Sûreté
07/11/2024 - Non-respect du délai de réparation d’une fuite en eau chaude d’un réchauffeur appartenant à un système de ventilation
Le 9 avril 2024, alors que l’unité de production 1 est en production, une fuite d’eau est constatée sur un piquage d’alimentation en eau chaude d’un réchauffeur, appartenant à un système de ventilation du bâtiment des auxiliaires nucléaires. Cette eau chaude sert à maintenir la température adaptée dans les locaux. Elle n’a aucun lien avec la chaudière nucléaire. Une fois la réparation effectuée, le matériel est remis en service, sans contrôle d’absence de fuite. Le 1er novembre 2024, lors de la remise en eau du circuit, une autre fuite, sous la tubulure précédemment réparée est détectée. L’apparition de ce défaut révèle que le matériel n’avait pas été correctement requalifié après sa réparation. La direction de la centrale de Flamanville 1&2 a déclaré, le 7 novembre 2024, un évènement significatif de sûreté de niveau 0 sur l’échelle INES.
25/11/2024 - Arrêt automatique du réacteur de l’unité de production n°1 après une mise en sécurité de la turbine et une entrée d’air au condenseur
Le 23/11/2024, la tranche 1 produit à 86% de puissance nominale, puissance maximale disponible, en raison de la régulation de l’usure du combustible. A 16h, lors de la réalisation d'une gamme d'essais sur les sécurités de la turbine, une électrovanne ne se referme pas. Ce blocage mécanique entraîne l’arrêt de la turbine, provoquant l’arrêt de la transformation de vapeur en électricité sur le réseau. Le réseau électrique n’est donc plus alimenté, même si la réaction nucléaire perdure. La puissance de la tranche est donc diminuée à 30% de puissance nominale et la vapeur, provenant des générateurs de vapeur (GV), est envoyée au condenseur pour être ensuite renvoyée dans les GV. Un geste technique requalifie l’électrovanne.
Le 24/11/2024, vers 4h25, la puissance nominale du réacteur est remontée, mais une augmentation de la pression dans le condenseur due à une dégradation du vide d’air est constatée.
Les tentatives de résorption de l’entrée d’air sont sans succès. L’atteinte d’un seuil de pression trop important dans le condenseur couplé à l'état de la turbine déclenchée et la puissance nominale supérieure à 10%, entraine l'arrêt automatique du réacteur de la tranche 1 à 15h29. L'après-midi, on trouve la cause de l'entrée d'air qui est due à une rupture d'un piquage sur le condenseur (diamètre d'environ 10 cm). Il est remis en état, la pression du condenseur retrouve sa norme. L’unité de production 1 est remontée en puissance à 70% de puissance nominale jeudi 28/11 matin.
Cet arrêt automatique réacteur conduit à la direction de la centrale de Flamanville à déclarer, le 25 novembre 2024, un évènement significatif de sûreté de niveau 0 sur l’échelle INES.
02/12/2024 - Indisponibilité ventilation principale du bâtiment électrique de l’unité de production n°1
Le 2 novembre 2024, un dysfonctionnement du système de ventilation du bâtiment électrique (DVL) de l’unité de production n°1 est détecté. La réparation nécessite le basculement en mode manuel de la régulation de température pour remplacer le variateur de la résistance de chauffage. A l’issue de l’intervention, la régulation en maintenue en mode « manuel ». Le 22 novembre, le chef d’exploitation en quart constate que les deux systèmes de régulation de la ventilation du bâtiment électrique sont, de manière anormale, en mode « manuel », nécessitant une intervention sous 3 jours.
Du 23 au 24 novembre, les essais de remise en mode « automatique » sur les deux systèmes ne sont pas concluants. Le lien est alors fait entre l’intervention au niveau du variateur de la résistance (déconnecté) de la ventilation DVL, et la mise en mode « manuel » des régulations de DVL.
Le remise en conformité en mode « automatique » de la régulation DVL est réalisée le 24 novembre.
L’indisponibilité de la régulation du système DVL entre le 7 et le 24 novembre 2024 a conduit la direction de la centrale de Flamanville à déclarer un événement significatif sûreté, de niveau 0 sur l’échelle INES.
29/11/2024 - Indisponibilité d’une vanne du système de recueil de nos effluents de l’unité de production n°2
Le 25 juillet 2024, l’unité de production n°2 est en arrêt pour maintenance (visite partielle). Des intervenants sont chargés de réaliser une modification de l’installation consistant à supprimer le raccordement du signal d’une commande devenue obsolète. Ces derniers suppriment la totalité du câble : 24 fils au lieu des 16 fils prévus. Cela conduit à rendre indisponible la commande automatique de fermeture de deux vannes du système de recueil des effluents. Cette non-qualité a été détectée le 14/11/2024 dans le cadre d'un essai périodique. La réparation est réalisée le 4 décembre 2024. Dans l'attente, les vannes ont été maintenues fermées afin d'annuler le potentiel impact sur la sûreté lié à l'indisponibilité de l’ordre automatique de fermeture. Cette non-qualité de maintenance a conduit la direction de la centrale à déclarer un ESS de niveau 0 sur l’échelle INES.
Radioprotection
14/11/2024 - Utilisation récurrente d'un RTR inadapté pour accéder en zone orange
Pour intervenir en zone contrôlée, l’intervenant doit se munir d’un régime de travail radiologique (RTR) individuel qui comporte une analyse prévisionnelle de l’exposition aux rayonnements ionisants. Ce RTR prévoit des seuils d’alarme pour éviter l’exposition non prévue d’un intervenant, supérieure à l’attendu. Le RTR est scanné en entrée de zone contrôlée sur une borne et paramètre les alarmes du dosimètre porté par l’intervenant (alarmes visuelles et sonores) en cas d’atteinte d’un seuil radiologique.
Le 11 octobre 2024, un salarié intervient en « zone orange » (zone dans laquelle le débit de dose est supérieur à 2 mSv/h). L’intervenant dispose de deux RTR : l’un pour les activités en zone « classique » et l’autre utilisé uniquement pour les activités en zone orange avec des seuils d’alarmes plus haut. Il utilise le mauvais pour entrer en zone. Son dosimètre opérationnel, paramétré avec le RTR « classique », lui signale le dépassement du débit de dose autorisé. Le 13 novembre, le site de Flamanville 1&2 remarque que l’usage inadapté du régime de travail radiologique pour accéder à ces locaux n’était pas un fait isolé dans les service concernés, correspondant à une mauvaise pratique de radioprotection. Il décide alors de déclarer un événement significatif radioprotection (ESR) de niveau 0 sur l’échelle INES.
06/12/2024 - Non-conformité lors de transports de colis à l’intérieur du site de Flamanville
A l’intérieur de la centrale, des transports de matériels, matériaux ou matières sont réalisés. Qualifiés de « transports internes », il s’agit de déplacer d’un point A à un point B l’objet, via un engin mécanique, après la réalisation de contrôles permettant de déclarer le transport dans un « dossier de conformité ». Ce dossier permet notamment de vérifier l’adéquation du contenant choisi pour déplacer le contenu.
Le 18 avril 2023, 18 fûts métalliques contenant des produits chimiques en poudre ont été transportés sur le site sans réalisation d’un dossier de conformité préalable. Il est toutefois à noter que le contenant était adapté.
Le 18 mars 2024, l’exploitant remarque, qu’à trois reprises, le transport d’un matériel habituellement caractérisé dans son dossier de conformité par une norme imposant certaines conditions de transport n’a pas été requestionné lors de chacun de ses transports internes. Il s’avère que les caractéristiques dosimétriques du matériel avaient évolué, ainsi le dossier correspondant n’était pas adapté à ces nouvelles caractéristiques, sans que cela n’ait de conséquence.
Le 26 novembre 2024, un conteneur de transport hors d’exploitation par son contrôle de conformité dépassé en date, a été utilisé pour réaliser un transport interne qui n’a de plus pas fait l’objet d’un dépôt de dossier de conformité.
Ces événements ont conduit la direction du site et l’ASN à convenir de la déclaration a posteriori d’un événement significatif radioprotection (ESR) de niveau 0 sur l’échelle INES.