De plus en plus confrontées aux sujets liés à la data, les collectivités territoriales doivent se familiariser avec ces nouvelles notions : big data, open data, loi Lemaire, etc.
EDF vous propose quelques définitions concrètes.
Qu’est-ce que le big data ?
Signifiant en français mégadonnées ou données massives, l’expression big data apparaît au sein d’articles scientifiques à partir de 1997. Elle fait référence à des catégories d’informations numériques extrêmement volumineuses. Ces grands ensembles de données ont des sources multiples : contenus publiés sur le web ou échangés par messageries (images, vidéos, textes, sons, etc.) ; données émises par les capteurs (conditions météo, qualité de l’air, etc.) ; données transmises par les objets connectés ; archives numérisées, opérations dématérialisées, etc. Leur liste s’allonge au fur et à mesure des avancées technologiques qui permettent à la fois de créer de nouvelles données, mais aussi de les stocker. L’un des principaux enjeux reste la capacité à les analyser et à les exploi
Qu’entend-on par open data ?
Les données ouvertes, ou open data, sont des données numériques disponibles publiquement et gratuitement. Elles sont aussi libres de droits. Tout le monde peut potentiellement y avoir accès, les réutiliser, et les partager. Ces données peuvent être produites par différentes sources : services publics, entreprises, acteurs de l’énergie, associations, citoyens, etc. On désigne par Open Data aussi bien le résultat (données numériques accessibles à tous) que le processus (l’ouverture des données).
En France, la loi Lemaire prévoit l’ouverture des données publiques pour les collectivités locales, dans un cadre réglementé. L’open data soulève plusieurs enjeux, en particulier celui de la réutilisation des données, qui suppose qu’elles soient mises à disposition sous un format aisément exploitable. Et celui du respect de la vie privée et de la protection des données personnelles.
Avec la Loi Lemaire, l’open data devient la règle
Avec la loi pour une République numérique promulguée le 7 octobre 2016, les collectivités territoriales ont désormais des obligations en matière d’open data. La loi Lemaire, du nom de la secrétaire d’État au numérique qui l’a initialement proposée, Axelle Lemaire, impose aux administrations d’ouvrir l’accès aux données publiques. Elles sont tenues de communiquer les documents administratifs qu'elles détiennent, aux autres administrations qui en font la demande pour l'accomplissement de leurs missions de service public. Sont concernés l’Etat, les collectivités territoriales de plus de 3500 habitants (ou de plus de 50 agents) et les personnes de droit public ou privé chargées d’une mission de service public.
Ces administrations doivent aussi publier en ligne un certain nombre de documents, parmi lesquels les données dont la publication présente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental. (mention RGPD, hors données personnelles) Sauf dans certains cas encadrés par la loi, les documents qui comportent des données à caractère personnel ne peuvent être rendus publics qu'après avoir fait l'objet d'un traitement permettant de rendre impossible l'identification de ces personnes.
Open data et bilan énergétique des territoires
La première étape pour s’engager vers la ville bas carbone consiste bien souvent à dresser un bilan énergétique du territoire. Il permet d’identifier les leviers d’actions prioritaires à mettre en œuvre. Dans cet objectif, EDF Collectivités a conçu un module en ligne qui permet de générer en quelques clics un premier bilan énergétique de son territoire et d’identifier son potentiel bas carbone. Après avoir saisi son code postal, plusieurs indicateurs issus de l'exploitation des données publiques en open data s’affichent comme la consommation énergétique, les émissions de CO2 et le potentiel en énergies renouvelables du territoire.
Pour aller plus loin, un bilan énergétique plus complet, intégrant notamment des données complémentaires sur la précarité énergétique, peut être réalisé sur demande.
L’open data favorise le transport durable.
Déjà en 1996, l’OCDE avait mis en avant la nécessité de transports durables, lors de la conférence de Vancouver. Le principe du transport durable est de répondre aux besoins de mobilité sans mettre en danger la santé publique ni les écosystèmes, tout en respectant les limites spécifiques aux différentes ressources utilisées. Sont privilégiés toutes les alternatives aux véhicules polluants et utilisant beaucoup d’énergie fossile : modes de transport doux (vélo, trottinette, marche, etc.), transports en commun (s’ils roulent à l’électricité, au bioGNV ou à l’hydrogène, c’est encore mieux), mais aussi voitures électriques et leurs réseaux de bornes de recharge, si possible reliées à des panneaux photovoltaïques.
L’essor de l’open data facilite l’accès aux transports collectifs et aux modes de transport partagés, grâce à l’utilisation intelligente des données mobilités au service des citoyens. Cette tendance est favorisée par la loi d'orientation des mobilités (LOM) du 24/12/2019, qui accélère l’ouverture des données pour des transports plus durables.
Opengov, pour une gouvernance ouverte et une transparence de l’action publique
Le « Partenariat pour un Gouvernement Ouvert » (PGO), ou « Open Government Partnership » en anglais, est une initiative internationale lancée en 2011 par huit pays fondateurs. Il regroupe désormais une centaine de pays. Son objectif est de promouvoir la transparence de l’action publique et la gouvernance ouverte. Il s’appuie en grande partie sur les nouvelles technologies et le numérique afin d’améliorer la participation des citoyens à l’élaboration des politiques publiques, et mieux lutter contre la corruption. La France a rejoint le PGO en 2014. L’ouverture et le partage des données publiques (open data), l’organisation de consultations ouvertes sur Internet, sont un exemple des perspectives d’un gouvernement ouvert (open government).
Les collectivités au défi du MaaS (Mobility as a Service)
MaaS (Mobility as a Service) ou mobilité en tant que service, est un concept récent visant à intégrer en une seule application le maximum de services liés aux transports : définition de trajet, réservation, paiement, édition d’un ticket, etc. Et ce, en prenant en compte tous les modes de transports disponibles, métro, bus, taxi, train, auto-partage, vélo ou trottinette en libre-service, etc. L’open data est une condition nécessaire au développement du MaaS, car ces systèmes tout-en-un agrègent de multiples données issues de différentes sources. Cette approche suppose aussi une gouvernance coordonnée des acteurs publics et privés, afin de mieux résoudre les défis qu’elle soulève (modèle économique, protection des données, fonctionnalités et opérateurs à intégrer…)
Pourquoi un smart building ?
Le bâtiment intelligent, ou smart building, est capable de gérer au mieux l’énergie consommée, produite voire stockée. Le smart building est équipé d’objets connectés, compteurs communiquant, capteurs et systèmes de pilotage afin de recueillir les données utiles, de les analyser en temps réel et d’optimiser les différents usages de l’énergie. L’objectif est de maîtriser les consommations d’énergie, tout en favorisant le confort et la sécurité des utilisateurs du bâtiment. Le bâtiment intelligent vise la haute efficacité énergétique, selon un modèle dynamique capable de s’améliorer en apprenant, grâce à la data fournie par tous les équipements connectés. Il constitue un élément clé de la smart city, ville intelligente fondée sur la collecte et l’analyse de la data pour améliorer la qualité des services urbains et le bien-être des citoyens.
Éclairage intelligent, la data au service des objets urbains connectés
La notion d’éclairage intelligent fait référence à l’éclairage urbain. La data est désormais au cœur des stratégies des collectivités, qui en recueillant et analysant les données liées aux objets urbains connectés, tels les luminaires, réalisent des économies d’énergie. Les solutions se multiplient au gré des innovations. Installation de capteurs de présence et de luminosité afin d’actionner l’éclairage quand il est le plus utile, pilotage à distance des lampadaires, détection des pannes en temps réel, adaptation de l’intensité lumineuse en fonction des besoins, etc. La filiale d’EDF Citelum propose de nombreux services en ce sens. L’éclairage intelligent augmente la réactivité des collectivités, en respectant la sécurité et le confort des citoyens. C’est l’un des maillons de la ville intelligente, ou smart city.