Événement significatif du domaine environnement concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclaré en juin 2023
Atteinte du seuil de déclaration pour le cumul annuel des émissions de fluides frigorigènes
Dans une installation industrielle, les fluides frigorigènes sont utilisés dans les systèmes de production de froid. Ils permettent le refroidissement et la climatisation de différents matériels et locaux. Les opérations de contrôle et de maintenance réalisées régulièrement sur les groupes frigorifiques permettent de contrôler leur bon fonctionnement et l’absence d’émission de fluides frigorigènes.
La règlementation en vigueur prévoit la déclaration d’un événement significatif pour l’environnement, lorsque le cumul annuel des émissions de fluides frigorigènes atteint 100kg.
Le 9 juin 2023, lors d’un contrôle, une émission de fluide frigorigène a été localisée au niveau d’un matériel type « groupe froid ». Les équipes de la centrale sont immédiatement intervenues pour mettre en sécurité le groupe et ainsi faire cesser l’émission. Cette perte de fluide de 40 kg, ajoutée aux précédentes émissions comptabilisées sur le site, a conduit à atteindre le seuil de déclaration pour le cumul annuel des émissions de fluides frigorigènes de la centrale de Paluel. Des actions ont été engagées pour réparer ce matériel.
Cet événement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, ni sur la santé des salariés. Toutefois, le cumul de fluide frigorigène émis au titre de l’année 2023 étant égal à 100kg, un événement significatif environnement a été déclaré par la direction de la centrale nucléaire de Paluel à l’Autorité de Sûreté Nucléaire, le 12 juin 2023.
Événements significatifs du domaine sûreté concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en juin 2023
Non-respect de la conduite à tenir prévue par les Règles Générales d’Exploitation (RGE)*
Le 31 mai 2023 matin, l’unité de production n°4 de la centrale nucléaire de Paluel est en production.
Alors que les équipes de la centrale réalisent un essai périodique** du système de mesure et de surveillance de la radioactivité***, une des valeurs relevées apparait comme supérieure au seuil fixé par les RGE. Malgré cette donnée, l’essai est considéré comme conforme par les équipes présentes.
Le 1er juin 2023 matin, il est confirmé qu’au regard de la valeur relevée la veille, une mesure complémentaire aurait dû être réalisée dans un délai maximum de 12h après la première mesure.
Les équipes de la centrale réalisent donc immédiatement cette mesure. Bien que conforme, cette mesure intervient en dehors du délai fixé et représente un écart aux RGE.
Cette situation a donc conduit la direction de la centrale de Paluel à déclarer, le 2 juin 2023, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la sûreté au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.
*Les RGE sont un recueil de règles approuvées par l’ASN qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions associées de conduite des réacteurs. Elles prescrivent notamment les délais maximums de réparation et les conduites à tenir en cas d’indisponibilité des systèmes requis pour assurer la sûreté des réacteurs.
** Sur les centrales nucléaires, des essais périodiques sont régulièrement organisés afin de vérifier le bon fonctionnement des différents systèmes et matériels.
*** Ce système permet de surveiller les rejets radioactifs et les niveaux d’activité à l’intérieur des bâtiments et sur le site.
Repli de l’unité de production n°2 en application des spécifications techniques d’exploitation (STE)*
Le 12 juin 2023, l’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Paluel est en production.
Une alarme faisant état d’un défaut de composants électroniques nécessaires à l’exploitation de l’unité se déclenche en salle de commande.
Les équipes de la centrale confirment l’indisponibilité du matériel.
Conformément aux spécifications techniques d’exploitation (STE), le repli de l’unité de production n°2 est engagé et le remplacement des composants défectueux est entrepris.
Une fois les réparations achevées, le matériel est requalifié. Le redémarrage de l’unité de production est engagé.
Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations. Toutefois, il a conduit la Direction de la centrale nucléaire de Paluel à déclarer, le 14 juin 2023, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la sûreté au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.
*Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.
Événement significatif commun à plusieurs sites nucléaires dont Paluel déclaré au niveau 0 sous l’échelle INES en juin 2023
Détection d’anomalies de visseries sur des pompes de circuits de sauvegarde
Le circuit d'aspersion de l'enceinte (EAS) a pour objectif de conserver l'intégrité de l'enceinte du réacteur, en diminuant notamment la pression et la température à l'intérieur du bâtiment réacteur.
Le système d’injection de sécurité (RIS) permet d’injecter dans le circuit primaire de l’eau contenant du bore (matière neutrophage) afin de refroidir le réacteur.
Le système de contrôle chimique et volumétrique (RCV) permet en fonctionnement normal de réguler le volume d’eau, d’ajuster la concentration en bore et d’assurer des caractéristiques chimiques adéquates dans le circuit primaire.
Le circuit RRA contribue au refroidissement à l’arrêt du réacteur.
Depuis 2017, EDF réalise sur l’ensemble du parc nucléaire en exploitation une campagne de contrôles de la conformité des dispositifs de freinage de la visserie de matériels requis en conditions accidentelles.
Ces dispositifs de freinage sont destinés à limiter les risques de desserrage des assemblages vissés lors du fonctionnement normal ou sous sollicitation particulière.
En fin d’année 2018, sur les deux réacteurs de Penly, des anomalies de ces dispositifs de freinage des visseries sur des pompes des circuits EAS et RIS ont été mises en évidence. Les anomalies concernant le circuit EAS ont pu être justifiées. La démonstration d’absence d’impact potentiel sur ces matériels en condition accidentelle n’a pas pu être formellement démontrée sur quelques anomalies du circuit RIS. Cet événement a été déclaré le 7 décembre 2018 par la centrale de Penly à l’Autorité de sûreté nucléaire en tant qu’événement significatif au niveau 0 sous l’échelle INES.
La poursuite des contrôles à conduit à intégrer, le 31 mai 2023, de nouveaux réacteurs [4] dans le périmètre de déclaration de l’évènement significatif à caractère générique de niveau zéro sous l’échelle INES venant compléter la liste des réacteurs préalablement déclarés le 20 mars 2020[1], le 28 mai 2021[2] et le 03 juin 2022 [3].
Cet événement n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations. En complément, l’analyse des conséquences potentielles de ces anomalies a démontré la possibilité maintenir les réacteurs dans un état sûr en situation accidentelle. Cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.
La campagne de contrôles sur les dispositifs de freinage des visseries de matériels requis en conditions accidentelles se poursuit sur l’ensemble du parc nucléaire en exploitation.
[1] Réacteurs de Bugey 4 pour le circuit EAS et Belleville 1 et 2 et Flamanville 1 pour le circuit RIS.
[2] Réacteurs de Cattenom 1 et 4, Golfech 1, Nogent 2 et Paluel 4 pour le circuit RIS, Paluel 2 pour le circuit EAS et Cruas 4 pour les circuits RIS et RCV.
[3] Réacteurs de Cattenom 2, Golfech 2, Gravelines 5, Nogent 1, Saint-Alban 1 pour le circuit RIS, Cattenom 3 pour les circuits RIS et RRA, Paluel 1 pour les circuits RIS et EAS, Cruas 3 et Saint-Alban 2 pour le circuit EAS
[4] Réacteurs du Bugey 2 et 5 pour les circuits EAS et RCV, de Cattenom 4 pour les circuits RIS et RRA, de Civaux 1 et 2 pour les circuits EAS et RIS et Paluel 3 pour le circuit RIS.
Événement significatif du domaine radioprotection concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclaré au niveau 0 sous l’échelle INES en juin 2023
Défaut de communication ayant entrainé la présence d’un intervenant dans une zone d’exclusion d’un tir radiographique
Le 20 juin 2023, l’unité de production n°3 de la centrale nucléaire de Paluel est à l’arrêt programmé pour réaliser de sa visite partielle.
Dans le cadre des opérations de maintenance prévues, un tir radiographique* doit être réalisé pour contrôler le circuit primaire principal.
Conformément aux procédures, une zone d’exclusion et un balisage spécifique sont alors mis en place.
Un salarié travaillant sur un autre chantier pénètre par une voie inappropriée dans la zone d’exclusion du tir radiographique.
Les investigations menées confirment que le tir était suspendu lorsque le salarié a pénétré dans la zone d’exclusion et que l’appareil de tir était verrouillé en position de sécurité.
Bien que l’absence d’exposition du salarié a pu être confirmée, la présence de l’intervenant dans la zone d’exclusion a conduit la direction de la centrale de Paluel à déclarer, le 23 juin 2023, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la radioprotection au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.
*Technique de contrôle non destructif consistant à positionner une source radioactive à proximité de l’élément à contrôler, de façon à obtenir un film radiographique permettant ensuite, par lecture du film, un contrôle de qualité de la pièce.