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Le 8 mai 2024, EDF a procédé au chargement du combustible dans la cuve du réacteur de l’EPR de Flamanville, 3ème réacteur de la centrale nucléaire de Flamanville. Cette étape est la première du démarrage du réacteur. L'EPR, réacteur de 3ème génération, intègre à la conception et dans son exploitation les standards de sûreté les plus exigeants.  
La phase de démarrage d'un réacteur nucléaire comprend de nombreux essais et s'accompagne de la prise en main progressive des matériels par les équipes d'exploitation.

Lors de cette phase de démarrage certaines étapes sont soumises à accord ou non-objection de l’ASNR (augmentation de la température du circuit primaire au-dessus de 110°C, première réaction nucléaire, connexion au réseau électrique national, etc.). Pour d’autres étapes, EDF fera le choix d’organiser des moments de vérification des prérequis et des points focus sûreté, afin de s’assurer de la bonne préparation des activités et des intervenants avant de passer à l’étape suivante. 

Le 2 septembre 2024, l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection a donné son accord au lancement des opérations de divergence du réacteur EPR de Flamanville. Le 3 septembre 2024, les équipes de Flamanville 3 ont procédé à la première divergence du réacteur qui a été acquise à 15h54. Le 21 décembre 2024 à 11h48, le réacteur a été raccordé pour la première fois au réseau électrique national. Les équipes poursuivent depuis les essais de démarrage par palier de puissance. 

Le démarrage de l’EPR est un processus long et complexe, qui met en service les matériels pour la première fois. L’activation d’autres arrêts automatiques et la rencontre d’aléas restent probables jusqu’à l’atteinte de la pleine puissance du réacteur. 

Evénements significatifs de sûreté (ESS) déclarés aux niveau 0 et 1 de l’échelle INES durant la période de préparation de la divergence et d’essais physiques sur les matériels liés au démarrage. 
Ces événements constituent des anomalies sans impact réel sur la sûreté des installations. Ils concernent le non-respect d’une prescription ou d’une spécification précisée dans les règles générales d’exploitation. Conformément à ce qui se fait sur les autres centrales nucléaires françaises, le service Communication du site les explique mensuellement sur son site internet. 

 


Evénement significatif pour la radioprotection 

19/03/25 – Déclaration d’un événement significatif radioprotection (ESR) en raison du non-port de dosimètre opérationnel lors d'une activité en zone contrôlée

Alors qu’il récupérait ses outils en zone contrôlée pour réaliser son activité le 11 mars, un intervenant a posé son dosimètre opérationnel sur une table pour chercher un objet dans sa poche. Il est ensuite parti réaliser son activité, en oubliant de reprendre son dosimètre. L’intervenant s’est rendu compte de l’absence de son dosimètre 2 heures plus tard : un technicien radioprotection est venu le prendre en charge et mesurer le débit de dose sur sa zone de travail.

Cet événement n’a entraîné aucune conséquence réelle sur la santé du salarié. Le débit de dose mesuré était conforme aux limites autorisées, et l’intervenant avait son dosimètre passif, complémentaire au dosimètre opérationnel. La direction de la centrale de Flamanville 3 a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection le 19 mars 2025, un événement significatif radioprotection au niveau 0 de l’échelle INES.


Evénements significatifs pour la sûreté de niveau 0

 

21/03/25 – Déclaration d’un événement significatif sûreté (ESS) en raison de l’injection non maitrisée d’1,4m3 d’eau dans le générateur de vapeur n°2 lors du démarrage d’une pompe du système d’alimentation de secours

Le 14 mars, les équipes réalisaient un essai programmé, nécessitant le démarrage d’une pompe sur débit nul du système d’alimentation de secours des générateurs de vapeur. En l’absence de mode opératoire dédié, l'opérateur a réalisé l’analyse de risque lui permettant de mettre en service cette pompe. Au cours de cette analyse, il a identifié le risque d’injecter de l’eau dans un des générateurs de vapeur. Il a donc mis en œuvre les parades nécessaires pour surveiller, par sécurité, le système d’alimentation de secours. 

A la mise en service de la pompe, il a détecté l’ouverture d’une vanne sur le lignage : son ouverture a provoqué l’injection d’1,4m3 d’eau dans le générateur de vapeur n°2. L’opérateur a mis immédiatement hors service la pompe en toute sécurité. En concertation avec le chef d’exploitation, ils ont identifié la possibilité de s’appuyer sur une gamme d’essai périodique pour réaliser cette activité. Cette gamme indique la possibilité de fermer une autre vanne, isolant le générateur de vapeur. L’essai a donc pu reprendre.

Cet événement n’a entraîné aucune conséquence sur la sûreté des installations. La direction de la centrale de Flamanville 3 a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection le 21 mars 2025, un événement significatif sûreté au niveau 0 de l’échelle INES, qui en compte 7.

 

 

26/03/25 – Déclaration d’un événement significatif sûreté (ESS) en raison du démarrage d’un groupe motopompe primaire (GMPP) simultanément à l’indisponibilité du système de secours du refroidissement des barrières thermiques des GMPP

Le 22 mars, une vanne du système de réfrigération intermédiaire était indisponible suite à une intervention, rendant indisponible une partie du refroidissement des barrières thermiques des groupes motopompes primaires (GMPP).

Or, dans le cadre des activités de maintenance sur la turbine et afin de procéder au redémarrage du réacteur, les 4 GMPP devaient être démarrés. Les opérateurs ont donc ligné les systèmes de refroidissement des barrières thermiques comme le prévoyait la consigne de démarrage des GMPP, oubliant de prendre en compte l’indisponibilité d’une partie du refroidissement des barrières thermiques des GMPP. Dans ces conditions, le démarrage des GMPP sur ce lignage est interdit par les règles générales d’exploitation (RGE). L’écart a été détecté après la mise hors service des GMPP, moins de 15 minutes plus tard.

Cet événement n’a entraîné aucune conséquence sur la sûreté des installations, puisque la température du circuit primaire était relativement faible (inférieure à 47°C). La direction de la centrale de Flamanville 3 a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection le 26 mars 2025, un événement significatif sûreté au niveau 0 de l’échelle INES, qui en compte 7.

 

 

26/03/25 – Déclaration d’un événement significatif sûreté (ESS) en raison d’un dépassement de seuil de pression dans le circuit primaire pendant 44 secondes

Le 22 mars, lors d’une activité de basculement de la régulation de la pression dans le circuit primaire dans le cadre du redémarrage, les équipes devaient ouvrir une vanne de régulation, en gardant la pression du circuit primaire stable. 

Au début de l’activité, la vanne s’est ouverte progressivement, la pression est restée stabilisée à 24,6 bar. Lors de l’ouverture de cette vanne au-delà de 50%, la pression dans le circuit primaire a diminué plus vite que prévu, déclenchant une protection automatique. Cette protection a activé la régulation automatique de la pression. La vanne a été refermée : la pression est remontée à une valeur supérieure à celle autorisée pendant 44 secondes avant de se stabiliser.

Cet événement n’a entraîné aucune conséquence sur la sûreté des installations. La direction de la centrale de Flamanville 3 a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection le 26 mars 2025, un événement significatif sûreté au niveau 0 de l’échelle INES, qui en compte 7.