La ville de demain ne sera pas seulement intelligente et connectée. Elle sera aussi bas carbone et durable. Pour favoriser les énergies renouvelables et les économies d’énergie, l’ouverture des données devient un atout essentiel de toute smart city.
Définition d’une smart city
La Smart City ne se réduit pas à une seule définition. Elle est le fruit de nombreux modèles et exemples qui, lentement mais sûrement, dessinent la ville intelligente de demain. Ville connectée, ville numérique, quartier durable ou à énergie positive, mobilité intelligente, écocitoyenneté… Les traits de caractère de la smart city sont multiples. Fondée sur une utilisation stratégique du numérique, et donc de la data, elle ne peut se contenter d’être seulement « smart ». La smart city n’a de sens que si elle est aussi durable.
Ville durable
Rappelons que l’objectif de « Villes et communautés durables » fait partie des 17 objectifs de développement durables de l’Agenda 2030 adopté par les Nations Unies en 2015. Le nombre de personnes vivant dans les villes pourrait atteindre 5 milliards d’individus d’ici à 2030. Dans cette perspective, les États membres de l’ONU souhaitent que les villes offrent un accès facile aux services de base, à l’énergie, au logement, aux transports et bien plus encore.
Open data et optimisation énergétique
Avec l’ouverture des données, les solutions innovantes d’optimisation énergétique prennent de l’ampleur. La smart city est le creuset de nombre de ces innovations. De plus en plus de territoires expérimentent des réseaux électriques intelligents ou smart grids. Certains permettent de choisir les sources de production d’énergie en fonction des besoins des citoyens et mieux, de prioriser les énergies renouvelables installées grâce à des logiciels de type EMS (Energy Management System). En parallèle, des informations telles que la consommation d’électricité mensuelle, le parc de production et de stockage ou les mesures de vent sont accessibles via une plateforme open data.
Nantes City Lab
La Ville de Nantes a lancé en 2017 son City Lab, laboratoire qui a labellisé neuf projets, tous en lien avec la transition énergétique et le développement économique. Parmi eux, le Data Lab conçu par Atlanpole et Enedis, a réuni des collectivités et des acteurs de l’efficacité énergétique, dans le but de mettre à disposition des données énergétiques compréhensibles. Data Lab a fait émerger d’autres projets au sein de Nantes City Lab : Interactive data light. Il consiste à mesurer les besoins d'éclairage public, afin de proposer une solution lumineuse permettant, entre autres, des économies d'énergie. L'exploitation et la valorisation des données sont une partie importante du projet. Avec le Data Lab, Interactive data light a pu accéder aux données d’un compteur électrique connecté Linky pour connaître la consommation électrique des luminaires.
Des villes durables grâce au big data
Autre application de l'open data au service d'une énergie plus vertueuse,les cadastres solaires. Certains sont déjà en ligne et ils intègrent une carte interactive qui offre une estimation du potentiel solaire de chaque toiture. Aux citoyens ensuite de passer à l’acte en y installant des panneaux photovoltaïques !
Fer de lance des économies d’énergie, la rénovation énergétique des bâtiments peut être réalisée en mesurant les déperditions de chaleur dégagées par les toits, au moyen de la thermographie aérienne infrarouge et d’images géolocalisées.
De belles perspectives se profilent aussi avec la gestion intelligente des bornes de recharge pour véhicules électriques. Alimentées par des panneaux solaires et équipées d’un système de batterie, elles distribuent l’énergie au plus près selon la data relative aux prévisions météo et aux besoins. De même, les véhicules rechargés grâce au soleil pendant la journée pourront fournir de l’électricité le soir, en période de pointe. Plus classique, une meilleure gestion des transports publics et du covoiturage grâce à l’open data diminue l’usage de la voiture individuelle, générant économies de carburant et de gaz polluants.
Toutes ces applications vont dans le même sens. Construire des bâtiments, des éco-quartiers et des villes certes numériques mais durables, et plus efficients en énergie grâce au big data : des smart cities au service des citoyens.