Chaque mois, dans le cadre de la transparence, la centrale de Gravelines publie les événements significatifs déclarés à l'Autorité de sûreté nucléaire. Ci-dessous les événements déclarés en juin 2023.
Evénements significatifs de sûreté
Le 11 mai 2023, l’unité de production n°3 est en fonctionnement. Les équipes du site réalisent un essai périodique sur le groupe électrogène de secours à moteur diesel visant à contrôler son fonctionnement et sa capacité à réalimenter un tableau électrique. Afin de mesurer la tension et la fréquence du groupe électrogène, un boitier de mesure lui est raccordé.
Au cours de l’essai, le groupe électrogène s’arrête par sollicitation de sa protection « maximum d’intensité ». Le tableau électrique couplé au groupe électrogène n’est plus alimenté électriquement et est ainsi indisponible. L’alimentation du tableau est rétablie 17 min après permettant de retrouver sa disponibilité. Après vérification, il s'avère qu'il y avait un défaut de branchement dans le boitier d'essai, source du déclenchement du groupe électrogène.
L'indisponibilité d'un tableau électrique est un écart à nos règles générales d'exploitation. Il n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement mais a été déclaré le 31 mai 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 21 mai 2023, l’unité de production n°2 est en fonctionnement. Un essai périodique est réalisé sur la voie B du système de protection du réacteur. Il consiste à démarrer une pompe d’alimentation de secours des générateurs de vapeur pour relever et vérifier plusieurs critères de mesures mécaniques.
Après analyse de l’essai, il s’avère que les mesures de vibration de la motopompe n’ont pas été réalisées, alors qu’elles sont prescrites dans les règles d’essais. Par conséquent, le 22 mai 2023, il est nécessaire de redémarrer la pompe pour effectuer ces mesures de vibration et respecter la périodicité de l’essai, dont la date limite était fixée au 24 mai 2023. Les mesures de vibrations de la pompe sont réalisées et sont conformes.
Cet écart à nos règles d’essai a donc nécessité le démarrage à deux reprises de la pompe, générant une sur-sollicitation du matériel et l’indisponibilité à deux reprises de l’alimentation de secours des générateurs de vapeur. Il n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement, mais a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 31 mai 2023 au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 27 mai 2023, l’unité de production n°2 est en fonctionnement. A 5h40, une opération de maintenance est réalisée sur un tableau électrique situé en dehors de la partie nucléaire du site. Lors de cette maintenance un défaut d’isolement apparait sur un second tableau électrique dont la disponibilité est requise pour l’installation. Le défaut d’isolement a immédiatement été soldé par les équipes terrain conformément aux règles d’exploitation.
Pour autant, l’apparition de ce défaut d’isolement lors d’une maintenance est un écart à nos règles d’exploitation. Il n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement, et a été déclarée le 2 juin 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 05 juin 2023, l’unité de production n°1 est à l’arrêt pour maintenance programmée. Des intervenants d’une entreprise prestataire réalisent une intervention sur un robinet situé en partie nucléaire de l’installation. Au moment de terminer son activité, un intervenant émet un doute sur le sens de rotation du robinet. Poursavoir à quoi s'en tenir, il décide d’embrayer un autre robinet situé à proximité, de même technologie, pour ainsi vérifier son sens de rotation. Cette action, non autorisée par le régime de l’activité, déclenche immédiatement une alarme en salle de commande. L’intervenant, contacté par les équipes d’exploitation, explique ses gestes réalisés précédemment. Puis, accompagné d’un agent de terrain, l’intervenant rembraye le robinet et l’alarme s’acquitte immédiatement. Cet écart n’a eu aucune conséquence réelle sur la sûreté de l’installation. Il a été déclaré le 09 juin 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Chaque semaine, les équipes d’exploitation doivent réaliser un essai périodique* sur des matériels du système de surveillance de la radioactivité. Le 12 juin, il est constaté que cet essai, qui devait être effectué au plus tard le 10 juin, n’a pas été réalisé.
L’essai est alors aussitôt engagé et permet de confirmer la disponibilité des matériels. Cet écart à nos règles d’exploitation, qui n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement, a été déclaré le 14 juin 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
* Les essais périodiques visent à vérifier la capacité d’un matériel à assurer sa fonction. Cette vérification se fait suivant une fréquence adaptée à l’importance pour la sûreté de chacun des matériels. Le programme de ces contrôles est défini dans les règles d’exploitation.
Le 17 février 2023, l’unité de production n°2 est en fonctionnement. Une anomalie est détectée sur une commande de robinet impactant la régulation de la température dans un bâtiment électrique situé en dehors de la partie nucléaire de l’installation. Après remplacement et requalification dans les délais impartis (14 jours) du matériel en défaut, l’évènement est levé.
Le 10 juin 2023, l’unité de production n°2 est mise à l’arrêt pour visite décennale. La même anomalie que celle rencontrée le 17 février 2023 est constatée. Une nouvelle analyse s’ouvre et met en évidence une mauvaise configuration du matériel initialement remplacé. Les équipes procèdent à la reconfiguration du matériel le 11 juin 2023. La régulation de la température du bâtiment électrique est de nouveau conforme à la règlementation.
La détection à postériori d’une erreur de traitement d’une anomalie est un écart à nos règles d’exploitation. Elle n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement, et a été déclaré le 22 juin 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Evénement de sûreté générique
Entre avril 2021 et février 2023, des contrôles de conformité (ECOT)* des assemblages boulonnés étanches ont été réalisés sur le volet documentaire sur les unités de production n°1, 2, 3 et 6 de la centrale de Gravelines. La comparaison effectuée entre les valeurs de couples de serrage renseignées dans les documents de travail et les valeurs préconisées par le référentiel, a mis en évidence des sur-serrages d’assemblages boulonnés sur le système RCV**. Les équipes du site ont identifié un défaut d’assurance qualité dans la prise en compte de la mise à jour des couples de serrage, par rapport au dernier indice du référentiel national (DP 347) entré en vigueur en octobre 2021.
Durant la 4e visite décennale (VD4) de l’unité de production n°1 (août 2021 à janvier 2022), puis de l’unité de production n°3 (mars à décembre 2022), des contrôles des assemblages boulonnés étanches ont été réalisés sur place et ont relevé des écarts de serrage sur les systèmes RCV et RIS**. Les équipes ont procédé à leur remise en conformité par des contrôles géométriques, des remplacements de joints et l’application des couples de serrage requis.
Les calculs mécaniques ne permettent pas de garantir l’absence de déformation des constats de sur serrage. Il est nécessaire de procéder à un démontage sur place des brides, qui ne peuvent être réalisées qu’en arrêt programmé. Les unités de production n°1 et 3 sont conformes. Les contrôles sur place sont en cours sur l’unité de production n°6 actuellement en visite partielle et les premiers résultats sont conformes. L’écart est postulé sur les unités 2, 4 et 5 jusqu’à la réalisation des contrôles lors des prochains arrêts.
Ce défaut d’assurance qualité n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire en événement significatif de sûreté générique, c’est-à-dire commun à plusieurs unités de production de Gravelines, le 6 juin 2023, au niveau 0 en-dessous de l’échelle INES.
*L’Examen de Conformité (ECOT) est un programme de contrôle qui permet de vérifier la conformité de l’installation aux référentiels applicables et de corriger les éventuels constats ou écarts. Il permet de poursuivre l’exploitation de la tranche pour 10 années supplémentaires. Les contrôles exigés par l'ECOT peuvent être de types matériels, organisationnels ou documentaires. Il est l’un des éléments qui permet à l’Autorité de Sûreté Nucléaire d’évaluer le niveau de conformité de nos tranches. En effet, pour chaque thème contrôlé, un bilan est réalisé et complété si nécessaire par des plans d’actions. ** les circuits de contrôle chimique et volumétrique (RCV) et d’injection de sécurité (RIS) sont situés en partie nucléaire de l’installation.
Evénements significatifs de radioprotection
Le 17 mai 2023, l’unité N°1 est à l’arrêt pour maintenance. Alors qu’un chantier est en cours dans le bâtiment réacteur (zone nucléaire) sur le circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt (RRA), vers 17h30, une balise de chantier puis 2 balises de surveillance générale du bâtiment détectent un seuil anormalement élevé de radioactivité, dont une avec atteinte du seuil 2 ‘(> 350 Bq/m3). 8 personnes alors présentes dans le bâtiment réacteur sont évacuées et prises en charge par le service médical. 2 d’entre elles présenteront des traces de contamination sans dépassement des seuils réglementaires, sans qu’un lien direct ne puisse être établi entre l’évacuation et cette contamination. L'origine, encore en cours d’analyse, semble provenir d'une inétanchéité dans le sas du chantier évoqué. Le sas a été remis en conformité. Le niveau d’exposition radiologique des intervenants n’a pas eu de conséquence sur leur santé. Cependant, cet événement a fait l’objet d’une déclaration à l’Autorité de sûreté nucléaire le 25 mai 2023, au niveau 0 en-dessous de l’échelle INES.
Le 19 mai 2023, l’unité de production n°6 est à l’arrêt pour maintenance programmée. Un intervenant se rend dans le bâtiment réacteur de l’unité n°6 pour y effectuer un contrôle lorsque son dosimètre opérationnel, qui mesure la dosimétrie en temps réel, déclenche une alarme sur un critère de débit d’équivalent de dose. En s’écartant de la zone, l’intervenant constate que le balisage censé prévenir de l’entrée en zone orange (zone contrôlée) a été déposé. Le balisage est immédiatement remis en conformité après l’alerte de l’intervenant auprès du service Prévention des Risques.
Le niveau d’exposition radiologique de l’intervenant n’a pas eu de conséquence sur sa santé. Cependant, cet événement a fait l’objet d’une déclaration à l’Autorité de sûreté nucléaire le 26 mai 2023, au niveau 0 en-dessous de l’échelle INES.