De plus en plus nombreuses à s’engager en faveur de solutions bas carbone, soucieuses de stimuler l’activité économique sur leur territoire, les collectivités cherchent à valoriser leurs ressources d’énergies locales. EDF et ses filiales sont présentes pour répondre à leurs besoins d’investissement et à leurs impératifs de rentabilité.

Energies locales & énergies renouvelables

D’ici à 2030, les énergies renouvelables devraient compter pour 32 % dans la consommation totale d’énergie en France. Un objectif ambitieux, dans la mesure où leur part était de 17,1 % en 2016. Les collectivités territoriales sont en première ligne pour développer l’utilisation de l’énergie locale, du fait des compétences qui leur ont été confiées en matière de planification énergétique.

« La production locale d’énergie est promise à un essor d’autant plus important que l’ADN des énergies renouvelables est local par nature, souligne Jean-Noël Guillot, directeur adjoint d’EDF. Le solaire, l’éolien et l’énergie issue de la biomasse se développent au plus près des ressources et idéalement de leur consommation. » C’est vrai également des projets de valorisation d’énergie fatale, qui se multiplient dans les territoires, la chaleur étant une énergie locale par nature.

Levier pour concrétiser la transition énergétique, le recours aux ressources et énergies locales constitue par ailleurs un facteur d’attractivité pour les territoires, parce qu’il participe au dynamisme économique, mais aussi parce qu’il répond à la tendance actuelle en faveur des modèles décentralisés, qui véhiculent des valeurs de solidarité et de partage. Rien d’étonnant à ce que les collectivités soient de plus en plus nombreuses à vouloir exploiter leurs potentiels énergétiques !

Articuler les potentiels avec les besoins

Bailleurs, architectes, urbanistes promoteurs, entreprises, collectivités…, différents acteurs prennent des initiatives en matière de valorisation des ressources d’énergie locale. « La première étape dans la compréhension des problématiques énergétiques, c’est la maîtrise des ordres de grandeur de l’équilibre offre-demande, à l’échelle locale, explique Nicolas Robin, chef du département études & expertises territoriales chez EDF. Voilà pourquoi l’état des lieux fait par les collectivités doit prendre en compte l’ensemble des secteurs de consommation sur un territoire donné : résidentiel, tertiaire, industrie et transport. » Doivent également être prises en compte les solutions de production locale déjà déployées – comme les réseaux de chaleur et les chaufferies bois industrielles –, dont l’impact territorial peut être estimé.

Une fois les besoins exprimés de manière précise par les collectivités, il revient à chacune d’elles d’identifier les gisements locaux et les systèmes de production d’énergie locale pouvant leur être associés. Les réflexions du groupe EDF couvrent les énergies renouvelables locales, mais aussi les sources d’énergie fatale. Elles mettent au jour le potentiel technique pour chaque solution envisagée, c’est-à-dire la quantité d’énergie pouvant être obtenue, ainsi que les conditions économiques de production.

À la recherche de synergies énergétiques

Une autre approche plus poussée consiste à trouver des synergies énergétiques. Le principe ? Examiner les process industriels sur un territoire, pour déterminer si certains flux sortants (rejets, déchets) peuvent être utilisés ailleurs en tant que flux entrants (combustibles, matière première).

  • C’est d’une telle analyse qu’est née l’idée de transformer l’usine de traitement des ordures ménagères de TIRU, filiale de Dalkia, à Hénin-Beaumont (62). Depuis décembre 2016, cette dernière convertit les déchets non organiques en combustible solide de récupération (CSR) – des granules déshydratés qui sont ensuite broyés et utilisés dans les cimenteries.
  • Dans la même logique « circulaire », EDF a récemment cartographié pour le grand port maritime de Dunkerque (59) les sites générant de la chaleur fatale « valorisable » et a ciblé les secteurs d’activité potentiellement intéressés par cet « intrant » énergétique. « Un travail de ciblage qui sera utile pour programmer l’implantation de nouvelles installations industrielles sur le port », remarque Nicolas Robin.

Ces projets initiés dans une logique d’économie circulaire et de production d’énergie locale donnent aux collectivités l’opportunité d’accomplir des gestes politiques forts. « Quand une communauté de communes connecte à un réseau de chaleur une centrale à biomasse, une usine de fabrication de papier ou une station de traitement des eaux usées, elle délivre un signe positif quant à la pérennité de l’équipement industriel concerné, analyse Jean-Noël Guillot. Mais elle se charge aussi d’une responsabilité auprès des populations, raison pour laquelle elle doit s’assurer que les ressources énergétiques seront disponibles en quantité suffisante et à un coût acceptable dans la durée. »

L’autoconsommation ouvre des perspectives

Qu’il s’agisse de relier un bâtiment à énergie positive au réseau d’électricité ou de faire d’une usine d’incinération un vecteur de chaleur pour un éco-quartier, la collectivité concernée doit pouvoir recourir à une expertise technique.

Le groupe EDF dispose de compétences pour valoriser les ressources locales d’énergie en fonction des besoins exprimés par les collectivités : EDF Renouvelables (pour le solaire et l’éolien), Dalkia (pour l’énergie issue de la biomasse et la géothermie), Optimal Solutions (pour la conception et la réalisation de solutions de production décentralisées à partir des énergies renouvelables), TIRU (pour la valorisation de tous types de déchets) et Dalkia Biogaz (pour la transformation des déchets organiques en énergie). Ces différentes filiales du groupe EDF peuvent faire appel aux équipes de la R&D d’EDF.

Leurs compétences incluent l’installation, la mise en exploitation, la maintenance et le contrôle de la performance. « Nous travaillons à développer un tableau de bord grâce auquel il sera possible de centraliser le suivi de toutes les unités de production d’énergie locale situées dans le périmètre d’une collectivité, qu’elles lui appartiennent ou pas. Les clients en tireront une vision globale de l’ensemble des moyens en fonctionnement », détaille Jean-Noël Guillot.

Étape suivante, à moyen terme : donner accès à des outils permettant de piloter et valoriser les flexibilités à l’échelle d’un territoire, à partir du moment où elles sont significatives.
En attendant, les schémas les plus pertinents résident très certainement dans le couplage de l’autoconsommation avec les usages locaux de l’énergie. « Imaginons une solution associant solaire photovoltaïque et production d’eau chaude sanitaire ou mobilité électrique, suggère Jean-Noël Guillot. On aurait alors une énergie bas carbone, produite et consommée localement, substituant une énergie d’origine fossile : une situation idéale pour une transition bas carbone ! »

Sédiments, bois flottés : de nouveaux potentiels

Non contente de qualifier et quantifier les potentiels énergétiques locaux des territoires, EDF s’intéresse aux ressources valorisables sur son parc de production. Avec, bien souvent, des retombées favorables pour les collectivités.

Dans le cadre d’un appel à manifestations d’intérêt (AMI) lancé par l’ADEME, l’unité de production Alpes et l’agence « Une Rivière, Un Territoire » Sud Isère Drôme se sont associées à la communauté de communes du Trièves (38). Objectif : identifier une solution innovante de récupération des bois flottés sur le lac du Sautet, où EDF exploite un barrage. Un programme expérimental a été mis en place avec une société locale qui, après avoir rassemblé les troncs à l’aide d’un filin, les hisse sur la berge. Le bois est ensuite exploité comme combustible dans les chaufferies du secteur.

La production hydroélectrique a donné lieu à un autre projet, initié cette fois par l’agence « Une Rivière, Un Territoire » Durance Méditerranée. Tout est parti d’une rencontre avec une start-up ayant mis au point un procédé de transformation des sédiments en billes expansées. Grâce à leurs propriétés mécaniques, ces billes peuvent être utilisées pour fabriquer des bétons légers ou des revêtements routiers. L’idée a émergé de collecter les sédiments accumulés sur les ouvrages exploités par EDF sur la Durance. Une entreprise spécialisée dans les travaux d’infrastructures routières et d’aménagement urbain, s’intéresse de près à la démarche et envisage de construire une unité de production de billes expansées en région PACA. À suivre…