Événements significatifs du domaine sûreté concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en juillet 2024.
Non-conformités sur un matériel de mesure de la température du circuit primaire principal des unités de production n°1 et n°2
Le 17 avril 2024, l’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Paluel est en arrêt pour maintenance programmée.
Dans le cadre des opérations à réaliser, les équipes de la centrale contrôlent les sondes de température du circuit primaire principal. Il est alors constaté l’absence de joints sur 7 sondes de température et la présence anormale de 2 joints sur une autre sonde. Ces sondes sont immédiatement remises en conformité.
Le 24 juin 2024, l’unité de production n°1 de la centrale nucléaire de Paluel est à son tour en arrêt pour maintenance programmée.
Des contrôles similaires à ceux réalisés en avril 2024 sur l’unité de production n°2 sont effectués. Ces derniers permettent d’identifier l’absence de joint sur une des sondes de température du circuit primaire principal. La remise en conformité est immédiatement réalisée.
Malgré les anomalies relevées sur les sondes, d’autres dispositifs avaient la capacité d’assurer une fonction similaire et de déclencher les automatismes de protection des réacteurs en cas de nécessité.
La direction de la centrale nucléaire de Paluel a déclaré, le 5 juillet 2024, à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à la sûreté au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.
Lors des prochains arrêts pour maintenance programmée, des contrôles seront réalisés sur les sondes de température des unités de production n°3 et 4 de la centrale nucléaire Paluel.
Non-respect des spécifications techniques d’exploitation*
Le 12 juillet 2024, l’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Paluel est en production.
Les équipes de la centrale procèdent à un réglage de pression du turboalternateur.
A 9h20, un signal en salle de commandes indique l’ouverture de la vanne d’air du turboalternateur. Or, les procédures imposent que celle-ci soit en position fermée pour réaliser l’intervention.
Les équipes réalisent immédiatement les actions adéquates pour fermer la vanne. Cette dernière sera restée ouverte pendant 12 secondes.
Le turboalternateur concerné fait l’objet d’un essai périodique** qui est déclaré conforme.
Cet évènement représente un non-respect des spécifications techniques d’exploitation. Il a conduit la direction de la centrale nucléaire de Paluel a déclaré, le 22 juillet 2024, à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à la sûreté au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.
*Dans une centrale nucléaire, le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions à respecter, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE). Les spécifications techniques d’exploitation (STE) sont un recueil de règles d’exploitation approuvées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement d’une centrale nucléaire et les prescriptions de conduite du réacteur associées.
**Sur les centrales nucléaires, des essais périodiques sont régulièrement organisés afin de vérifier le bon fonctionnement des différents systèmes et matériels.
Événements significatifs du domaine radioprotection concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclarés au niveau 0 sous l’échelle INES en juillet 2024.
Non-conformités identifiées lors d’un transport interne de matériels
Le 14 juin 2024, un transport interne de matériels utilisés en zone contrôlée doit être effectué entre deux bâtiments situés dans le périmètre du site de Paluel.
Au regard du dimensionnement important des matériels, et afin de garantir l’étanchéité du colis, les éléments sont conditionnés dans un emballage étirable spécifique. Des contrôles radiologiques et une vérification de l’intégrité de l’emballage sont effectués avant le transport et sont conformes.
A l’arrivée du convoi dans sa zone de réception, les équipes constatent que l’emballage présente une déchirure. L’étanchéité du colis n’est donc plus garantie.
De nouveaux contrôles radiologiques sur la remorque du convoi et les différents matériels sont immédiatement effectués. Ces derniers ne font état d’aucune contamination.
Des anomalies liées aux documents de transport et à l’arrimage du matériel sont également constatées.
Cet événement n’a eu aucune conséquence sur la santé des intervenants et sur l’environnement, toutefois, il a conduit la direction de la centrale nucléaire de Paluel a déclaré, le 11 juillet 2024, à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à la radioprotection au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.
Non-respect des conditions d’accès en zone contrôlée
Le 10 juillet 2024, l’unité de production n°1 est à l’arrêt pour maintenance programmée.
Dans le cadre d’une activité à réaliser, deux intervenants se rendent en zone contrôlée. Le premier est muni de son dosimètre opérationnel*. Le second est informé que le sien vient d’être retrouvé dans le vestiaire. Il quitte donc immédiatement la zone contrôlée.
Le port du dosimètre opérationnel étant réglementaire, cet écart constitue un non-respect des conditions d’accès en zone contrôlée. Il a conduit la Direction de la centrale nucléaire de Paluel à déclarer, le 12 juillet 2024, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la radioprotection au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.
* Le dosimètre opérationnel est un outil de prévention du risque et d’optimisation de la radioprotection. Il s’agit d’un dosimètre électronique qui permet au porteur de mesurer et connaître en temps réel les rayonnements ionisants.
Ecarts aux règles de radioprotection
Le 17 juillet 2024, l’unité de production n°1 est à l’arrêt pour maintenance programmée.
A l’issue d’un chantier réalisé en zone contrôlée, un intervenant souhaite évacuer différents matériels (gants, masque de soudeur…) via un dispositif de contrôle de contamination dédié uniquement aux effets personnels et petits objets.
Certains matériels sont contaminés et plusieurs écarts aux règles de radioprotection sont constatés par l’agent de surveillance présent en sortie de zone contrôlée.
En application des procédures, les matériels contaminés sont immédiatement traités comme des déchets nucléaires. Il est également rappelé à l’intervenant les règles relatives à la radioprotection et que le dispositif de contrôle utilisé n’était pas adapté à la situation.
Ces écarts aux règles de radioprotection ont conduit la Direction de la centrale nucléaire de Paluel à déclarer, le 22 juillet 2024, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), un événement significatif relatif à la radioprotection au niveau 0 sous l’échelle INES qui en compte 7.
Événement significatif relatif au domaine environnement concernant la centrale nucléaire de Paluel, déclaré en juillet 2024.
Défaut de gestion d’une partie des eaux d’extinction d’incendie du transformateur principal de l’unité de production n°3
Mardi 28 mai 2024, vers 1h50, l’unité de production n°3 est en fonctionnement lorsqu’un feu se déclare au niveau du transformateur principal*, situé hors zone nucléaire. Les équipements nécessaires à l’extinction du feu sont automatiquement mis en service.
Tel que prévu à la conception du site, les eaux d’extinction du système automatique sont intégralement orientées, par écoulement gravitaire, vers une cuve de rétention qui est un système de recueil des huiles et des effluents hydrocarburés, située dans la salle des machines. En cas de débordement, les eaux se déversent de façon naturelle dans le fond de la salle des machines, utilisé comme rétention étanche, puis dans deux puisards, via des regards.
Le 28 mai, dans la nuit, les équipes de la centrale mettent en service les pompes de relevage de ces puisards. Les effluents sont alors conduits vers un réservoir de rétention, dédié au stockage et à l’analyse avant rejet d’effluents issus de la salle des machines. En début de matinée, les eaux et hydrocarbures collectés dans le fond de la salle des machines sont pompés et évacués vers une filière d’élimination adaptée.
Le 28 mai, en milieu de matinée, dans le cadre d’une opération d’exploitation, les équipes de la centrale mettent en service la pompe de relevage de l’un des deux puisards situés en fond de salle des machines. Les effluents du puisard sont acheminés vers un autre réservoir de rétention.
Le 30 mai, des analyses réglementaires sont réalisées sur le contenu de ce réservoir de rétention. Les hydrocarbures ne sont pas recherchés car ils ne font pas partie des analyses réglementaires. Il n’est pas identifié que le réservoir contient un résidu d’eaux d’extinction de l’incendie. Après autorisation interne, le contenu est rejeté en mer.
L’analyse de l’événement relatif à l’incendie du pôle du transformateur principal réalisée a posteriori, met en évidence que le réservoir de rétention rejeté en milieu naturel contenait un résidu d’eaux d’extinction de l’incendie et d’hydrocarbures. L’analyse en hydrocarbures menée a posteriori sur un échantillon des effluents contenus dans le réservoir montre une concentration en hydrocarbures de 46mg/l pour un volume rejeté de 691m3.
Cet événement a été déclaré par la centrale nucléaire de Paluel le 24 juillet 2024 comme un événement significatif pour l’environnement dans le cadre d’un rejet d’effluents par une voie non dédiée.
*Le transformateur principal a vocation à évacuer l’énergie produite par une unité de production, sur le réseau électrique national.