Chaque mois, dans le cadre de la transparence, la centrale de Gravelines publie les événements significatifs déclarés à l'Autorité de sûreté nucléaire. Ci-dessous les événements déclarés durant les mois de février et mars 2023.
Evénements significatifs de sûreté de niveau 0
Le 2 février 2023, l'unité de production n°1 est en fonctionnement, en prolongation de cycle. Cette phase de fonctionnement implique de vérifier quotidiennement le réglage du système de mesure de la puissance nucléaire*. Or, il est constaté qu’une erreur de relevé d’un paramètre a conduit à ne pas réaliser un réglage. Suite à la détection de cette erreur, le réglage du système de mesure de la puissance nucléaire est réalisé le jour même. Cet écart, qui n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement, a été déclaré le 20 février 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
* Le système de mesure de la puissance neutronique (système RPN) permet d’assurer la surveillance permanente de la puissance du réacteur. Cette surveillance, qui consiste à mesurer le flux de neutrons issus de la réaction nucléaire en chaîne, est effectuée par l’intermédiaire de quatre détecteurs disposés à l’extérieur de la cuve. En cas d’anomalie de la puissance du réacteur, ce système peut déclencher des alarmes en salle de commande ou l’arrêt automatique du réacteur.
Le 24 février 2023, l’unité de production n°3 est en fonctionnement. Une équipe de maintenance intervient pour procéder au retrait du système permettant le défilement du rouleau de papier d’un enregistreur*, afin d’effectuer sa réparation en atelier. A 9h00, l’enregistreur est alors mis à l’arrêt, puis le système est confié à l’équipe de maintenance. A 10h15, l’Ingénieur Sûreté constate l’arrêt de l’enregistreur, impliquant la perte de la redondance d’une information relative à la surveillance post-accidentelle. L’enregistreur est immédiatement remis en service.
Cet évènement n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations ni sur l’environnement car l’enregistreur redondant est resté disponible et permettait, à lui seul, de remplir la fonction attendue en cas d’accident. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 28 février 2023 au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
* L’enregistreur concerné, en redondance avec un autre du même type, permet, en situation post-accidentelle, de disposer d’informations concernant l’état du réacteur et d’assurer la surveillance de l’installation. En particulier, il permet de visualiser la mesure d’activité présente à l’intérieur de l’enceinte du Bâtiment Réacteur.
Le 27 février 2023, l’unité de production n°1 est à l’arrêt dans le cadre de sa Visite Partielle. Des travaux de maintenance programmés nécessitent une prolongation de la durée d’indisponibilité d’un des deux tambours de filtration d’eau de mer, au titre d’une Modification Temporaire des règles d’exploitation. Une des mesures compensatoires associée impose qu’aucune activité conduisant à l’indisponibilité du système DEL* ne soit réalisée. Considérant que seule une indisponibilité totale du système DEL conduirait à ne pas respecter la mesure compensatoire, une activité, entrainant l’indisponibilité partielle du système DEL, est engagée.
Le 01 mars 2023, la réalisation de cette activité fait l’objet d’une analyse, qui conclut que la mesure compensatoire n’a pas été strictement respectée. Le non-respect strict de cette mesure compensatoire n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, ni sur l’environnement. Il a été déclaré le 6 mars 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.
* Le système DEL est constitué d’un circuit de production et de distribution d’eau glacée, qui fonctionne à l’instar d’un climatiseur. Le système DEL permet notamment d’abaisser efficacement la température des locaux électriques.
Evénement significatif de radioprotection de niveau 0
Le 8 février 2023, l’unité de production n°4 est en production. Une équipe de trois intervenants doit réaliser des travaux de soudure sur une tuyauterie du système de refroidissement de la piscine combustible, située dans la partie nucléaire de l’installation. L’équipe intervenante rencontre des difficultés pour mettre en œuvre le procédé de soudage et doit s’y reprendre à plusieurs reprises. Ce type d’aléas n’est pas été pris en compte dans l’analyse de risques. En sortie de zone contrôlée, les intervenants réalisent leurs contrôles radiologiques. Les portiques détectent la contamination des trois intervenants, ils sont alors immédiatement pris en charge par le service médical de la centrale. Après analyse, il s’avère que les trois intervenants présentent une contamination interne inférieure au seuil d’évaluation dosimétrique, l’un d’eux présente également une contamination corporelle inférieure au quart de la limite annuelle individuelle réglementaire*. Le service médical procède au retrait de la particule radiologique située sur la main du troisième intervenant. Le niveau d’exposition radiologique des intervenants n’a pas de conséquence sur leur santé. Cependant, cet événement a fait l’objet d’une déclaration à l’Autorité de sûreté nucléaire le 15 février 2023, au niveau 0 en-dessous de l’échelle INES.
* Pour les travailleurs susceptibles d'être exposés aux rayonnements ionisants lors de leur activité professionnelle, la limite réglementaire de dose, pour douze mois consécutifs, est de 20 millisieverts pour le corps entier et de 500 mSv pour une surface de 1cm2 de peau.
Evénement significatif de transport de niveau 0
Le 15 mars 2023, la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (Ardèche) réceptionne deux conteneurs 20 pieds expédiés par camion de la centrale de Gravelines en tant que colis « exceptés », c’est-à-dire dont le débit de dose est inférieur 5μSv/h. Les conteneurs contiennent des caisses de matériel et outillages provenant de la partie nucléaire de la centrale de Gravelines.
Les contrôles réglementaires à la réception des conteneurs réalisés par la centrale de Cruas-Meysse ont montré la présence de zones, sur des surfaces externes des deux conteneurs, qui présentent un débit de dose par irradiation supérieure à 5μSv/h pour une valeur maximale mesurée de 10,8 μSv/h sur le premier conteneur et de 8,54 μSv/h sur le second. L'ouverture des conteneurs montre l'absence de défaut de calage et d'arrimage du matériel. Une analyse est en cours pour déterminer l’origine de cet écart de mesure.
Cet écart réglementaire qui n’a pas eu de conséquence sur la santé des intervenants, ni sur l’environnement, a été déclaré par la centrale nucléaire de Cruas-Meysse (mais comptabilisé pour la centrale de Gravelines) à l’Autorité de sûreté nucléaire en événement significatif du domaine Transport le 17 mars 2023 au niveau 0, en-dessous de l’échelle INES.