En septembre 2023, une modification matérielle est réalisée par les équipes de la centrale sur une vanne du système d’alimentation en eau brute généralisé pour l’ultime secours (SEG)*, au cours de l’arrêt pour maintenance programmé de l’unité n°1. Une fois la modification réalisée, les équipes procèdent à un essai de fonctionnement, déclaré satisfaisant.
Lors d’essais de fonctionnement complémentaires, les équipes détectent des fragilité dans le dispositif de butée mécanique. La fonctionnalité n’étant pas remise en cause, une opération de remise en conformité est planifiée et une consigne d’exploitation du matériel est mise en place.
En décembre 2023, lors d’un essai visant à s’assurer du bon fonctionnement du matériel, la butée mécanique de la vanne est de nouveau détériorée. Celle-ci est remplacée de manière réactive.
Le 28 mars 2024, l’unité de production n°1 est en fonctionnement. Lors d’une visite terrain, les intervenants constatent que la butée de la vanne est de nouveau dégradée et ne joue plus son rôle, avec pour conséquence un débit de fonctionnement minimal de la pompe liée ne pouvant plus être assuré. Ce qui n’est pas autorisé par les spécifications techniques d’exploitation lorsque le réacteur est en fonctionnement.
Cet événement n’a pas eu de conséquences réelles sur la sûreté des installations, la vanne étant toujours restée fonctionnelle, et d’autres moyens d’alimentation en eau toujours disponibles. Toutefois, compte tenu des difficultés récurrentes rencontrées lors de l’exploitation de ce matériel, la direction de la centrale du Tricastin a déclaré, le 18 avril 2024, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un évènement significatif sûreté au niveau 1 sur l’échelle INES qui en compte 7.
*Le système SEG est le moyen ultime d’alimentation en eau d’une citerne de secours de la piscine du bâtiment combustible utilisé en situation accidentelle. Les autres moyens de refroidissement étaient quant à eux pleinement disponible.