Retour à l'accueil de la centrale

En octobre 2024, la Direction de la centrale nucléaire de Golfech a déclaré 7 événements significatifs à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ces événements n’ont pas eu de conséquence réelle sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ni l’environnement.

Sûreté :

-    Evénement déclaré le 04 octobre (niveau INES 0)  – Déclaration d’un événement significatif sûreté générique :

Sur les centrales nucléaires, des modifications de matériels peuvent être effectuées pour répondre à des évolutions d’exigences requises dans des référentiels.

Des dispositifs de protection ont été mis en place dès la conception des installations nucléaires pour lutter contre l’inondation des locaux industriels par une source externe. Ces dispositifs sont complétés au fil des années pour tenir compte de l’évolution des exigences et la prise en compte des retours d’expérience. 

Lors du déploiement d’une modification à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire visant à modifier le périmètre d’un de ces dispositifs de protection, il a été identifié une porte particulière du dispositif qui se trouve en interface entre une zone qualifiée d’inondable et une zone non inondable. Cette porte, ainsi que le portillon qu’elle contient, ne présentent pas les caractéristiques suffisantes pour être qualifiés d’étanches à l’eau dans un scénario d’inondation externe.

La potentielle infiltration d’eau dans les locaux via cette porte pourrait remettre en cause la fonctionnalité de certains matériels qualifiés d’importants pour la sûreté.

Le traitement définitif de cet évènement est actuellement en cours d’étude.

Cette situation, sans conséquence réelle sur les installations dans la mesure où il n’y a eu aucune inondation externe susceptible de générer une inondation dans les locaux concernés, a conduit EDF à déclarer à l’Autorité de sûreté nucléaire le 4 octobre 2024 un événement significatif pour la sûreté à caractère générique au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7, pour l’ensemble des réacteurs des centrales nucléaires de Belleville-sur-Loire, Cattenom, Golfech et Nogent-sur-Seine.

 

-    Evénement déclaré le 09 octobre (niveau INES 0)  – Fuite au niveau d’un clapet :

Le 5 octobre, l’unité de production n°1 a été déconnectée du réseau électrique national pour déterminer l’origine d’une fuite sur le circuit secondaire* de l’installation.

Le réacteur est alors placé dans l’état standard en arrêt attente à chaud.

Après investigation, la fuite a été identifiée au niveau d’un clapet (corps chapeau) du circuit d’alimentation normale des générateurs de vapeur.

Pour permettre l’expertise du matériel présentant le défaut, le réacteur doit être placé dans l’état standard arrêt pour intervention fermé.

Cet évènement n’a eu aucun impact sur la sécurité du personnel et la sûreté des installations. Toutefois, en respect de la réglementation il a été déclaré le mercredi 9 octobre 2024 à l’Autorité de sûreté nucléaire, au niveau 0 de l’échelle INES, qui en compte 7.

*Il s’agit d’un circuit fermé qui contient de l’eau non radioactive.

 

-    Evénement déclaré le 10 octobre (niveau INES 0)  – Défaut d’assurance qualité dans l’utilisation de gammes :

Dans la nuit du 4 au 5 octobre, l’unité de production n°1 est déconnectée du réseau électrique national.

Les 5 et 6 octobre, les équipes d’exploitation procèdent à chaque quart à un état des lieux des matériels disponibles dans l’état standard arrêt normal sur générateur de vapeur (AN/GV). Pour procéder à cette action, des gammes sont nécessaires. Or, lors d’un contrôle mené le 7 octobre il est observé que les gammes utilisées ne sont pas au dernier indice et qu’elles n’intègrent pas les modifications techniques réalisées lors de 3ème Visite Décennale du réacteur n°1. A postériori aucune indisponibilité de matériels n'est détectée.

Cet évènement n’a eu aucun impact sur la sécurité du personnel et la sûreté des installations. Toutefois, il a été déclaré le jeudi 10 octobre 2024 à l’Autorité de sûreté nucléaire, au niveau 0 de l’échelle INES, qui en compte 7.

 

-    Evénement déclaré le 22 octobre (niveau INES 0)  – Non-conformité de position des grappes de contrôle de l’unité de production n°1 :

Le 18 octobre 2024, l’unité de production n°1 est à l’arrêt. La température du circuit primaire* est alors de 298°C.

La mise en service du système de purge des générateurs de vapeur a entrainé une légère baisse de la température du circuit primaire.

A 02h30, la température est alors passée sous les 295°C, état dans lequel la position des grappes** de contrôle n’était plus conforme aux spécifications techniques d’exploitation (STE***).
En moins de 13 minutes, les équipes de la centrale ont procédé aux opérations permettant de retrouver une température du circuit primaire garantissant la conformité de la position des grappes de contrôle.

Cet événement n’a eu aucune conséquence réelle sur la sécurité du personnel, la sûreté des installations et l’environnement. Toutefois, il a été déclaré le mardi 22 octobre 2024, à l’Autorité de sûreté nucléaire, au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.

* Le circuit primaire est un circuit fermé, contenant de l'eau sous pression. Les limites de température de ce circuit, imposées par les spécifications techniques d'exploitation, garantissent une marge qui permet de se prémunir contre tout risque d'ébullition de l'eau.

** Dans une centrale nucléaire, le contrôle de la réaction nucléaire est assuré par deux moyens principaux : l’ajustement de la concentration en bore de l’eau du circuit primaire, ayant la propriété d’absorber les neutrons produits par la réaction nucléaire, et par l’insertion ou le retrait, dans les assemblages combustibles, de groupes de grappes de contrôle et de régulation de la puissance du réacteur, ces groupes contenant des matériaux absorbant les neutrons.

***Les spécifications techniques d’exploitation (STE) sont un recueil de règles d’exploitation approuvées par l’Autorité de sûreté nucléaire, qui définissent le domaine autorisé de fonctionnement d’une centrale nucléaire et les prescriptions de conduite du réacteur associées.

 

-    Evénement déclaré le 23 octobre (niveau INES 0)  – Arrêt automatique réacteur de l’unité de production n°1 :

Mercredi 23 octobre 2024, à 11h, les équipes de la centrale nucléaire EDF de Golfech ont procédé à la reconnexion de l'unité de production n°1 au réseau électrique national.

Elle s’était arrêtée de manière automatique le samedi 19 octobre 2024*, vers 16h05, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur.

Après analyse, un aléa technique sur une turbopompe alimentaire** est à l’origine de cet arrêt automatique qui n’a eu aucun impact sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ni l’environnement.

Après avoir effectué l'ensemble des opérations et des contrôles nécessaires, les équipes de la centrale ont procédé au redémarrage de l'unité de production n°1 en toute sûreté.
L’unité de production n°2 est quant à elle en fonctionnement et connectée au réseau électrique national.

Conformément à la réglementation, cet événement a été déclaré le mercredi 23 octobre 2024 à l’Autorité de sûreté nucléaire, au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.

* Cet arrêt automatique est survenu lors des opérations de montée en puissance de l’installation. L’unité de production n°1 avait été reconnectée au réseau électrique national le samedi 19 octobre 2024 vers 13h30, après un arrêt dans la nuit du 04 au 05 octobre 2024 pour une opération de maintenance sur le circuit secondaire de l’installation (circuit fermé qui contient de l’eau non radioactive).

**Les turbopompes alimentaires ont pour rôle de pressuriser le circuit d'eau pour vaincre les pertes de charges et alimenter en eau les générateurs de vapeur.

 

-    Evénement déclaré le 31 octobre (niveau INES 0)  – Défaut d’assurance qualité ayant entrainé l’augmentation de la durée d’une activité :

Pour permettre de retrouver un débit suffisant dans un circuit (REN/APG du GV3) de l’unité de production n°1, une opération de rinçage est demandée. La réalisation de cette activité par les équipes de maintenance EDF nécessite un dossier d’intervention qui est établi à partir d’un document. Or, le document utilisé n’est pas le plus récent. La détection de cette erreur au début de l’opération de rinçage nécessite de reprendre le dossier. Cela entraine une augmentation de la durée totale de l’activité durant laquelle une chaine de mesure de radioprotection est indisponible.

D’autres chaines de mesure étaient opérationnelles en cas de besoin.

Cet évènement n’a eu aucun impact sur la sécurité du personnel et la sûreté des installations. Toutefois, s’agissant d’un défaut d’assurant qualité il a été déclaré le jeudi 31 octobre 2024 à l’Autorité de sûreté nucléaire, au niveau 0 de l’échelle INES, qui en compte 7.

 

-    Evénement de sûreté générique de niveau 1 (échelle INES) :

Evénement de sûreté générique de niveau 1 (échelle INES) concernant la prise en compte incomplète des tolérances de mesure lors d’essais programmés de vérification de débits du circuit de réfrigération intermédiaire du palier 1300 MWe.

Les essais périodiques permettent de vérifier le bon fonctionnement des matériels et leur aptitude à assurer leurs missions. Des essais de mesures de débits sont par exemple réalisés sur le circuit de réfrigération intermédiaire (RRI). Les méthodes permettant d’attester la réussite de ces essais prennent en compte une tolérance de mesure.

La tolérance, dans le domaine de la mesure, est la différence entre la valeur minimale et la valeur maximale admissible. Elle définit l’intervalle dans lequel la valeur mesurée est considérée comme correcte.

L’analyse a posteriori des procédures d’essais périodiques permettant la mesure de débits du circuit RRI a révélé la prise en compte incomplète de cette tolérance de mesure. Le respect des critères d’acceptabilité des essais périodiques a pu être vérifié après prise en compte des tolérances de mesure appropriées pour 17 des réacteurs du palier 1300MWe*; pour les trois réacteurs de Cattenom 3, Cattenom 4 et Penly 2, un faible dépassement a été mis en évidence. Ce dépassement ne remet toutefois pas en cause la capacité du circuit RRI à assurer sa fonction de refroidissement des circuits, en toutes circonstances.

Cette situation, sans conséquence réelle sur la sûreté, a conduit EDF à déclarer à l’Autorité de sûreté nucléaire, le 14 juin 2024, un événement significatif pour la sûreté à caractère générique pour les réacteurs du palier 1300MW. Cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES, qui en compte 7, du fait de l’application de procédures communes à l’ensemble des réacteurs de ce palier, et d’une situation similaire s’étant produite sur le palier 900 MWe en 2022.

* Réacteurs de 1300 MWe : réacteurs des centrales nucléaires de Belleville, Cattenom, Flamanville, Golfech, Nogent, Paluel, Penly et Saint-Alban.

 

Radioprotection :

-    Evénement déclaré le 1er octobre (niveau INES 0) – Accès en zone contrôlée lors d’un exercice sécuritaire :

Lors d’un exercice sécuritaire, la porte d’un atelier situé en zone contrôlée est ouverte pour des travaux logistiques. Plusieurs gendarmes en action pénètrent alors furtivement dans l’atelier en contournant un conteneur, sans qu’ils soient équipés du matériel de contrôle radiologique requis (dosimètre individuel). Ils ne sont pas non plus passés par les portiques de contrôle radiologique de type C2 à la sortie de zone contrôlée.

A la fin de l’exercice, avant de sortir du site, tous les gendarmes sont passés par les portiques de contrôle radiologique de type C3 sans détection de contamination. Les valeurs mesurées au niveau du conteneur ont confirmé que l’irradiation était inférieure à 0,001 mSv/h*.

Cet événement n’a donc eu aucune conséquence sur la sécurité et la santé des gendarmes. Il a toutefois fait l’objet d’une déclaration le mardi 1er octobre, à l’Autorité de sûreté nucléaire, en tant qu’événement significatif radioprotection (ESR), au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.

*La réglementation française impose des taux d'exposition volontairement très bas afin que les limites soient de sécurité et non de danger. Pour les travailleurs, la limite est de 20 mSv/an.

 

Environnement :

  • Aucun événement déclaré

 

Transport :

  • Aucun événement déclaré