Chaque mois, dans le cadre de la transparence, la centrale de Gravelines publie les événements significatifs déclarés à l'Autorité de sûreté nucléaire. Ci-dessous les événements déclarés durant les mois de juillet et août 2023.
Evènement de sûreté de niveau 1
La centrale de Gravelines a déclaré un événement significatif pour la sûreté de niveau 1, le 25 juillet 2023, relatif au non-respect d’une mesure compensatoire associée à une modification temporaire des règles d’exploitation. Il a été mis en ligne à disposition du public sur le site internet edf/Gravelines.
Evènements de sûreté de niveau 0
Le 17 juillet 2023, l’unité de production n°3 est en fonctionnement. A 11h07, une alarme signalant une concentration élevée en sodium dans le circuit secondaire apparaît en salle de commande. Conformément aux spécifications chimiques qui demandent, dans ce cas, d’engager le repli du réacteur à une puissance inférieure à 2% sous 1h, l’équipe de conduite amorce le découplage du réacteur à 11h35. A 14h03, l’unité de production n°3 est à une puissance inférieure à 2%.
Le délai de repli du réacteur en moins d’une heure a été respecté. Ce repli n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 19 juillet 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 15 juillet 2023, l’unité de production n°6 est à l’arrêt dans le cadre de sa visite partielle. A 1h57, l’opérateur en salle de commande procède au démarrage d’une pompe de la voie B du circuit de refroidissement intermédiaire. Cette mise en service est effectuée sans réaliser le nettoyage d'un filtre visant à limiter l’encrassement des échangeurs de ce circuit, qui peut parfois se produire lors du redémarrage des pompes puisant l'eau de mer dans le canal d'amenée. L’opérateur constate la baisse immédiate du débit de la voie B du circuit. Le nettoyage du filtre est aussitôt réalisé et une surveillance renforcée du débit est mise en œuvre. A 18h26, le débit du circuit baisse sous la valeur minimum requise par nos règles d’exploitation. En application des procédures, la voie B du circuit SEC/RRI et les matériels associés sont considérés indisponibles. La voie redondante (voie A) du circuit de refroidissement intermédiaire est alors mise en service. A 19h10, les échangeurs de la voie B du circuit sont consignés pour nettoyage. Le 16 juillet 2023 à 13h35, après ce nettoyage et un essai de fonctionnement satisfaisant, la voie B est déclarée à nouveau disponible.
L'indisponibilité d'une voie du circuit de refroidissement intermédiaire, même si elle n’a pas eu de conséquence sur la sureté de l’installation (la voie A étant restée fonctionnelle), constitue un écart à nos règles d’exploitation. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations ni sur l’environnement. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 19 juillet 2023 au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 28 juin 2023, l’unité de production n°2 est à l’arrêt dans le cadre de sa 4ème visite décennale. Un contrôle sur des gaines de ventilation doit être réalisé. Pour ce faire, deux détecteurs incendie dans le même volume de feu de sûreté doivent être déposés. Dans ce cas, nos règles d’exploitation considèrent que la détection incendie du secteur concerné est rendue partiellement indisponible et que la réparation doit être effectuée sous 14 jours. Le même jour, le chargé de consignation et le chef d’exploitation analysent le régime d’intervention et considèrent à tort que la détection incendie reste disponible. La dépose des deux détecteurs incendie est alors autorisée puis réalisée. Le 30 juillet 2023, une analyse en local permet d’identifier l’indisponibilité des deux détecteurs incendie. La conduite à tenir en cas d’indisponibilité partielle de la détection incendie n’a donc pas été respectée. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la sûreté de l’installation ni sur l’environnement. Les autres détecteurs incendie du secteur sont restés disponibles et opérationnels. Il a été déclaré le 2 août 2023 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 28 juillet 2023, l’unité de production n°5 est en phase de mise à l’arrêt pour renouvellement du combustible. Un préparateur matériel identifie au travers du programme de maintenance préventive qu’un essai de déclenchement d’un groupe électrogène de secours (diesel) est en dépassement d'un cycle de combustible. L’essai de déclenchement du diesel est réalisé le 2 août 2023. Il est conforme à l’attendu et démontre que le diesel a toujours été en mesure d'assurer ses fonctions avec les performances requises. Après analyse, il s’agit d’une erreur de calage de la maintenance, suite à la suppression de l’arrêt programmé de l’unité de production n°5 en 2021, entrainant un décalage de la maintenance du diesel d'un cycle. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 4 août 2023 au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 5 août, l’unité de production n°5 est à l’arrêt pour maintenance. Une opération de transfert d’eau borée depuis le réservoir PTR (Traitement et refroidissement de l'eau des piscines) vers la piscine de stockage du combustible est en cours. Lors de ce transfert, à 04h20 le 6 août, des alarmes apparaissent en salle de commande pour signaler l’atteinte du niveau minimum dans le réservoir PTR. A 8h40, suite à un transfert à partir d’une autre réserve d’eau borée, le niveau minimum dans la réserve PTR est de nouveau atteint. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations. Il a été déclaré le 7 août 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 9 août 2023, l’unité de production n°4 est en fonctionnement. A 18h59, une alarme signalant une concentration élevée en sodium dans le circuit secondaire apparaît. Conformément aux spécifications chimiques qui demandent, dans ce cas, d’engager le repli du réacteur à une puissance inférieure à 2% sous 1 heure, l’équipe de conduite amorce le repli du réacteur à 19h53. A 21h49, l’unité de production n°4 est à une puissance inférieure à 2%. Le délai de repli du réacteur en moins d’une heure a été respecté. Ce repli n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 11 août 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 9 août 2023, l’unité de production n°6 est en cours de redémarrage dans le cadre de sa visite partielle. Lors du contrôle périodique de la conformité des condamnations dans le Bâtiment Réacteur, les équipes constatent que le blocage physique en position ouverte de trois vannes d’isolement n’est pas effectif. Les vannes sont toujours sous dépendance de leurs automatismes, leur fermeture reste donc possible sur ordre envoyé depuis la Salle de Commande ou par manque d’air. Or, nos règles d’exploitation imposent que ces vannes soient condamnées afin de rester ouvertes en cas de séisme. Les trois vannes sont de nouveau condamnées, de manière conforme. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la sûreté de l’installation ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 11 août 2023 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 13 août 2023, l’unité de production n°2 est à l’arrêt pour sa quatrième visite décennale. Suite à une modification sur le système d’aspersion de l’enceinte de confinement, des essais sont réalisés nécessitant le basculement de certains relais électriques. A 10h58, l’intervenant se trompe de matériel et intervient sur le circuit de refroidissement de la piscine de désactivation des éléments combustibles au lieu du système d’aspersion de l’enceinte de confinement. Ceci conduit à activer un dispositif de protection (disjoncteur) qui émet un ordre d’arrêt d’une des pompes de refroidissement de la piscine de désactivation, la rendant indisponible. L’erreur est immédiatement détectée. A 11h05, le disjoncteur de réalimentation de la pompe est réenclenché, la pompe de refroidissement est aussitôt remise en service. Cette action permet de respecter à nouveau la mesure compensatoire en cours, qui demandait d’avoir les deux pompes de refroidissement de la piscine de désactivation disponibles. Cet écart à nos spécifications techniques d’exploitation, sans conséquence pour la sûreté des installations, a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 18 août 2023 au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Evènement de sûreté générique
Sur les centrales nucléaires, des essais périodiques sont régulièrement réalisés afin de vérifier le bon fonctionnement des différents systèmes et matériels. Ces essais sont réalisés de manière ponctuelle sur des capteurs du système ETY, qui permettent de mesurer la pression de l’air à l’intérieur du bâtiment du réacteur.
En Depuis juin 2019, une évolution des spécifications techniques d’exploitation pour certains réacteurs du palier 900 Mwe ayant réalisé leur quatrième visite décennale (état technique VD4 phase A*) implique la disponibilité de quatre capteurs de mesure de puissance du système ETY dans certaines configurations du réacteur. Cette évolution n’a pas été retranscrite dans la procédure d’essais périodiques.
Considérant l’indisponibilité des capteurs des chaines de mesure du système ETY dans ces situations, l’essai n’a pas été réalisé dans sa périodicité à plusieurs reprises lors des opérations de chargement et de déchargement du combustible entre le 5 novembre 2019 et le 26 novembre 2022 sur les réacteurs mentionnés précédemment.
Bien que sans conséquence réelle sur la sûreté des installations, la non-réalisation de cet essai périodique sur cette période constitue un écart aux règles générales d’exploitation, et à conduit EDF à déclarer à l’Autorité de sûreté nucléaire, le 8 août 2023, un événement significatif pour la sûreté à caractère générique au niveau 0 (en dessous de l’échelle INES qui en compte 7), pour les réacteurs mentionnés précédemment.
*Réacteurs 1 2 et 3 du Tricastin, 1 et 2 de Dampierre, 1 et 3 de Gravelines
Evénements de radioprotection
Le 28 juin 2023, l’unité de production n°2 est à l’arrêt pour sa visite décennale. Un contrôle par tirs radiographiques est programmé sur une tuyauterie en partie non nucléaire de l’installation. Lors de l’installation du chantier, le dosimètre électronique* de l’intervenant tombe dans la zone de tir, à proximité immédiate du lieu de tir sans qu'il ne s'en rende compte. Il s’écarte de la zone de tir pour se mettre en sécurité, et lance le tir radiographique pendant 1min30. Après la réalisation du tir, l’intervenant entend alors un dosimètre en alarme et se rend compte qu’il s’agit du sien, resté à proximité de la zone de tir. Il interrompt aussitôt l’activité. L’intervenant portait bien son dosimètre passif et était accompagné d’un collègue équipé, lui, d’un dosimètre électronique, qui ne s’est pas mis en alarme. Cet écart aux règles de radioprotection n’a pas eu de conséquence sur la santé de l’intervenant. Mais il a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire le 03 juillet 2023 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
*Un dosimètre électronique est un appareil qui mesure en temps réel la dose prise par l’intervenant due à la radioactivité, et déclenche une alarme dès lors que le débit de dose maximale autorisée pour cette activité est atteinte.
Le 09 juin 2023, l’unité de production n°6 est à l’arrêt dans le cadre de sa visite partielle. Deux intervenants d’entreprise partenaire réalisent une décontamination dans le bâtiment réacteur. Lors de l’intervention, le dosimètre opérationnel de l’un des intervenants se déclenche, mais il poursuit son activité. A la fin de l’intervention, l’intervenant procède à la mise en sac des déchets et transporte le sac, sans réaliser de mesure de débit équivalent de dose (DeD) sur celui-ci. Le dosimètre opérationnel de ce même intervenant se déclenche une deuxième fois. Il réalise alors une mesure DeD sur le sac à l’aide d’un appareil appelé « radiamètre ». L’appareil se met en alarme, signalant un débit de dose important du sac. L’intervenant décide de l’évacuer immédiatement, sans faire appel au service radioprotection pour la mise en place d’une escorte, comme demandé dans nos consignes. Même si cela n’a pas eu de conséquence sur la santé des intervenants, ces défaillances représentent un écart significatif à nos règles de radioprotection. Il a donc été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire le 26 juillet 2023 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 18 juillet des activités de remplacement d’ancrage de dalles amovibles sont prévues dans le bâtiment auxiliaire nucléaire commun aux unités de productions n°5 et 6. Lors de la phase de préparation il n’est pas identifié que la casemate concernée est une zone rouge. Le prestataire retire la double condamnation zone rouge pour réaliser un carottage dans la dalle sans respecter le protocole de cette zone rouge. Le 24 juillet, lors d’un contrôle mensuel des zones rouges, il est détecté cette absence de double condamnation zone rouge à l’emplacement concerné. Cet écart aux règles de radioprotection n’a pas eu de conséquence sur la santé des intervenants, ni sur l’installation. Mais il a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire le 26 juillet 2023 au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 24 juillet, l’unité de production n°6 est à l’arrêt pour maintenance. Deux intervenants EDF se rendent en zone nucléaire pour une activité de dépose d’un capteur dans le bâtiment réacteur. Pour cela, chacun se dote d’un dosimètre opérationnel (destiné à mesurer le débit de dose radiologique instantané) et s’équipe d’une tenue de circulation. S’agissant d’un homme et d’une femme, ils passent chacun dans un vestiaire différent et se retrouvent dans les Bâtiments Auxiliaires Nucléaires pour leur intervention. L’homme prend un dosimètre à 10h25 et sort du vestiaire à 10h33, en ayant oublié son dosimètre sur le banc du vestiaire. Il sera averti à 10h52 de cet oubli et ressortira aussitôt de la zone contrôlée.
Evénement similaire le 21 août sur l'unité n°5 à l'arrêt pour maintenance. Un salarié prestataire affecté au démontage d'un échafaudage en zone nucléaire, revêt sa tenue de zone au vestiaire chaud et oublie son dosimètre opérationnel sur une armoire à 8h34. Il ne se contrôle pas au "T'as Tout" en entrée de zone et ressortira à 9h26, averti de cet oubli. Ces deux écarts aux règles de radioprotection n’ont pas eu de conséquence sur la santé des intervenants. Ils ont été déclarés à l’Autorité de Sûreté Nucléaire le 24 août 2023 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.