Les évènements significatifs suivants ont été déclarés au niveau 0 en dessous de l’échelle INES à l'Autorité de sûreté nucléaire. Ils n'ont eu aucune conséquence sur la sûreté des installations ou sur l'environnement.
6 novembre 2024, événement significatif environnement
Le 31 octobre 2024, l'équipe environnement de la centrale effectue une analyse réglementaire au niveau d'une cheminée commune à la laverie et à l’atelier de décontamination de matériel. Ces locaux sont classés zone nucléaire mais sont situés en dehors de l’îlot nucléaire.
L'équipe constate une activité globale d'origine artificielle mesurée à 4 mBq/m3*, au-delà de la limite de 1 mBq/m3**. Les contrôles sont réalisés tous les 7 jours et aucune anomalie n’a été détectée lors des contrôles suivants.
*La mesure estimée est conservatrice : elle se base sur un volume maximal d’air rejeté durant 7 jours.
**La limite est fixée au seuil de détection
6 novembre 2024, événement significatif sûreté, unité de production n°3
Les équipes procèdent à un test pour vérifier le bon fonctionnement d’une des deux motopompes du circuit de secours des générateurs de vapeur du réacteur n°3. Lors de cet essai périodique, la motopompe démarre de manière intempestive. Elle est immédiatement arrêtée. Les automaticiens posent un diagnostic et isolent le défaut. L’essai est de nouveau réalisé avec un résultat conforme.
18 novembre 2024, événement significatif sûreté, unité de production n°4
Lors d’un appoint en azote du système d’injection de sécurité du réacteur n°4, une baisse de pression déclenche une alarme en salle de commande. Celle-ci est due au mauvais positionnement d’une vanne qui est corrigé. La baisse de pression a duré 50 minutes. La pression est toujours restée supérieure à la limite prescrite de 41.4 bars absolus et le circuit RIS est toujours resté disponible.
25 novembre 2024, événement significatif sûreté, unité de production n°3
Le réacteur n°3 est en cours de redémarrage après son arrêt de maintenance programmée, la montée en température est en cours. La montée en température fait également monter la mesure du flux neutronique. Une alarme apparaît en salle de commande signalant une augmentation du flux, durant une minute. Le seuil de déclenchement de l’alarme qui n’était pas bien paramétré a été corrigé et l’alarme levée.
27 novembre 2024, événement significatif sûreté, unité de production n°2
A la suite d’une expertise technique menée en septembre 2024, sur un clapet coupe-feu du système de ventilation de locaux électriques, il a été mis en évidence une fragilité en matière de sectorisation incendie*. L’épaisseur du joint du clapet mis en place en 2019 est 2 mm au lieu de 5mm comme attendu. Des dispositions compensatoires permettant d’assurer la protection incendie ont été mises en place.
* La sectorisation incendie consiste à séparer physiquement des locaux avec des éléments constructifs résistants au feu, afin d’éviter la propagation d’un incendie
Evénement significatif sûreté générique de niveau 0 , commun à plusieurs centrales , concernant la valorisation des matériels dits de « Noyau Dur »* dans les spécifications techniques d’exploitation des réacteurs du palier 900 MWe ayant passé leur 4ème visite décennale.
Les spécifications techniques d’exploitation définissent les conditions de fonctionnement normal d’une centrale nucléaire et listent précisément les matériels requis pour la maîtrise des fonctions de sûreté.
Le 4ème réexamen périodique, qui permet le passage des 40 ans de fonctionnement des réacteurs du palier 900 MWe, est en cours de déploiement. Il s’accompagne de la création et de la valorisation dans le référentiel d’exploitation nouvellement applicable des matériels et circuits supplémentaires installés en réponse à l’accident de Fukushima, tels que le diesel d’ultime secours, la source d’eau ultime ou le système d’évacuation de la puissance résiduelle de l’enceinte du bâtiment réacteur. Ces matériels sont pilotables depuis la salle de commande du réacteur (« mode distant ») ou depuis une armoire de commande déportée au niveau du diesel d’ultime secours (« mode local »).
Pour la réalisation de certaines activités normales d’exploitation (essais périodiques de contrôle du bon fonctionnement des matériels, requalification après maintenance), il est usuel de passer l’alimentation électrique de ces matériels en « mode local ». Or, à l’issue de la 4ème visite décennale d’une unité 900MWe, le référentiel d’exploitation évolue et requiert la capacité de mettre en ou hors service ces matériels depuis la salle de commande. Il est alors apparu que, lorsque ces matériels sont pilotés en « mode local », l’ordre de mise en service depuis la salle de commande s’en retrouve inhibé, amenant à les considérer comme indisponibles lorsque que pilotés dans cette configuration au sens des nouveaux référentiels d’exploitation.
Cette situation n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté des réacteurs de 900 MWe concernés, le passage en « mode distant » depuis la salle de commande restant possible sans délai.
Pour autant, la direction de la production nucléaire d’EDF a déclaré cet événement générique, pour les réacteurs du palier 900 MWe ayant passé leur 4ème visite décennale, auprès de l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0 sous l’échelle INES, qui en compte 7.
*Le concept de « noyau dur » vise à disposer de structures et équipements résistant à des événements extrêmes assurant les fonctions fondamentales pour la sûreté des installations.