Retour à l'accueil de la centrale

Pour renforcer en permanence le niveau de sûreté de ses installations et prendre en compte le retour d’expérience, EDF apporte, tout au long de la durée d’exploitation de ses réacteurs, de nombreuses modifications matérielles. C’est le cas actuellement au niveau de la station de pompage de la centrale de Saint-Alban Saint-Maurice, où deux modifications vont permettre de renforcer encore la disponibilité de la source de refroidissement, essentielle pour la production et la sûreté des installations.  

Modification « Frasil » : un chantier d’envergure 

Les unités de production ont en permanence besoin d’eau pour le fonctionnement et le refroidissement des circuits. La centrale utilise ainsi l’eau du Rhône. Cette eau est acheminée par le canal d’amenée, filtrée puis pompée et injectée dans les différents circuits. Pour préserver en permanence l’arrivée d’une quantité d’eau suffisante, quelles que soient les conditions météorologiques, une modification est en cours sur toutes les centrales nucléaires d’EDF qui y sont sensibles : elle consiste à éviter la formation de frasil en surface de l’eau dans l’hypothèse où les températures du Rhône seraient très basses. Cette modification vise donc à améliorer encore le niveau de sûreté de la centrale. 

Qu’est-ce que le frasil ? Si la température du Rhône descend sous la barre des 2°C (ce qui n’a pas été observé depuis le démarrage de la centrale), des cristaux de glace peuvent se former en surface, c’est ce qu’on appelle le frasil. Le risque est que ces cristaux de glace s’agglomèrent sur un métal froid (exemple : grilles de pré-filtration, tambours filtrants des centrales), ce qui peut conduire à un colmatage de ces matériels par prise en glace.

En quoi consiste la modification ? Pour éviter le risque frasil, la modification consiste à prélever une partie de l’eau légèrement plus chaude rejetée par la centrale, pour la ré-injecter au niveau des grilles de pré-filtration.

 

Cette modification d’envergure est composée de trois phases distinctes. La partie fluviale, débutée à l’automne 2022 s’est terminée en 2024 (photo ci-dessous). La partie terrestre est en cours depuis novembre. Elle englobe les VRD et la mise en place de la tuyauterie (qui mesure 1 mètre de diamètre), dont les tronçons sont assemblés et soudés sur place. Le raccordement de la tuyauterie aux tuyauteries du système de refroidissement des deux unités va se réaliser lors des arrêts programmés pour maintenance de 2025 et 2026.

Cette modification devrait être pleinement opérationnelle d’ici l’été 2026 pour les 2 unités de production.

Modification des dégrilleurs : pour une plus grande robustesse et efficacité

Les épisodes orageux ou les fortes crues peuvent entraîner l’accumulation de boues, de végétaux et autres matériaux flottants (déchets plastique notamment) dans le canal d’amenée, qui peuvent entraver le débit d’arrivée d’eau de refroidissement. 

Pour éviter le colmatage des grilles de filtration, la centrale est équipé de deux dégrilleurs (un par unité de production, photo ci-dessous). A l’aide de grosses fourches commandables manuellement ou depuis la salle de commande, ces appareils dégagent les grilles des déchets qui s’y accumulent, pour permettre le passage d’un débit d’eau suffisant. Chaque dégrilleur a la capacité d’assurer 100% du dégrillage en cas de panne de l’autre. Ces dégrilleurs ont été remplacés en 2022 et viennent de faire l’objet de modifications pour les rendre encore plus performants. Des déflecteurs et protections supplémentaires ont été ajoutés pour éviter la mise en défaut du dégrilleur en cas d’arrivée massive de branchages. Par ailleurs, les dégrilleurs viennent d’être équipés d’un nouveau dispositif permettant d’aller plus en profondeur au niveau des grilles de pré-filtration pour retirer des colmatants. 

Outre les risques liés au frasil et au colmatage, d’autres menaces potentielles sont prises en compte au niveau de la source froide, comme le risque d’envasement du canal d’amenée par l’accumulation de sédiments. 

Curage périodique du canal d’amenée : pour prévenir le risque de sédimentation

Face à ce risque, la centrale procède périodiquement à un curage du canal, pour garantir le débit d’eau nécessaire au refroidissement des installations. Le dernier curage préventif a été réalisé en 2023 (photo ci-dessous). L’intervention consiste à aspirer les sédiments accumulés au fond du canal pour les restituer au milieu nature en aval. En complément, le fauchage régulier des végétaux qui bordent le canal d’amenée contribue également à limiter le risque d’accumulation de déchets sur les grilles.

Les modifications et interventions périodiques réalisées au niveau de la station de pompage et du canal d’amenée permettre de préserver la disponibilité de la source de refroidissement et donc de garantir en permanence un haut niveau de sûreté des installations.