La gestion de l’eau, au cœur des préoccupations de la centrale du Bugey

La centrale nucléaire EDF du Bugey apporte une attention particulière à la gestion de l’eau, une ressource essentielle à son fonctionnement. Les équipes de la centrale veillent à la fois à minimiser les consommations par un rendement optimisé des installations et au respect rigoureux des limites réglementaires en matière de rejets thermiques. La centrale du Bugey respecte en effet un arrêté de rejets spécifique, basé sur les résultats d’une étude d’impact environnemental, accordé par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et homologué par la ministre de la transition écologique.

Le bilan de l’été 2024

Durant l’été 2024, la centrale du Bugey est toujours restée dans les limites applicables en conditions climatiques normales de son arrêté de rejets. Pour respecter ces limites, la centrale a été amenée à baisser deux fois la puissance de l’unité n°2 les 11 et 12 août et, de surcroît en raison d’une faible consommation d’électricité, à arrêter l’unité n°2 du 12 au 15 août. 

La centrale a un dispositif de surveillance permanent de la température (en amont) et du débit du Rhône qui permet en temps réel de réaliser des baisses de puissance requises afin de garantir l’approvisionnement en électricité tout en limitant son impact environnemental.

Les phénomènes de canicule et de sécheresse n’ont pas d’impact sur la sûreté des installations et ont un impact très faible sur la production nucléaire. A la centrale du Bugey, les pertes de production durant l’été 2024 pour cause de températures élevées et de faible débit du Rhône ont représenté 0,3% de la production annuelle.

LES USAGES DE L’EAU DANS UNE CENTRALE NUCLÉAIRE

L’eau est indispensable au fonctionnement d’une centrale nucléaire ; elle est utilisée pour chacun de ses 3 circuits indépendants : le circuit primaire, le circuit secondaire et le troisième circuit appelé le « circuit de refroidissement » :

- Le circuit primaire. Dans la cuve du réacteur, la fission des atomes d’uranium produit une grande quantité de chaleur. Cette chaleur fait augmenter la température de l’eau circulant autour du réacteur pour atteindre 320 °C. L’eau chauffée est maintenue sous pression (155 bars) pour l’empêcher de bouillir. Elle est ensuite transportée à travers le circuit primaire jusqu’au deuxième circuit fermé appelé le circuit secondaire. Le circuit primaire est situé dans le bâtiment réacteur. Il constitue la partie nucléaire des installations.

- Le circuit secondaire. Le circuit primaire transfère les calories vers le circuit secondaire par l’intermédiaire d’un générateur de vapeur. Dans ce générateur, l’eau chaude du circuit primaire vient réchauffer l’eau du circuit secondaire qui se transforme alors en vapeur. Cette vapeur fait tourner une turbine, à 1500 tours par minute, qui entraîne un alternateur. Ce dernier produit un courant électrique alternatif. Un transformateur élève la tension du courant électrique produit pour qu’il puisse être plus facilement transporté dans les lignes très haute tension (400 kV).

- Le circuit de refroidissement. À la sortie de la turbine, la vapeur du circuit secondaire est à nouveau transformée en eau, grâce à un condenseur dans lequel circule de l’eau froide, en provenance de la mer ou d’un fleuve. Pour la centrale du Bugey, il s’agit du Rhône. Ce troisième circuit est appelé le circuit de refroidissement, il peut être de deux types : en circuits dits « ouverts » ou « fermés ». La centrale du Bugey utilise ces deux types de technologies de refroidissement, avec deux unités de production fonctionnant en circuit fermé et deux en circuit ouvert :

Pour les réacteurs n°2 & 3 en circuit ouvert, donc sans aéroréfrigérant, l’eau prélevée au milieu parcourt l’intérieur des tubes du condenseur en s’échauffant à leur contact puis retourne directement au milieu aquatique. Dans ce cas, l’eau est intégralement restituée au Rhône et échauffée de quelques degrés.

Pour les réacteurs n°4 & 5 en circuit fermé, l’énergie thermique extraite est cédée en quasi-totalité à l’atmosphère au moyen de tours aéroréfrigérantes, et l’échauffement de l’eau est très limité (quelques dixièmes de degré).