Chaque mois, dans le cadre de la transparence, la centrale nucléaire de Gravelines publie les évènements significatifs déclarés à l'Autorité de sûreté nucléaire. Ci-dessous, les évènements déclarés en juillet et août 2024.
Évènements de sûreté de niveau 0
Le 12 juillet 2024, l’unité de production n°5 est en fonctionnement. Conformément aux consignes d’exploitation, les grappes de régulation de la puissance du réacteur doivent demeurer extraites.
Dans le cadre d’une activité de réglage, un intervenant agit par erreur sur l’actionneur des grappes de régulation de la puissance du réacteur en les insérant durant une seconde, ce qui n’est pas autorisé par nos règles d’exploitation. L’intervenant corrige immédiatement la situation. Cet écart à nos règles d’exploitation n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 15 juillet 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Au mois de juillet, l’unité de production n°2 est en fonctionnement.
A trois reprises, un diesel de secours est rendu indisponible de manière temporaire :
-Le 9 juillet pendant 6 minutes
-Le 14 juillet pendant 50 minutes
-Le 17 juillet pendant 20 minutes
L’origine de ces indisponibilités temporaires résultait d’une défaillance technique d’un compresseur.
En cas de perte des alimentations électriques externes, une voie de sauvegarde électrique sur deux aurait pu assurer sa fonction.
Le compresseur en défaut a ainsi été remplacé le 20 juillet à 21h00 et remis en service le 22 juillet à 11h00.
Cet écart à nos règles d’exploitation a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) le 24 juillet, au niveau 0 en dessous de l’échelle INES.
Le 20 juillet 2024, l’unité de production n°4 est en phase de redémarrage suite à sa visite décennale. Dans le cadre d’une activité liée à ce redémarrage, un agent doit modifier la configuration d’un circuit et procède par erreur à l’ouverture d’une vanne non prévue par sa procédure. L’ouverture de cette vanne entraîne un écoulement d’eau dans un autre local, qui provoque un défaut sur un système électrique détecté via l’apparition d’une alarme en Salle de Commande. Les équipes du site procèdent alors à la fermeture de la vanne et à l’évacuation de l’eau dans le local. Cet écart, qui n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement, a été déclaré le 23 juillet 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 25 juillet 2024, l’unité de production n°4 est à l’arrêt programmé pour visite décennale. Un sas d’accès au Bâtiment Réacteur est ouvert. Nos règles d’exploitation imposent dans ce cas de maintenir en position ouverte deux vannes d’isolement de l’enceinte du Bâtiment Réacteur. Dans le cadre d’une activité liée au redémarrage de l’unité, un intervenant doit procéder à la fermeture d’une vanne depuis un actionneur en Salle de Commande. Interrompu dans son activité, l’intervenant ferme alors par erreur une des vannes d’isolement . La vanne est rouverte le jour-même. Cet écart à nos règles d’exploitation n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 29 juillet 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 27 juillet 2024, l’unité de production n°5 débute sa mise à l’arrêt programmée. Pendant la mise à l’arrêt, le flux neutronique doit diminuer jusqu’à un certain seuil pour qu’un des systèmes de mesure des très faibles flux, utilisé lorsque le réacteur est à l’arrêt, puisse se mettre en service. Or, suite à l’arrêt du réacteur, ce seuil n’est toujours pas atteint. Par conséquent le système de mesure neutronique ne se met pas en service et une des protections du réacteur associée à ce système n’est, de ce fait, pas disponible, ce qui n’est pas autorisé par nos règles d’exploitation. Une heure plus tard, le seuil est atteint à la suite de la décroissance naturelle du flux neutronique, le système de mesure neutronique se met en service, et la protection du réacteur associée à ce système est disponible. Cet événement n’a pas eu de de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 8 août 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 7 août 2024, l’unité de production n°4 est en phase de redémarrage dans le cadre de son arrêt programmé pour visite décennale. Deux essais sont réalisés en parallèle : le premier vise à vérifier le bon fonctionnement de la chaine de régulation du condenseur et le second vise à vérifier le bon fonctionnement de la régulation turbine ainsi que celui de ses organes. Ces deux essais se font en conditions simulées d’exploitation. Ils imposent une modification de configuration de ces deux chaines.
L’essai sur la chaine GCT condenseur se termine et les équipes remettent en conformité l’installation. En rebranchant un fil électrique, un intervenant provoque la mise en relation de deux bornes rendu possible par l’armement de la turbine. Cette mise en relation des deux bornes entraine alors un ordre d’arrêt automatique du réacteur. Cet événement n’a pas eu de de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 13 août 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 7 aout 2024, l’unité de production n°5 est à l’arrêt programmé pour visite partielle et entame son déchargement en combustible. A 10h00 le même jour, un intervenant ouvre un disjoncteur en prévision d’une activité de maintenance électrique. Une alarme apparait en salle de commande indiquant l’indisponibilité d’une chaine neutronique. Le chargé de consignation procède alors au réenclenchement de l’unité de polarité consignée permettant alors de reprendre les manutentions en combustibles stoppées dès l’apparition de l’alarme. En cas de dilution incontrôlée du circuit primaire durant le déchargement, la chaine neutronique rendue indisponible n’aurait pas pu détecter la variation de flux. L’autre chaine neutronique est restée opérationnelle.
Cet écart à nos règles d’exploitation a été déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire le 9 aout 2024, au niveau 0 en dessous de l’échelle INES.
Le 10 août 2024, l’unité de production n°4 est à l’arrêt programmé pour visite décennale. Dans le cadre d’un contrôle, un intervenant constate que les vannes de trois réservoirs d’air ne sont pas condamnées. Les vannes sont dans leur position attendue, ouvertes, mais le système empêchant leur manœuvre est absent. Or, nos règles d’exploitation imposent que ces vannes soient condamnées afin de rester ouvertes. Le système de condamnation est alors posé sur les vannes le jour même. Cet écart à nos règles d’exploitation n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 13 août 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Évènements de radioprotection de niveau 0
Le 22 juin 2024, plusieurs intervenants se rendent dans un SAS en zone contrôlée (à l’atelier chaud) pour réaliser une activité de maintenance. A leur sortie du SAS, les intervenants ne contrôlent pas le dossier papier qu’ils transportent. En sortie de zone contrôlée, plusieurs intervenants déclenchent les portiques de contrôle et sont donc pris en charge par le service médical. Il est alors détecté une légère contamination corporelle externe au niveau de la main et du genou d’un intervenant. Le dossier papier quant à lui est détecté fortement contaminé. Cet écart aux règles de radioprotection n’a pas eu de conséquence sur la santé de l'intervenant. Cependant, il a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire le 28 juin 2024 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 9 août, l’unité de production N°5 est à l’arrêt dans le cadre de sa visite partielle. Un intervenant se rend en zone contrôlée pour la réalisation d'une activité en partie nucléaire de l’installation. À 4h25, après s'être vêtu de sa tenue de zone, il quitte le vestiaire en oubliant son dosimètre opérationnel sur le banc, l'ultime contrôle que permet le tripode de sortie du vestiaire chaud étant inopérant. Il ne s'en rend compte que lors de l’appel du gardien vers 4h50.
Sa dosimétrie instantanée n'a donc pas pu être mesurée et il n'a pas bénéficié de l'alarme "débit de dose" en cas de dépassement du prévisionnel dosimétrique lié à son régime de travail. Cet écart aux règles de radioprotection n’a pas eu de conséquence sur la santé de l'intervenant. Cependant, il a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire le 12 août 2024 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Évènements environnement
Le vendredi 12 juillet à 16h30, la station de déminéralisation de l’eau industrielle du site est remise en service suite à des travaux. La régénération de la chaine de déminéralisation est lancée et un agent du service chimie surveille l’installation jusqu’aux phases d’injection de réactifs chimiques, notamment de l’acide sulfurique et de la soude. Il quitte ensuite son poste vers 20h alors qu’une séquence de rinçage est en cours. L’astreinte du lendemain s’aperçoit à 8h que la séquence de rinçage est toujours en cours. En cause : la défaillance d’un automatisme. Un mélange d’eau et de ces réactifs chimiques a donc débordé dans le réseau d’eaux à l’égout, contournant nos voies de rejets règlementaires. L’opération est stoppée à 8h15. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la sureté de l’installation, ni sur l’environnement. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 16 juillet 2024 en événement relevant du domaine environnement.