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Non-respect d’une spécification technique d’exploitation (STE) * pendant une minute sur l’unité de production n°1
Sur les centrales nucléaires, de nombreux systèmes sont doublés et situés sur deux « voies » différentes, A et B, séparées physiquement l’une de l’autre, afin d’assurer la disponibilité d’une voie en cas de défaillance de la seconde. 
Le 5 mars 2024, l’unité de production n°1 de Civaux est en production. Ses circuits auxiliaires sont refroidis par la voie A des circuits de refroidissement via des pompes en service. La voie B est également en service en raison d’un essai périodique en cours.
Après réalisation de l’essai, les procédures prévoient que l’opérateur doit arrêter la pompe sur la voie B. Or, celui-ci arrête la pompe de la voie A au lieu de celle de la voie B. Il se rend compte immédiatement de son erreur et remet les circuits en configuration en moins d’une minute.
Bien que sans incidence sur la sûreté (le circuit de refroidissement ayant toujours été en capacité de refroidir les systèmes auxiliaires de l’unité de production), cette situation constitue un non-respect d’une prescription des STE*. En conséquence, la centrale de Civaux a déclaré cet événement comme événement significatif sûreté (au niveau 0 de l’échelle INES) à l’Autorité de sûreté nucléaire.
*code de la route de la conduite des installations 

Dysfonctionnement des chaines neutronique intermédiaires pendant les essais physiques
Le 15 mars, l’unité de production n°2 est divergée à une puissance très faible, mais n’est pas encore couplée au réseau électrique national. Des essais, dit essais physiques, sont alors réalisés sur le cœur pour s’assurer qu’il se comporte comme prévu dans les études.
Pour cela, les quatre chaines neutroniques intermédiaires sont des capteurs essentiels à ce niveau de puissance. Elles permettent de détecter des variations anormales de flux nucléaire. Elles sont réparties autour du réacteur et surveillent, chacune, un quart du réacteur. Plusieurs protections réacteurs utilisent leurs mesures, permettant en particulier, de déclencher l’arrêt automatique réacteur en cas d’anomalie. 
Lors de ces essais, les CNI ont été rendues indisponibles une dizaine de seconde chacune, les unes après les autres. 
Cet écart aux STE a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 21 mars 2024 par la direction de la centrale de Civaux, comme événement significatif de sûreté au niveau 0 de l’échelle INES (qui en compte 7).