Nikoletta Belkheiri et Vincent Vidal sont chefs de projet incubation au sein d’EDF Pulse Incubation, le programme entrepreneurial du groupe EDF. Ils accompagnent les équipes de projets incubés tout au long de leur parcours au sein de l’incubateur. Ils expliquent leurs missions et en profitent pour glisser quelques conseils aux entrepreneurs.
Quelle est la mission d’un chef de projet incubation au sein d’EDF Pulse Incubation ?
Vincent – La toute première mission du chef de projet incubation commence en réalité avant même l’entrée en incubation des projets : il s’agit du sourcing. Quand une équipe vient nous voir avec une idée innovante, nous devons vérifier qu’elle correspond aux critères d’entrée en incubation, et notamment à la raison d’être du groupe EDF. On s’intéresse aussi aux profils des candidats, à leurs motivations, leurs compétences, et à ce qu’EDF Pulse Incubation peut apporter à leur développement personnel et professionnel au sein du Groupe. Parce que l’incubation est avant tout une aventure humaine.
Nikoletta – Arrive ensuite notre principale mission : l’accompagnement des projets pendant leur incubation. Notre rôle est de challenger et questionner le projet sous toutes ses coutures, de vérifier qu’il n’y a aucun angle mort, d’identifier les éléments les plus impactants et de faire en sorte que l’équipe les traitent. On joue également le rôle de facilitateur entre les équipes projet et les fonctions supports, au sein du Groupe et à l’externe, pour leur donner toutes les clés afin de rendre leur projet le plus robuste possible. L’objectif est qu’ils puissent rapidement identifier leur marché, la chaîne de valeur sur laquelle se positionne leur solution, et leur valeur ajoutée par rapport à la concurrence. Sans perdre pour ambition finale la création de nouveaux business pour le groupe EDF, afin d’atteindre plus vite la neutralité carbone.
Vincent – Nos missions ont aussi un volet humain. Notre objectif est de faire grandir l’équipe, et de transformer des salariés d’un grand Groupe en véritables entrepreneurs. Notre travail est aussi d’être à leur écoute, et de les accompagner du mieux possible dans cette aventure riche en émotions.
Nikoletta – En résumé, je dirais que la tâche du chef de projet est à l’image d’une tour de contrôle. Notre rôle est de faire notre maximum pour les guider dans la bonne voie.
Quel accompagnement proposez-vous aux incubés au sein d’EDF Pulse Incubation ? Quels outils mettez-vous à leur disposition ?
Nikoletta – On propose un véritable accompagnement 360°. Les équipes peuvent s’appuyer sur différentes méthodologies et sur un parcours balisé avec des objectifs clairs tous les trois mois afin de dérisquer leur projet. Ils bénéficient du regard critique des investisseurs d’EDF Pulse Ventures sur leur business plan, et de moyens financiers pour leurs premiers développements. Nous mettons aussi à leur disposition des ressources internes, qu’il s’agisse de fonctions support comme le marketing, le juridique, les achats ; ou d’autres compétences métiers pointues.
Vincent – Nous leur donnons également accès à un écosystème externe qui vient les enrichir pour leur permettre d'être les plus à l'écoute possible de leur marché. Il s’agit à la fois de les mettre en contact avec des prospects bienveillants capables de challenger leurs offres, mais aussi de les faire interagir avec des incubateurs et des start-up externes pour les aider à mieux saisir l’aventure entrepreneuriale. Nous travaillons enfin avec des coachs pour les aider à grandir, des cabinets avec des méthodes éprouvées, ou encore des venture builders pour accéder à des compétences clés.
Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs pour réussir leur incubation au sein d’EDF Pulse Incubation ?
Vincent – Pour bien réussir un projet d’entrepreneuriat, il faut certes avoir des convictions et savoir les défendre. Mais il faut aussi savoir écouter le marché, les conseils, et savoir se remettre en question sans pour autant pivoter à chaque nouvel avis. Suivez votre intuition, et faites en sorte de trouver les arguments chiffrés qui prouvent que vous avez raison.
Nikoletta – Il ne suffit pas d’être bon dans son domaine pour que son projet soit un succès. La réussite est aussi liée à la ténacité de l’équipe, à sa motivation, et à sa capacité de résilience. Il faut avoir l’esprit ouvert, être patient et savoir rester positif. Surtout, il faut avoir envie de travailler en collectif, car quand on intègre l’incubateur, on rejoint une grande équipe.
Quel est le plus difficile pour vous, dans votre rôle de chef de projet incubation ?
Nikoletta – Quand les projets s’arrêtent. On dépense beaucoup d’énergie dans l’accompagnement des équipes incubées, on s’investit dans les projets, donc forcément, quand il y a un NO GO, c’est tout un rythme qui prend fin pour nous aussi. On est très présents auprès des porteurs de projet dans ces moments, qui ne sont pas les plus évidents.
Vincent – Le plus difficile est de faire la part des choses entre l’empathie qu’on développe pour l’équipe tout au long du projet, et l’analyse objective d’un marché qui va fonctionner ou non. Notre rôle est de savoir arrêter un projet qui n’a pas d’avenir pour le Groupe, même si nous sommes attachés à son équipe.
Quelle est votre plus grande fierté ?
Vincent – La création de la filiale Oklima. Je suis entré dans l’incubateur en même temps que les équipes projet. Nous avons grandi ensemble, moi dans mon rôle de chef de projet incubation, eux dans leur rôle de futurs dirigeants d’Oklima. Voir le projet aboutir en filiale et voir l’équipe voler de ses propres ailes est une vraie fierté pour moi.
Nikoletta – C’est très gratifiant de savoir que l’énergie que je mets dans mon travail permet de créer des solutions concrètes pour aider la planète, et le groupe EDF. Je suis aussi contente de pouvoir permettre à des collaborateurs de vivre l’aventure entrepreneuriale dans les meilleures conditions possibles. Un rêve que certains n’auraient peut-être pas osé réaliser seuls, à l’extérieur du Groupe.