A l’occasion des 50 ans du site rhénan de Gambsheim, la centrale hydroélectrique CERGA, filiale d’EDF et d’EnBW a missionné le collectif strasbourgeois « Colors Urban Art » pour magnifier ses deux immenses ponts roulants surplombant les groupes de production hydroélectriques. Ces ponts roulants sont très connus des nombreux passants, automobilistes et cyclistes qui chaque jour empruntent ce passage transfrontalier. Nul doute que cette cure de jouvence (et de couleurs) éveillera leur curiosité et que ces nouvelles œuvres serviront le tourisme du pays rhénan.

CERGA, une centrale pas comme les autres 

En 1969, les Etats français et allemand décident par convention de la construction en commun de deux aménagements hydroélectriques « en ligne » en aval de Strasbourg : c’est ainsi qu’est née la centrale hydroélectrique de Gambsheim. Société franco-allemande de droit français, CERGA (pour Centrale Electrique Rhénane de Gambsheim) est une filiale d’EDF et d’EnBW (Energie Baden-Württenberg AG). La Société gère la centrale et le barrage dont une équipe d’une dizaine de techniciens assure le fonctionnement et la maintenance au quotidien. Equipée de 4 groupes de production horizontaux de type « Bulbe » de 25MW chacun, la centrale produit environ 650 millions de kWh en moyenne chaque année, soit l’équivalent de la consommation annuelle de la ville de Strasbourg.

Du street’art pour ses 50 ans !

Cachée sous le pont, coincée entre les écluses du côté français et le barrage côté allemand, cette centrale se fait habituellement discrète. De sorte à fêter son anniversaire avec le plus grand nombre, CERGA a souhaité la sortir de l’ombre en proposant aux nombreux riverains de véritables œuvres d’art à ciel ouvert. 4 faces de 25 mètres de long chacune ont ainsi été mises à disposition de quatre artistes locaux, qui ont pu pleinement exprimer leurs talents.

Qu’il soit transfrontalier et porteur d’un message d’espoir, producteur d’énergie à l’infini, préservateur de la biodiversité, lieu de rencontres, de flux et de transport, le Rhin a été le fil conducteur de ces 4 graffeurs, 2 français et 2 allemands. Un choix de parité souhaité par le collectif et par CERGA, comme un symbole. 

Du côté des écluses, le burlesque STOM 500

Cultivant un univers délirant et plein d'humour nourri par l'énergie euphorique des cartoons, ce virtuose autodidacte, a une prédilection pour les thèmes animaliers qui, sous le vernis de la drôlerie, portent un message pertinent, souvent à caractère humaniste ou écologique. A sa manière, STOM 500 rappelle les nombreux flux d’espèces piscicoles et de navigants qui circulent de part et d’autre de la centrale hydroélectrique. Ses poissons en poupées gigognes qui entourent une embarcation illustre l’imbrication de ce passage multimodal. Un lieu de production d’énergie hydroélectrique peut être une formidable source de potentiels de rencontres. Certains salariés de l’usine vous diront également que la forme de ce poisson peut faire penser à la silhouette d’un groupe bulbe de l’usine !

L’énergie infinie de l’eau par MYSE

Passionné par le graffiti depuis l’âge de 15 ans, Mysé a commencé à faire ses griffes dans les friches Bas-Rhinoises au début des années 2000. Autodidacte et touche à tout, l’artiste peint à la fois du lettrage pur, des personnages ainsi que du décor, allant du figuratif au réalisme, en passant par les trompes l’œil. La force motrice de l’eau et l'énergie qui en découle l’ont inspiré. Elles se mêlent dans un mouvement infini d'eau et d'électricité : regardez-bien, vous y trouverez le symbole de l’infini représentant l’énergie renouvelable fournie par le fleuve. La fourniture d’électricité à partir de la force de l’eau est soulignée par cet éclair lumineux au creux du vortex. Ce mouvement reflète le cœur du métier de l’énergéticien CERGA.

fresque sur pont roulant à Gambsheim

DXTR, du pixel à la biodiversité

Peintre et illustrateur allemand, DXTR se démarque par un style unique évoquant les pixels de jeux vidéo des années 80, peints à la main. Ses compositions sont riches en informations, inspirées de chaînons culturels marquants du passé et du présent. Sa technicité lui permet toutes les mises en scène, mêlant figures iconiques, personnifications, arabesques et pictogrammes. Dans cet œuvre, oiseaux et poissons s’entremêlent pour rappeler la biodiversité locale, de discrets éclairs électriques les accompagnent à l’image de l’hydroélectricité produite sur le fleuve et garante d’une transition énergétique soucieuse de la préservation de l’environnement. Les images pixellisées inspirées des jeux vidéo rappellent les débuts de l’informatique et le traitement de données parmi les usages majeurs de

fresque dxtr pont roulant de Gambsheim

NASCA, harmonie et fraternité

Nasca est un muraliste, peintre et illustrateur allemand né à Munich. Ayant grandi au début des années 90 au sein d'une famille mixte germano-péruvienne, il a commencé à dessiner sous l'influence de son amour pour les bandes dessinées américaines et japonaises et de son héritage péruvien. Son style caractéristique se concentre sur des peintures figuratives au rendu unique de personnes, d'animaux, de flore spéciale et de champignons. Sur fond bleu pour rappeler le fleuve, Nasca a représenté espèces animales et florales qui cohabitent en harmonie. L’oiseau portant une fleur dans son bec rappelle la colombe symbole de paix et de fraternité et fait échos à l’histoire de cet aménagement et à sa situation transfrontalière.

fresque de NASCA sur pont roulant à Gambsheim