Lors de la mise à l’arrêt d’un réacteur nucléaire, un cadre de règles spécifiques est à respecter, notamment en ce qui concerne la pression dans le circuit primaire.
Le 5 mai 2024, à 11h50, l’unité de production n°2 est en train d’être mise à l’arrêt dans le cadre de sa maintenance programmée.A 12h, l’opérateur procède aux opérations qui consistent à transformer la vapeur présente dans le pressuriseur* en eau, comme le demande la procédure.
A 12h53, suite à une injection d’eau froide** trop rapide dans le circuit primaire, la vapeur à l’intérieur du pressuriseur, s’est condensée trop rapidement, conduisant à une baisse de pression.Ainsi, la pression dans le circuit primaire a été de 22,2 bars pendant 20 minutes alors que le seuil minimum autorisé par les spécifications techniques d’exploitation est de 23 bars.
A 13h13, la pression remonte au-dessus des 23 bars et est de nouveau conforme aux spécifications techniques d’exploitation.
Cet événement n’a pas eu de conséquences réelles sur la sûreté des installations. Toutefois, en raison du non-respect de la conduite à tenir prévue par les spécifications techniques d’exploitation, la direction de la centrale du Tricastin a déclaré, le 15 mai 2024, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif sûreté au niveau 1 sur l’échelle INES qui en compte 7.
* un pressuriseur, son rôle est de maintenir l’eau du circuit primaire sous forte pression (155 bars) pour éviter l’ébullition de l’eau, portée à environ 320°C.
** pour cela on utilise le circuit de contrôle volumétrique et chimique qui permet de contrôler différents paramètres de l’eau du circuit primaire : son volume (qui varie avec la température), sa concentration de bore (pour le contrôle de la réaction en chaîne) et sa qualité chimique