Chaque mois, dans le cadre de la transparence, la centrale nucléaire de Gravelines publie les évènements significatifs déclarés à l'Autorité de sûreté nucléaire. Ci-dessous, les évènements déclarés en janvier 2025.
Évènements de sûreté de niveau 1
La centrale de Gravelines a déclaré un événement significatif pour la sûreté de niveau 1, le 15 janvier 2025. Il a été mis en ligne à disposition du public sur le site internet edf/Gravelines.
Évènements génériques de sûreté de niveau 0
Dans les centrales nucléaires, des essais sont réalisés de manières périodiques sur certains matériels afin de s’assurer de leur bon fonctionnement. La règle des essais périodiques relatifs aux diesels de secours prescrit la réalisation d’essais sur le détecteur de survitesse. L’objectif est de vérifier le bon réglage des instrumentations et le respect des valeurs de vitesse de rotation. Le rôle des dispositifs de survitesse est de stopper le diesel lorsque sa vitesse minimale ou maximale de rotation est atteinte.
En août 2024, il est identifié que le réglage d’un détecteur de survitesse installé sur plusieurs sites n’est pas conforme à la règle d’essai associée à ce matériel. En effet, une évolution technique présente sur le matériel n’a pas été intégrée à la règle d’essai. Il apparait par ailleurs que cette évolution technique répond aux difficultés rencontrées par certains sites pour régler l’instrumentation afin de respecter le critère de vitesse de rotation. Une demande de modification temporaire a été autorisée par l’Autorité de sûreté nucléaire afin d’intégrer cette évolution technique et remettre en conformité les matériels concernés. Cette situation, sans conséquence réelle sur les installations, a conduit EDF à déclarer à l’Autorité de sûreté nucléaire le 6 septembre 2024 un événement significatif pour la sûreté à caractère générique au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7, pour les réacteurs n°3, 4 et 5 de la centrale nucléaire du Bugey, le diesel commun utilisé pour le fonctionnement accidentel de la centrale nucléaire de Chinon, le réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Cruas-Meysse, les réacteurs 2, 4 et le diesel commun utilisé pour le fonctionnement accidentel de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly et le réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Gravelines.
Évènements de sûreté de niveau 0
Le 16 décembre 2024, l'unité de production n°4 est en fonctionnement. Des intervenants sont chargés de réaliser des travaux au niveau d'un système de ventilation. Pour cela, ils déposent deux matériels du système : une gaine et un clapet. La dépose de ces matériels au même moment engendre l'indisponibilité totale de la fonction "extraction iode" de la ventilation pendant 12 minutes. L'indisponibilité de cette fonction pendant quelques minutes n'a pas eu de conséquence sur la sûreté de l'installation, ni sur l'environnement. Cependant, elle représente un écart à nos spécifications techniques d'exploitation. Cet écart a été déclaré le 20 décembre 2024 à l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection au niveau 0, en-dessous de l'échelle INES.
Le 23 décembre 2024, l’unité de production n°3 est en phase de redémarrage dans le cadre de son arrêt programmé pour visite partielle. L’équipe de conduite détecte une baisse de niveau d’un réservoir de contrôle volumétrique du circuit primaire de l’installation, entraînant une hausse du niveau et de la pression d’un réservoir de collecte des effluents primaires. Conformément aux procédures de sûreté, l’équipe de conduite a amorcé la baisse en pression et en température du réacteur dans le but d’arrêter la fuite. Suite à investigation, les métiers de maintenance ont détecté l’origine de la fuite au niveau d’une vanne de récupération des effluents primaires et ont procédé à sa résorption. Cet événement n’a pas eu de de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 26 décembre 2024 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 5 décembre 2024, lors des visites globales sur l’unité de production n°1, des tuyauteries sont trouvées pressées puisque celles-ci sont touchantes. Des anomalies similaires sont observées sur d’autres unités de production (2, 3, 6). Des demandes d'appui et des visites terrain sont effectuées pour caractériser et traiter ces anomalies. Le 24 décembre, un Comité Local d'Analyse Réactive des Écarts de Conformité (CLAREC) statue sur la déclaration d'un écart de conformité caractérisé sur l’unité de production n°3 et postule des écarts en émergence sur d'autres unités. Cet écart de conformité ne présente aucune incidence sur la sûreté des installations en fonctionnement normal et a été déclaré le 30 décembre à l’Autorité de Sûreté Nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Le 26 décembre 2024, le réacteur n°3 poursuit ses étapes de redémarrage suite à la réalisation d’un arrêt programmé pour visite partielle des installations. Après une demande de travail relative à un comportement anormal d’une sonde de température sur le circuit primaire, une équipe technique est mobilisée pour réaliser un diagnostic. Après analyse, un fil est retrouvé déconnecté puis remis en conformité immédiatement.
Cet écart à nos règles d’exploitation aurait pu entrainer un retard au déclenchement de protections des installations. Il a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) le 2 janvier 2025 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Le 6 janvier 2024, l'unité de production n°6 est en production. Dans le bâtiment combustible, une activité est prévue le 9 janvier, nécessitant de baisser le niveau de la piscine d'entreposage en dessous de 19,30 mètres. Le même jour, le niveau d'eau est baissé à 19,29 mètres. Le 7 janvier, le chef d'exploitation se rend compte que l'activité n'est finalement pas programmée au 9 janvier, la baisse de niveau d'eau a été faite de manière anticipée, Cette situation n'a pas eu de conséquence sur la sûreté de l'installation mais représente un écart à nos régles d'exploitation. Cet écart a été déclaré le 10 janvier 2025 à l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection au niveau 0, en-dessous de l'échelle INES.
Le 7 janvier 2025, l’unité de production n°5 est en fonctionnement. Une opération de maintenance doit être réalisée et nécessite un changement de configuration du système de ventilation de la Salle de Commande. À 9h56, l’équipe réalise le changement de configuration du système de ventilation et coupe par erreur l’alimentation électrique de deux ventilateurs, ce qui n’est pas autorisé par nos règles d’exploitation. L’écart est identifié moins d’une heure plus tard et l’alimentation électrique des deux ventilateurs est remise en service. Cet écart a fait l’objet d’une déclaration le 9 janvier 2025 à l’Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES. Il n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations.
Le 10 janvier 2025, l’unité de production n°4 est en fonctionnement. Des tests périodiques sont en cours au niveau de matériels de protection du réacteur. Lors d'une séquence de ce test, deux pompes sont rendues indisponibles. Une mauvaise manœuvre d'un opérateur de conduite interrompt le test. La séquence interrompue doit être reprise pour être validée. Pour cela, les deux pompes doivent être rendues indisponibles une seconde fois. Conformément à nos spécifications techniques d'exploitation, l'indisponibilité de ces pompes à deux reprises fait l'objet d'un écart. Même si celui-ci n'a pas eu de conséquence sur la sûreté de l'installation, ni sur l'environnement, il été déclaré le 13 janvier 2025 à l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection au niveau 0, en-dessous de l'échelle INES.
Le 10 janvier 2025, l’unité de production n°4 est en fonctionnement. La consignation d’un ventilateur du bâtiment électrique pour contrôle de la tension d’une courroie est réalisée à 01h00. A 11h07, au moment où le disjoncteur alimentant ce ventilateur est embroché pour procéder à sa requalification, un arc électrique se produit. Ce défaut électrique entraine la mise hors tension de l’ensemble du tableau électrique d’alimentation. Suite aux investigations des équipes de maintenance, le tableau est remis sous tension au bout de 2 heures et 43 minutes. Cet écart à nos règles d’exploitation n’a pas eu de conséquence sur la sûreté de l’installation, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 14 janvier 2025 à l’ASNR au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
Évènements de radioprotection de niveau 0
Le 13 janvier à 8h27, un magasinier entre en zone contrôlée dans un batiment de stockage après avoir oublié son dosimètre opérationnel dans le vestiaire chaud. A 9h41, un intervenant retrouve le dosimètre opérationnel dans le vestiaire et prévient le magasinier, qui poursuit son activité et sort de Zone Contrôlée à 11h33. Cet écart aux règles de radioprotection n’a pas eu de conséquence sur la santé de l'intervenant. Cependant, il a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire le 15 janvier 2024 au niveau 0, en dessous de l’échelle INES.
Évènements d'environnement
Sur un site nucléaire comme Gravelines, le gaz frigorigène est utilisé dans les systèmes de production de froid, pour assurer le refroidissement et la climatisation de différents matériels et locaux, tertiaires ou industriels. Ces fluides frigorigènes étant des gaz à effet de serre, une limite annuelle est fixée à 100kg. Le cumul des fuites de ce gaz, pour l’ensemble des 6 unités de production de Gravelines depuis le début de l’année 2024, venant de dépasser cette limite (103,87 kg), le site de Gravelines a déclaré auprès de l'Autorité de Sûreté Nucléaire et de Radioprotection (ASNR) cet événement significatif environnement le 26 décembre 2024. Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la sureté de l’installation, ni sur l’environnement.
Une bâche qui contient des effluents radioactifs doit faire l’objet d’un rejet. Pour ce faire, le service chimie du site réalise des mesures pour s’assurer que le rejet ne dépassera pas les seuils prescrits.
Le 31 décembre 2024 à 9h25, le service chimie met à disposition du service conduite la bâche pour rejet. A 10h15, les équipes du site donnent l’autorisation de commencer l'opération. A 11h37min17s, un agent lance le rejet. A 11h37min32s, malgré les analyses préalables autorisant le rejet, les capteurs qui contrôlent l’activité gamma des rejets liquides détectent un dépassement du seuil d’alarme (seuil à 40 000 Bq/L) ce qui provoque la fermeture automatique de la vanne de rejet.
Cet écart n’a pas eu de conséquence sur la sureté de l’installation, ni sur l’environnement. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 2 janvier 2025 en événement relevant du domaine environnement