Événement significatif du domaine radioprotection concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclaré au niveau 0 sous l’échelle INES en septembre 2024.
Absence temporaire de suivi dosimétrique pendant une activité réalisée en zone nucléaire
Le 4 septembre 2024, l’unité de production n°2 est en production et à disposition du réseau électrique national. Dans le cadre d’une activité de contrôle, deux intervenants se rendent en zone nucléaire. Le dosimètre opérationnel* de l’un des intervenants est retrouvé dans le vestiaire alors qu’ils se trouvent déjà en zone nucléaire. Bien qu’il soit resté en possession de son dosimètre passif, l’intervenant n’a pas disposé d’un suivi dosimétrique opérationnel pendant trois heures. Le port du dosimètre opérationnel étant réglementaire, cet événement constitue un non-respect des règles de radioprotection.
*Le dosimètre opérationnel est un outil de prévention du risque et d’optimisation de la radioprotection. Il s’agit d’un dosimètre électronique qui permet au porteur de mesurer et connaître en temps réel les rayonnements ionisants.
Événements significatifs du domaine sûreté concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en septembre 2024.
Isolement d’un tronçon de refroidissement commun à plusieurs systèmes
Le 3 septembre 2024, l’unité de production n°3 est en production et à disposition du réseau électrique national. Les équipes de la centrale s’apprêtent à poser un régime de consignation* afin de réaliser un transfert de fréon (gaz) depuis un groupe frigorifique situé en zone nucléaire. Lors de la pose du régime, l’ouverture de l’une des vannes du groupe frigorifique génère l’isolement d’un tronçon du circuit de réfrigération intermédiaire de l’îlot nucléaire. Ce tronçon commun permet d’assurer le refroidissement de plusieurs systèmes dont celui de la ventilation des mécanismes de commande de grappes**. Immédiatement, les équipes procèdent à l’isolement du groupe frigorifique. Cette action permet de retrouver la fonctionnalité du tronçon commun du circuit de réfrigération intermédiaire.
L’absence de débit dans ce tronçon pendant 11 minutes, constitue un non-respect des règles générales d’exploitation.
*La consignation consiste à mettre en sécurité l’installation afin de permettre la réalisation des interventions de maintenance en toute sécurité (hors électricité et hors fluide).** Le contrôle de la réaction en chaîne est assuré par l’absorption plus ou moins importante des neutrons du réacteur. Pour cela des grappes de commande sont insérées plus ou moins profondément dans le cœur du réacteur. L’insertion complète des grappes de commande provoque ainsi l’arrêt quasi immédiat de la réaction en chaîne.
Arrêt automatique du réacteur de l’unité de production n°1
Le 7 septembre 2024 à 00h03, l’unité de production n°1 est en production et à disposition du réseau électrique national lorsqu’intervient un arrêt automatique du réacteur*. Après analyses par les équipes de la centrale, une défaillance concernant le signal d’un capteur de température du circuit primaire principal est mise en cause. Les spécifications techniques d’exploitation** requièrent une réparation sous 3 jours. Une intervention est réalisée le même jour sur le capteur, permettant d’engager les opérations de redémarrage le 8 septembre 2024.
* Arrêt automatique et instantané du réacteur par fonctionnement des protections assurant sa sécurité. ** Elles font partie des Règles Générales d'Exploitation. Elles assurent principalement 3 rôles dans le fonctionnement normal de l'installation :
1- définir les limites du domaine d’exploitation normale.
2- requérir la disponibilité du matériel des fonctions de sûreté indispensables au contrôle, à la protection et à la sauvegarde.
3- définir la conduite à tenir en cas d'indisponibilité d'une fonction de sûreté ou de dépassement des domaines d'exploitation normale.
Non-respect d’une prescription technique d’exploitation liée aux accumulateurs du circuit d’injection de sécurité
Lors de l’arrêt pour maintenance d’une unité de production, les équipes de la centrale réalisent régulièrement des activités de pose et de dépose de l’instrumentation de suivi de la pression des accumulateurs du circuit d’injection de sécurité*. Ce circuit comprend quatre réservoirs, appelés accumulateurs, contenant de l’eau borée, qui se vident automatiquement dans le circuit primaire si la pression de celui-ci devient inférieure à 45 bars. L’instrumentation permet de retransmettre la pression des quatre accumulateurs en salle de commande. Elle est située au sein d’une traversée qui doit rester isolée.
Lors de la préparation de la visite partielle** de l’unité de production n°3 qui interviendra à l’automne 2024, il a été constaté qu’un lignage***, opéré précédemment dans le cadre de la maintenance de cette instrumentation, remettait en cause l’isolement de la traversée. Une modification du lignage a été apportée et sera mise en œuvre lors de l’arrêt pour maintenance de l’unité de production n°3. Cet évènement constitue un non-respect des règles générales d’exploitation.
* Ce circuit permet, en situation accidentelle, d’introduire dans le réacteur, de l’eau borée sous haute pression afin d’assurer son refroidissement. Ce circuit est situé en zone nucléaire.** Une «visite partielle » est un arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.*** Le lignage d’un circuit consiste à manœuvrer des organes afin de mettre en configuration le circuit pour qu’il soit adapté aux fonctions à remplir, dans un domaine d’exploitation du réacteur donné
Non-respect de la périodicité d’un essai périodique
Chaque année, la résistance du système de dépression de l’espace entre-enceintes* doit être testé au travers d’un essai périodique. Pour l’année 2024, cet essai devait intervenir au plus tôt le 15 mars 2024 et au plus tard le 13 septembre 2024.
Le 28 juin 2024, l’essai périodique est planifié entre le 2 et le 8 septembre. Il est ensuite décalé deux fois pour être établi du 12 au 18 septembre. Le 14 septembre, la date butée de l’essai périodique est dépassée sans que celui-ci ait été réalisé.
Le 17 septembre, les équipes de la centrale détectent le dépassement de la date de réalisation de l’essai. Il est régularisé dans la journée et déclaré satisfaisant. Cet évènement n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations mais constitue un non-respect des spécifications techniques d’exploitation. Malgré le dépassement de l’essai, le matériel est toujours resté disponible.
* Ce système doit maintenir en permanence une dépression de l’espace entre les deux enceintes du bâtiment réacteur afin de limiter les conséquences radiologiques en cas de situation incidentelle ou accidentelle, en confinant l’air provenant de l’enceinte interne.
Mise en indisponibilité temporaire d’un matériel
Pendant 3 mois, de juin à août 2024, le séparateur* d’une pompe située sur le système d’alimentation de secours en eau des générateurs de vapeur** de l’unité de production n°1 est contrôlé au titre de son programme de maintenance préventive. Sa requalification est conforme.
Le 1er septembre 2024, lors d’une ronde, une défaillance est constatée sur ce même organe : le serrage appliqué sur une boulonnerie est estimé excessif et la classe de la boulonnerie en place n’est pas celle normalement prévue.
Le 17 septembre, après instruction du dossier, les équipes de la centrale rendent indisponible l’organe afin de remplacer la boulonnerie. Les spécifications techniques d’exploitation autorisent qu’en cas de doute fondé sur son comportement à terme, un matériel, bien que disponible dans l’immédiat, puisse volontairement être mis hors exploitation pour le traitement d’une anomalie.
Les conclusions de l’expertise menée par les services d’ingénierie d’EDF montrent que la pompe est malgré tout toujours restée disponible. Cet événement constitue cependant un non-respect des spécifications techniques d’exploitation***.
*Organe permettant d’éliminer les condensats de la vapeur afin de n’extraire que de la vapeur sèche. **Ce système intervient pour évacuer la puissance résiduelle produite par le réacteur, notamment lors des arrêts programmés des unités de production. Il est constitué de deux voies A et B comportant chacune une motopompe et une turbopompe.*** Elles font partie des Règles Générales d'Exploitation. Elles assurent principalement 3 rôles dans le fonctionnement normal de l'installation :
1- définir les limites du domaine d’exploitation normale.
2- requérir la disponibilité du matériel des fonctions de sûreté indispensables au contrôle, à la protection et à la sauvegarde.
3- définir la conduite à tenir en cas d'indisponibilité d'une fonction de sûreté ou de dépassement des domaines d'exploitation normale.