Retour à l'accueil de la centrale

Une centrale nucléaire dispose de cinq sources d’alimentation électrique internes et externes, une seule est suffisante pour garantir le fonctionnement des matériels de sûreté. Ainsi chaque réacteur est équipé de deux puissants groupes électrogènes à moteur diesel, appelés « diesels de secours ». Ces deux groupes assurent de façon redondante l’alimentation électrique des systèmes de sûreté en cas de défaillance des autres alimentations électriques.  
Un groupe de secours (GUS) et un diesel d’ultime secours (DUS) complètent ce dispositif. 

Chaque diesel de secours est situé dans un local équipé d’une climatisation permettant de réguler la température et garantir le bon fonctionnement du matériel. Si la température extérieure est supérieure à 22°C, les spécifications techniques d’exploitation* exigent qu’en cas d’indisponibilité du système de climatisation, la réparation soit réalisée dans les trois jours.

Le 17 juin 2024, les équipes réalisent une opération de maintenance au niveau du tableau électrique d’un des deux diesels de secours de l’unité de production n°3, en fonctionnement. 

Le 20 juin, les travaux de maintenance sont soldés et les équipes réalisent les essais de requalification du diesel de secours. Le 21 juin, les essais de fonctionnement sont satisfaisants. A ce moment-là, la température extérieure a dépassé les 22°C. 

Le 24 juin, les équipes détectent un défaut, signalé uniquement en local, sur le coffret d’alimentation électrique de la climatisation. Les techniciens interviennent alors sur le coffret électrique et remettent en fonctionnement le système de climatisation. 

L’analyse montre que le défaut sur la climatisation du local est présent depuis la requalification du groupe diesel. A posteriori, considérant la température extérieure supérieure à 22°C depuis le 21 juin 10 h, l’indisponibilité du système de climatisation du local où est situé le diesel de secours a duré plus de 3 jours. Cette indisponibilité a diminué la fiabilité d’un des deux diesels de secours mais d’autres sources électriques complémentaires étaient disponibles et opérationnelles. 

Cet évènement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations. Toutefois, en raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, la direction de la centrale du Tricastin l’a déclaré, le 27 juin 2024, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) comme évènement significatif sûreté au niveau 1 sur l’échelle INES qui en compte 7.

 

 

*Dans une centrale nucléaire, un cadre de règles à respecter prescrit notamment les délais maximums de réparation et les conduites à tenir en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.