Soulignant que chaque territoire devrait avoir la liberté de définir sa propre stratégie énergétique, les auteurs invitent le Gouvernement à diffuser un nouvel arrêté tarifaire photovoltaïque spécifique à ces territoires d’outre-mer.
banquedesterritoires.fr - Publié le 28/07/2023Projet photovoltaïque et biodiversité : les propositions du WWF
La France ambitionne d’augmenter sa capacité de production d’électricité d’origine solaire de 2 GW à 3,7-5,5 GW par an d'ici à 2030. Dans un guide destiné aux développeurs de projets et aux collectivités, publié le 26 juillet 2023, le WWF propose plus de 60 recommandations pour faciliter cette transition tout en préservant la biodiversité. « Entre accélération des énergies renouvelables et protection de la biodiversité, il n’y a pas d’opposition, mais au contraire des efforts à conjuguer dans la lutte contre le réchauffement climatique », souligne Jordana A. Harriss, responsable du plaidoyer Territoires et villes durables au WWF France. Le guide encourage également la participation citoyenne en renforçant leur implication et en favorisant les retombées locales positives des initiatives photovoltaïques. Pour y parvenir, le WWF France appelle l’État, les porteurs de projets et les collectivités à adopter ces recommandations lors de développement de nouveaux programmes. Le succès de cette approche repose sur l'implication des collectivités, des filières locales et des citoyens dès le début de chaque projet.
wwf.fr - Publié le 26/07/2023Nouvelle-Aquitaine : validation de la stratégie de développement des énergies renouvelables
Réunis par le préfet de région Étienne Guyot au sein du comité de l’administration régionale (CAR) de l’État, les préfets de la Nouvelle-Aquitaine ont validé la stratégie révisée de l’État pour promouvoir le développement des énergies renouvelables. Cette stratégie est alignée sur les directives nationales établies par le Gouvernement et le Parlement, et nécessite la participation de tous les acteurs régionaux. Approuvée initialement en mai 2019 et révisée en mai 2021 puis en juillet 2023, elle met l'accent sur une diminution importante de la consommation finale d'énergie et un accroissement de la production d'énergie renouvelable. Cette démarche vient compléter les initiatives lancées par les autres acteurs, en particulier les collectivités. La mise en œuvre de ce programme repose d’ailleurs sur une alliance et une coordination entre les forces en présence sur le territoire ainsi que l’exploitation de chaque source d’énergie à fort potentiel. Cette stratégie s'appuie sur plusieurs piliers : le renforcement de la gouvernance régionale, la planification territoriale et l’acceptabilité des projets, le soutien des porteurs de projets et des collectivités territoriales, le déploiement de l’acte 2 du plan de sobriété pour réduire la consommation et, enfin, sur le raccordement des nouvelles unités de production au réseau électrique.
prefectures-regions.gouv.fr - Publié le 27/07/2023