Collectivités territoriales : réussir la transition énergétique grâce à la data

La Loi de transition énergétique pour la croissance verte⁽¹⁾ prévoit une réduction de la consommation énergétique finale de 50 % en 2050 par rapport à la référence 2012, avec un objectif intermédiaire de 20 % en 2030. Elle réaffirme le rôle de la région en tant que chef de file dans le domaine de l’efficacité énergétique et renforce l’implication des collectivités territoriales. Celles-ci disposent de plusieurs leviers pour contribuer à ces objectifs ambitieux.

Dans chaque secteur, la data se révèle un véritable allié. Ainsi, les données sur la consommation et la production d’énergie au niveau local sont précieuses pour les collectivités lorsqu’elles se lancent dans la construction de quartier durable ou la rénovation énergétique des bâtiments publics. Elles en ont également besoin quand elles s’engagent dans l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments anciens ou dans le soutien de la production d’énergies renouvelables. La connaissance de la data liée aux différents types de transports disponibles, collectifs et individuels, leur permet aussi d’accompagner la mobilité durable, par exemple en développant les réseaux de bus, de tramway ou de vélos en libre-service.

Stratégie bas carbone et efficacité énergétique

La Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC), feuille de route de la France pour parvenir à la neutralité carbone dès 2050, prévoit zéro émission de gaz à effet de serre dans les domaines du bâtiment, de la production d’énergie et des transports (à l’exception du transport aérien domestique). L’un des objectifs est de réduire de moitié les consommations d’énergie, tous secteurs confondus. Les collectivités territoriales peuvent y contribuer en augmentant l’efficacité énergétique du secteur immobilier, par exemple en soutenant la construction de bâtiments à énergie positive (BEPOS). Là aussi, la data relative aux consommations et aux productions énergétiques leur sera d’une grande aide.

La data au service du bâtiment durable

A Lyon, le projet Lyon Living Lab lié à l’éco-quartier Confluence prévoit la mise en place d’une plateforme numérique de gestion de services. Le principe est d’optimiser la consommation et la production des différentes ressources à partir de la collecte des données de type énergie, eau, transport, chauffage, éclairage public, etc. Objectif : concevoir un quartier durable dont la performance énergétique dépasse celle des projets urbains classiques. Ainsi, au sein de Confluence, l’îlot B2 prévoit cinq bâtiments accueillant une centaine de logements, dont les besoins en électricité seront couverts en partie grâce à de l’autoconsommation issue de la production d’énergie photovoltaïque. Une telle opération est possible grâce à une répartition équitable de l’énergie autoproduite ou stockée, en fonction des besoins des consommateurs. Autant de paramètres qui reposent sur une exploitation pertinente de la data.

Data et production d’énergies renouvelables

La part des énergies renouvelables devra atteindre 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et 32 % en 2030⁽¹⁾. A cet effet, les collectivités ont à disposition des solutions de management des systèmes énergétiques locaux. Ceux-ci permettent de tenir compte des consommations d’énergie afin d’optimiser le recours aux énergies renouvelables. Là encore, la data est au service de la réduction de l’empreinte carbone des territoires. Des expérimentations ont été mises en place notamment dans les zones non interconnectées au réseau (comme les îles de la Réunion ou d’Ouessant) ou sur des sites isolés.

⁽¹⁾ Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte (lien)