Événements significatifs du domaine sûreté concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en mai 2023.
Déclaration d’un événement significatif sûreté de niveau 1 relatif à la détection tardive de la mise en œuvre d’un nouvel indice de maintenance préventive
En janvier 2017, un nouvel indice du programme de maintenance préventive concernant les soupapes VVP* est applicable.
Le 20 avril 2023, les services EDF constatent que la procédure utilisée par les entreprises intervenantes sur l’unité de production n°1 date de décembre 2014. Cette procédure ne demande pas de vérifier certains critères comme le demande le programme de maintenance préventive en date de 2017.
Après analyse, il est constaté que le programme de maintenance des soupapes VVP des quatre unités de production a été réalisé depuis 2015 avec une procédure incomplète.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté des installations. Bien que la totalité des gestes de maintenance n’a pas été exhaustif, les essais périodiques n’ont pas montré d’anomalie matérielle et les soupapes sont toujours restées disponibles
La direction de la centrale nucléaire de Paluel a déclaré, le 3 mai 2023, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la sûreté au niveau 0 sous l’échelle INES. Toutefois, compte tenu de sa détection tardive, il a été redéclaré, le 12 mai 2023 comme un événement significatif relatif à la sûreté au 1 de l’échelle INES qui en compte 7.
* Le circuit de Vapeur Vive Principale (VVP) comprend quatre lignes. Chacune achemine la vapeur produite par un générateur de vapeur hors du bâtiment réacteur vers la salle des machines où se trouve la turbine. Chaque ligne est protégée contre les surpressions par 7 soupapes de sûreté dites soupapes VVP.
Déclenchement de l’arrosage incendie consécutif à une intervention de maintenance
Le 2 mai 2023, l’unité de production n°4 est en fonctionnement ; une intervention de maintenance est en cours sur l’un des groupes électrogènes de secours* de l’unité (remplacement de la vitre d’un bouton).
L’activité est en cours lorsqu’apparaissent deux alarmes ainsi que l’arrosage automatique des réservoirs à fuel. Le dossier d’intervention ne prévoyait pas de consignation du circuit de protection incendie dans le cadre de la réalisation de cette activité.
De manière conservative, le groupe électrogène est considéré indisponible car les pompes d’alimentation en fuel sont présentes dans le local arrosé. Des contrôles, réalisés par les équipes de la centrale, permettent d’assurer la fonctionnalité des pompes. Le groupe électrogène est de nouveau considéré disponible. Cet événement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, le groupe électrogène est toujours resté disponible.
* Chaque unité de production est équipée de deux groupes électrogènes de secours à moteur diesel. En cas de perte des deux sources électriques externes, ces groupes permettent d’alimenter en électricité et assurer le fonctionnement des systèmes de sauvegarde qui seraient mis en œuvre en cas d'accident.
Non-respect d’une exigence liée à la sectorisation incendie
Le 2 mai 2023, l’unité de production n°3 est à l’arrêt pour réaliser sa visite partielle*. Des équipes de la centrale constatent qu’un siphon de sol présente une anomalie vis-à-vis de la sectorisation incendie**. Cette information est communiquée à la salle de commande. Le 4 mai, dans le cadre d’une analyse des permis de feu***, il est constaté qu’un permis a été délivré dans la zone concerné par l’anomalie du 2 au 4 mai 2023. Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté des installations, aucun départ de feu n’a eu lieu. Cependant, bien que des moyens de lutte contre l’incendie étaient présents dans le local, il constitue un non-respect des exigences liées à la sectorisation incendie.
* Une «visite partielle» est un arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.
**La sectorisation consiste à séparer physiquement des locaux avec des éléments résistants au feu afin de limiter les risques de propagation d’un incendie. Grâce à une conception spécifique des locaux et au choix des matériaux dès la conception des installations, le feu, s’il se déclenche, est confiné au local concerné, préservant ainsi la sûreté de l’installation.
*** Le permis de feu est un document administratif obligatoire ayant pour but de s'assurer que toutes les mesures de prévention sont prises lors d'un « travail par point chaud » (c’est-à-dire au cours duquel un corps métallique est porté à très haute température, ou peut générer des particules incandescentes) susceptible de provoquer un incendie (Source : ASN).
Dépassement de la périodicité d’un essai
En janvier 2023, l’unité de production n°3 est en fonctionnement. Les équipes de la centrale doivent réaliser un essai périodique sur l’une des deux pompes associées au réservoir de réfrigération et de purification de l’eau des piscines du bâtiment réacteur et du bâtiment combustible. La butée réglementaire de l’essai est fixée au 21 avril 2023.
L’essai périodique est réalisé sur la pompe n°2 alors qu’il devait être effectué sur la pompe n°1. Les équipes de la centrale programment alors de réaliser l’essai sur la pompe n°1. Ce test n’est pas effectué.
Le 24 avril 2023, l’unité de production n°3 est à l’arrêt pour réaliser sa visite partielle*. La pompe n°1 est connectée sans avoir été testée. Le dépassement de la périodicité de l’essai de la pompe est constaté lors d’un contrôle ponctuel le 16 mai 2023. L’essai est immédiatement réalisé le 17 mai 2023.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté des installations, la pompe n°1 est toujours restée disponible. Cependant il constitue un non-respect des règles générales d’exploitation car l’essai était en dépassement de périodicité.
* Une «visite partielle» est un arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.
Indisponibilité d’un capteur
Le 12 mai 2023, l’unité de production n°1 est à l’arrêt pour simple rechargement de son combustible.
Des équipes intervenantes accèdent en zone nucléaire afin de réaliser une activité de contrôle sur les tiges de commande du système d’instrumentation du cœur du réacteur. Afin de pouvoir réaliser cette activité, ils procèdent à la déconnexion de câblages autour d’un capteur. Ils constatent alors une fragilité sur l’équipement.
Le 15 mai 2023, après analyse de l’ingénierie EDF, le capteur est considéré comme indisponible et une réparation doit être effectuée sous 7 jours.
Le 17 mai 2023, les équipes de la centrale réalisent l’intervention de maintenance. Le capteur est requalifié et de nouveau disponible.
Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté des installations. Cependant, compte tenu de l’indisponibilité du capteur pendant 5 jours, il a été déclaré au niveau 0 sous l’échelle INES.
Événements significatifs du domaine radioprotection concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en mai 2023.
Accès dans un local classé zone orange sans autorisation préalable
Le 29 avril 2023, l’unité de production n°1 est à l’arrêt pour simple rechargement*. Dans le cadre d’une intervention de maintenance en zone nucléaire, un intervenant doit se rendre en zone nucléaire. Ce dernier accède dans un autre local que celui de l’intervention. Ne trouvant pas le matériel qu’il doit manœuvrer, il franchit un balisage classé zone orange* dans le local. Son dosimètre actif déclenche une alarme. L’intervenant sort et s’aperçoit qu’il ne se trouve pas dans le bon local. Cet événement constitue un non-respect des conditions d’accès en zone orange et des règles de radioprotection associées.
*Dans le cadre de la radioprotection des intervenants, les locaux de zone nucléaire sont classés et balisés par des salariés spécialisés en prévention des risques. Cela permet une visualisation de l’exposition plus ou moins importante aux rayonnements ionisants. Les zones sont identifiées par une couleur « bleu, vert, jaune, orange et rouge ».
Absence temporaire de suivi dosimétrique pendant une activité en zone nucléaire
Le 25 mai 2023, l’unité de production n°3 est à l’arrêt pour réaliser sa visite partielle*. Dans le cadre d’une activité de maintenance, un intervenant se rend en zone nucléaire. Alors qu’il réalise son intervention, son dosimètre opérationnel** est retrouvé dans le vestiaire. Il est resté sans suivi dosimétrique opérationnel pendant près de 3h.
Cependant, aucun dépassement de limite de dose individuelle annuelle réglementaire n’a été enregistré dans le suivi dosimétrique des autres membres de l’équipe intervenante. Le port du dosimètre opérationnel étant réglementaire, cet événement constitue un non-respect des règles de radioprotection.
* Une «visite partielle» est un arrêt programmé de l’unité de production qui prévoit le rechargement du combustible et des activités de maintenance.
**Le dosimètre opérationnel est un outil de prévention du risque et d’optimisation de la radioprotection. Il s’agit d’un dosimètre électronique qui permet au porteur de mesurer et connaître en temps réel les rayonnements ionisants.