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Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui regroupent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.

Le 4 juin 2023, l’unité de production n°1 est en phase de redémarrage après son arrêt pour maintenance programmée et est maintenue à puissance nulle. À 12h04, lors d’essais préalables à l’augmentation de puissance, un défaut sur un groupe de grappes de contrôle* est détecté par les opérateurs présents en salle de commande. 

Dans cette situation, les STE prévoient la mise à l’arrêt du réacteur sous une heure, ce qui est engagé à 13h03. Les opérateurs mesurent la concentration en bore** de l’eau présente dans le réacteur. Celle-ci est mesurée à 1590 ppm, ce qu’ils estiment être supérieur à celle prescrite par les STE pour un réacteur à l’arrêt. 

À 14h40, après l’analyse complète de la situation, le chef d’exploitation demande qu’une augmentation de la concentration en bore soit lancée pour atteindre 2000 ppm (concentration requise par les STE dans cette situation particulière). Elle sera atteinte à 17h40.

L’analyse a posteriori a conclu que l’augmentation de la concentration en bore aurait due être mise en œuvre dès la mise à l’arrêt du réacteur et au plus tard sous une heure, conformément aux STE.   

Cette mise en œuvre tardive n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté de l’installation. Toutefois, en raison du non-respect des spécifications techniques d’exploitation (STE), la centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly a déclaré cet événement le 26 septembre à l’Autorité de sûreté nucléaire comme un événement significatif de sûreté de niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES, qui en compte 7.

* Les grappes de contrôles permettent d’agir avec précision sur la puissance du réacteur. Pour le faire démarrer, pour l'arrêter, pour le faire fonctionner à différents niveaux de puissance, on agit sur l'intensité de la réaction en chaîne au moyen de barres de contrôle constituées de matériaux qui ont la faculté d'absorber les neutrons. La descente de ces barres dans le cœur du réacteur provoque l'absorption des neutrons et donc le ralentissement de la réaction en chaîne.

** Le bore est un minéral présent à l'état naturel dans le sol, l'eau et les aliments. Il a pour faculté chimique d’être neutrophage (pouvoir d’absorption des neutrons) et se mesure en ppm « partie par million ».