Chaque mois, dans le cadre de la transparence, la centrale nucléaire de Gravelines publie les évènements significatifs déclarés à l'Autorité de sûreté nucléaire. Ci-dessous, les évènements déclarés en juin 2024.
Évènements de sûreté de niveau 0
Le 9 mai 2024, le réacteur de l’unité de production n°6 entame sa montée en puissance après avoir été mis à l’arrêt pour renouveler une partie de son combustible. Avant d’atteindre les 10% de sa puissance maximale, des essais physiques de démarrage doivent être réalisés. Le 9 mai à 11h00, alors que l’unité de production est à 7,5%, les équipes poursuivent la montée en puissance progressive du réacteur sans réaliser la totalité des contrôles requis, en particulier les contrôles de seuils sur les chaines de mesure de puissance neutronique intermédiaire. Ces derniers ne figurant pas au planning établi. Le 10 mai 2024, l’unité de production n°6 atteint 45% de sa puissance nominale. Ce second pallier nécessite de réaliser à nouveau des essais physiques de démarrage.
Alors que les équipes s’apprêtent à effectuer les contrôles, ils constatent que les contrôles du précédent pallier n’ont pas été faits. Le contrôle réalisé à postériori au palier 45 % Pn a pu confirmer que ceux-ci étaient conformes.
Les essais physiques de redémarrage font partie intégrante de la requalification du cœur d’un réacteur. Le non-respect de cette procédure constitue un écart à nos Règles Générale d’Exploitation. Bien que n’ayant eu aucune conséquence sur la sûreté de l’installation ni sur la sécurité des intervenants, il a cependant été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 13 mai 2024, au niveau 0 en dessous de l’échelle INES.
Le 27 mai 2024, l’unité de production n°4 est à l’arrêt pour maintenance dans le cadre de sa quatrième visite décennale. Le 1er diesel est disponible, tandis que le second, non requis, est consigné. Des essais sont réalisés afin de requalifier un tableau électrique, l’alimentation électrique de la batterie du tableau alimentant les auxiliaires du diesel disponible est alors en service. 3 heures plus tard, une alarme apparait, puis une seconde. Cette batterie commence à se décharger pour qu'au final, sa tension ne soit plus suffisante, ce qui entraine l’indisponibilité du diesel pendant 12 h. Celle-ci est remise en service mais l’indisponibilité du diesel, qui n’a pas eu de de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement, est un écart, déclaré le 30 mai 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 29 mai 2024, les unités n°5 et 6 sont en production. Les équipes du site interviennent sur les gaines de ventilation de l’unité de production n°5 afin de mettre en place un dispositif facilitant la réalisation de prélèvements. Ces gaines sont percées avec des chevilles puis rebouchées de manière étanche. Après intervention, les mesures de débits sont conformes. L’opération étant concluante, celle-ci est donc dupliquée sur l’unité n°6. Le 30 mai 2024, les équipes du site détectent un débit non conforme sur les gaines de ventilation de l’unité n°5. Après diagnostic, il s'avère qu'un cheville bloque un clapet de refoulement et donc le débit normal. Les gaines de ventilation des unités de production n°5 et 6 sont donc indisponibles. L'écart est corrigé dans la foulée et
l’ensemble des configurations du système de ventilation des unités n°5 et 6 est testée pour un retour à la normale en fin de journée. Cet événement n’a pas eu de de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 4 juin 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 12 avril 2024, l’unité de production n°6 est à l’arrêt pour maintenance dans le cadre de son arrêt pour simple rechargement. Les protections incendies des pompes de charge sont alors consignées, notamment pour éviter une mise en service intempestive durant les essais périodiques, grâce à la pose de goupilles. Le 16 avril, les protections incendies des pompes de charge sont déconsignées mais les goupilles restent en place. Le 8 juin 2024, l’unité de production n°6 est en fonctionnement et les équipes du site réalisent un essai périodique visant à contrôler l’état de certains matériels. La présence de goupilles est alors constatée, signifiant leur indisponibilité. L'ecart est corrigé vingt minutes plus tard. L’indisponibilité des protections incendie des pompes de charge, n’a pas eu de de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Cet événement a été déclaré le 12 juin 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 8 juin 2024, l’unité de production n°5 est en fonctionnement. Vers 03h00, dans le cadre de la réalisation d'un appoint en eau sur un accumulateur RIS*, un opérateur entreprend la dépressurisation préalable du réservoir. Durant cette opération, une alarme apparait en salle de commande. Elle indique que la limite de la pression minimum requise pour l’accumulateur concerné a été franchie (soit 40,84 bars relatifs pour une limite fixée à 40,85 bars relatifs). Quelques minutes plus tard, suite à la réalisation de l’appoint en eau, la pression de l’accumulateur est de nouveau supérieure à la limite requise et l’alarme est acquittée. Cet évènement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, ni sur la sécurité des personnes. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 18 juin 2024 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
* Les accumulateurs RIS (équipements passifs de sauvegarde) sont des réservoirs sous pression prévus pour se vider automatiquement dans le circuit de refroidissement du réacteur en cas de brèche importante sur le circuit primaire .
Le 14 juin 2024, l’unité de production n°3 est en fonctionnement. Un essai périodique est réalisé, il a pour but de vérifier le bon fonctionnement du circuit pneumatique de commande des vannes d’isolement vapeur et de s’assurer de la manoeuvrabilité à la fermeture des vannes de contournement. Pendant l’essai, l’une des vannes d’isolement vapeur se ferme partiellement, entrainant une augmentation de la pression dans le circuit secondaire d'un des 3 générateurs de vapeur, l’arrêt automatique du réacteur et l’ouverture de 3 soupapes de protection (sur 7) de ce générateur de vapeur. Cette situation est gérée par les procédures incidentelles appliquées par les équipes du site. Le diagnostic révèle que l’origine de la fermeture partielle de la vanne d’isolement vapeur est un percement dans son flexible d’alimentation en air . Une fois le flexible remplacé, l'unité de production est reconnectée au réseau le dimanche 23 juin 2024. Cet évènement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, ni sur la sécurité des personnes. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 18 juin 2024 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 7 juin 2024, l’unité n°4 est à l’arrêt programmée pour visite décennale. Les équipes du site interviennent sur un appareil électrique notamment par la pose d'une protection plastique afin de se prémunir d’un risque électrique. Lors de la remise en service, un dégagement de fumée se produit provenant de la fonte d’un ruban adhésif situé sur l’appareil électrique en cours de réparation. le dégagement a été rapidement maîtrisé. Cet événement n’a pas eu de de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 19 juin 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Évènements environnement de niveau 0
Le 12 juin 2024, un véhicule transportant de la matière radioactive passe à proximité d’un portique de détection de matière radioactive à l’intérieur du site. Le portique déclenche ce qui est conforme à l’attendu. 10 minutes plus tard, ce même véhicule passe devant le portique situé en sortie de site. Celui-ci ne se déclenche pas ce qui n’est pas la situation attendue. Le véhicule est alors stoppé et après investigation, il est constaté que le portique n’est plus alimenté électriquement depuis la veille au soir. Plusieurs véhicules sont donc sortis du site sans contrôle, ce qui constitue un écart à notre référentiel. Une heure plus tard, celui-ci est remis en service. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la santé des personnes intervenant à proximité du camion, ni sur l’environnement. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 19 juin 2024 en événement relevant du domaine environnement.