Le 4 août, à 23 heures, l’unité de production n°3 de la centrale de Cruas-Meysse a été déconnectée du réseau national de production d’électricité pour sa 4ème visite décennale. Cet arrêt réalisé tous les 10 ans, va durer plusieurs mois durant lesquels plus de 20 000 activités sont planifiées.
Chaque visite décennale permet de réaliser un contrôle approfondi des installations, au regard du référentiel de sûreté le plus récent et des meilleures pratiques nationales et internationales.
L’objectif de ces 4èmes visites décennales est de faire tendre le niveau de sûreté du réacteur vers celui des réacteurs de dernière génération de type EPR.
Elles constituent également une étape déterminante pour obtenir, après enquête publique, l’avis de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) quant à la poursuite d’exploitation de l’unité de production, pour 10 années supplémentaires : avis, qui sera précédé, dans le cadre de ce 4ème réexamen, d’une enquête publique.
70 % des modifications du design initial visant à renforcer la sûreté de l’installation ont déjà étaient réalisées alors que l’unité était en fonctionnement. L’arrêt du réacteur permettra de connecter les circuits.
Plus de 70 dossiers de modification des installations restent à traiter lors de cet arrêt dans le cadre du grand carénage comme :
- L’installation d’un circuit supplémentaire ayant pour objectif de garantir l’apport en eau et l’immersion permanente des assemblages combustibles dans les piscines d’entreposage.
- L’installation d’un circuit supplémentaire pour assurer le refroidissement du circuit primaire et ainsi contrôler, en toutes circonstances, la température et la pression du bâtiment réacteur.
- L’installation d’un répartiteur de corium. Ce bac étanche, situé sous la cuve du réacteur, permettra de contenir les substances radioactives en cas de fusion des assemblages combustible et permet de garantir l’intégrité durable du radier de l’enceinte du réacteur.
Trois grands examens réglementaires sont programmés :
- L’épreuve hydraulique du circuit primaire, qui vise à contrôler l’étanchéité et la robustesse du circuit primaire en montant le circuit à une pression supérieure à celle qu’il connaît en exploitation normale.
- L’inspection de la cuve du réacteur, visant à contrôler l’intégrité de l’ensemble des soudures et de la qualité du revêtement de la cuve à l’aide d’un robot appelé « Machine d’Inspection en Service ».
- Le test d’étanchéité et de résistance de l’enceinte du bâtiment réacteur, afin de s’assurer que la paroi remplit parfaitement son rôle de confinement. Pour cela, la pression à l’intérieur du bâtiment réacteur sera élevée à 4 fois la pression atmosphérique pendant plusieurs heures.
Des chantiers de maintenance majeurs sont planifiés :
- Le changement des 3 générateurs de vapeur qui mobilisera près de 1000 personnes en 3x8 sur une durée d’environ 130 jours
- Le remplacement de deux rotors basse pression de la turbine
- L’inspection du rotor de l’alternateur
Pour réussir cet arrêt de grande ampleur, plus de 4200 salariés, EDF et partenaires, vont se mobiliser aux pics de l’activité.
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