Le 19 août 2024, l’unité de production n°3 de la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly est en fonctionnement à disposition du réseau électrique. L’unité de production n°4 est à l’arrêt pour maintenance dans le cadre de sa 4ème visite décennale.
Sur l’unité de production n°3, les opérateurs réalisent un essai périodique qui nécessite la mise en service de pompes du circuit d’eau brute secourue (SEC), assurant le refroidissement de matériels importants pour la sûreté du réacteur.
Lors de cet essai périodique, les opérateurs constatent que certains capteurs ne respectent pas les valeurs de pression et de débit prescrites par les Règles Générales d’Exploitation (RGE*) pour deux pompes du circuit SEC.
Les équipes d’exploitation procèdent alors à une vérification sur l’installation et constatent que les vannes d’isolement en amont et en aval de ces deux pompes sont fermées, rendant ainsi le matériel indisponible, ce qui n’est pas autorisé par les Spécifications techniques d’exploitation.
Après analyse des faits, il est établi qu’une erreur humaine est à l’origine de cet événement. Un intervenant a manœuvré par erreur les vannes des pompes SEC de l’unité de production n°3, qui est en fonctionnement, au lieu de celles de l’unité de production n°4, qui est à l’arrêt pour maintenance.
Après la réouverture manuelle des deux vannes d’isolement sur l’unité de production n°3, le bon fonctionnement des pompes est confirmé par les équipes d’exploitation lors de l’essai de requalification des matériels.
Cet événement n’a pas eu de conséquences réelles sur la sûreté des installations. Toutefois, en raison de la détection tardive du mauvais positionnement des vannes d’isolement, ayant entraîné un non-respect des Spécifications Techniques d’Exploitation, la centrale de Dampierre-en-Burly a déclaré, le 21 août 2024, un événement significatif pour la sûreté au niveau 1 sur l’échelle INES, qui en compte 7, à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).
* Les centrales nucléaires sont exploitées conformément à un ensemble de Règles Générales d’Exploitation (RGE) qui sont le « code de la route » des centrales nucléaires. Parmi ces règles, les STE définissent le domaine autorisé de fonctionnement de l’installation et les prescriptions de conduite des réacteurs associés, en situation normale d’exploitation ainsi qu’en situation incidentelle.