En associant récupération de chaleur fatale d’origine industrielle et biomasse, la ville de Charleville-Mézières est parvenue à étendre et à verdir significativement un réseau de chaleur urbain. Coup de projecteur.
À Charleville-Mézières (08), le quartier de la Citadelle est desservi par un réseau de chaleur, un système de distribution de chaleur produite de façon centralisée, permettant de desservir plusieurs usagers. Jusqu’alors, le gaz circulant à l’intérieur du réseau permettait de chauffer un peu moins de 1 000 équivalents logements.
Depuis le 1er janvier 2019, le changement d’échelle est total. La taille du réseau a triplé (de 3 à 8,9 kilomètres) et, avec elle, le nombre de logements alimentés en gaz (près de 3 300). Sont désormais également couverts le quartier Manchester et le centre hospitalier. Mieux : le mix énergétique intègre plus de 60 % d’énergies renouvelables et de récupération !
Deux sources d’énergie verte
Pour parvenir à un tel résultat, plusieurs acteurs ont uni leurs efforts et leurs compétences. Parmi eux, la direction de la fonderie PSA des Ayvelles. Sur ce site, premier employeur de la ville de Charleville-Mézières, le constructeur automobile réalise des pièces en fonte et en alliages d’aluminium, destinées à ses unités d’usinage ou d’assemblage. Des activités industrielles qui présentent un potentiel important de récupération de chaleur fatale.
Fin 2016, Charleville-Mézières a lancé un appel d’offres en vue de renouveler la délégation de service public du réseau de chaleur de la Citadelle. Objectif affiché par la ville : ouvrir à une large communauté de clients particuliers l’accès à une énergie verte, compétitive et stable en termes de prix.
Nous exploitions le réseau depuis plusieurs années et nous avons saisi l’opportunité de la consultation pour présenter une solution innovante : la récupération de la chaleur issue des fours de l’usine PSA pour la réinjecter dans le réseau », indique Nebojsa Maksimovic, directeur commercial industrie chez Dalkia Est.
Soucieux de renforcer la performance énergétique de son site tout en limitant l’impact environnemental de ses activités, le constructeur automobile français PSA s’est engagé pleinement dans le projet. Pour pouvoir valoriser 28 GWh chaque année, un système d’échangeurs a été imaginé à l’intérieur de la fonderie. Ce n’est pas tout : l’industriel a accepté l’idée d’installer sur son site une chaufferie biomasse de 500 kW, laquelle doit compléter l’alimentation en énergie verte du réseau de chaleur de la Citadelle. La ville a décidé, en juin 2017, d’attribuer à Dalkia la délégation de service public pour une durée de 25 ans.
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Plus de 60%
d'énergies renouvelables et de récupération
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7 000tonnes
de CO2 évitées chaque année, soit l'équivalent de 3 930 voitures à essence retirées de la circulation
Un taux de TVA réduit à 5,5 % Mise en service il y a quelques semaines, la solution proposée par Dalkia associe bénéfices écologiques et économiques. En étant raccordés à un réseau de chaleur alimenté par plus de 50 % d’énergies renouvelables et de récupération (60 % dans le cas de Charleville), les usagers bénéficient d’une facture allégée grâce à un taux de TVA réduit à 5,5 %. C’est aussi la garantie de tarifs stables car affranchis des fluctuations du prix des énergies fossiles. La fonderie PSA – dont la plupart des salariés habitent dans des logements raccordés au réseau de chaleur – tire également avantage des évolutions récentes. « C’est un projet qui renforce notre compétitivité, remarque Stéphane Gélas, directeur du site. Notre Groupe mène des actions pour ancrer ses activités industrielles, notamment en France, et la démarche entreprise avec Dalkia fait écho à cette ambition. » Une preuve que la transition énergétique peut aller de pair avec la pérennisation des activités industrielles dans les territoires.