Indisponibilité d’un matériel de mesure de la concentration en bore pendant 4 minutes
Sur les centrales nucléaires, de nombreux systèmes sont doublés et situés sur deux « voies » différentes, A et B, séparées physiquement l’une de l’autre, afin d’assurer la disponibilité d’une voie en cas de défaillance de la seconde.
Le 1er juillet 2024, les équipes d’exploitation de la centrale de Civaux réalisent un essai périodique sur l’unité de production n°1 (qui est en cours de démarrage dans le cadre de son arrêt pour maintenance).
Cet essai consiste à vérifier le bon fonctionnement de pompes de circuits de refroidissement en fonctionnement normal ainsi que leur capacité à démarrer avec une alimentation de secours. Cependant, lors de la mise en configuration de l’essai, la mise hors service de la pompe testée (qui est lignée sur la voie B) a pour conséquence l’indisponibilité du boremètre RCV, un appareil qui a pour fonction de mesurer la concentration en bore du circuit primaire. Dès détection de cette erreur, l’opérateur réalise le basculement du boremètre RCV sur la voie requise (la voie A).
Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté puisque la concentration en bore n’a pas varié pendant ces 4 minutes. Cependant, en raison de cette indisponibilité, la centrale de Civaux a déclaré un événement (au niveau 0 de l’échelle INES) à l’Autorité de sûreté nucléaire le 4 juillet 2024.
Non-respect des exigences de réalisation lors des essais physiques de l’unité de production n°1
Lors du redémarrage d’une unité de production après un arrêt avec rechargement de combustible, le cœur du réacteur doit être contrôlé pour garantir que les calculs théoriques effectués correspondent bien aux mesures effectuées en réel. C’est ce qu’on appelle les essais physiques.
Le 22 juillet, les essais physiques sont en cours sur l’unité de production n°1.
L’Autorité de sûreté nucléaire autorise, pour débuter les essais physiques, de réaliser une dilution du circuit primaire avant que les capteurs, permettant de suivre la réaction nucléaire, soient requalifiés et après avoir extrait certaines grappes de commande*.
Or les essais physiques ont démarré alors qu’un groupe de grappes de commande était encore inséré.
Cet évènement n’a eu aucun impact sur la sûreté de l’exploitation, les marges de sûreté (concentration en bore, autres grappes de commandes) étant restées suffisantes. Cependant, en raison du non-respect des règles d’essais, la centrale de Civaux a déclaré un événement (au niveau 0 de l’échelle INES) à l’Autorité de sûreté nucléaire le 25 juillet 2024.
*Les grappes de commandes, insérées plus ou moins profondément dans le cœur du réacteur, permettent de contrôler la réaction en chaîne.
Non-vérification d’un critère d’essai sur une armoire électrique du système de détection d’hydrogène dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires de l’unité de production n°2
Le 8 décembre 2023, lors de la requalification d’une armoire électrique du système de détection d’hydrogène située dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires, les intervenants vérifient que la batterie prend bien le relai lorsqu’il y a une coupure de l’alimentation principale mais ne vérifient pas l’absence d’autres alarmes comme demandé dans la règle d’essai.
Ce critère n’a pas été vérifié durant l’ensemble du cycle qui s’est terminé le 25 mars 2024. Dès détection de l’écart, l’essai périodique est à nouveau réalisé et l’armoire est déclarée disponible.
Même si cet écart n’a pas eu conséquence sur la sûreté, la centrale de Civaux a déclaré un événement (au niveau 0 de l’échelle INES) à l’Autorité de sûreté nucléaire le 26 juillet 2024.
Retrouver ci-dessous les liens des deux autres événements déclarés au mois de juillet et déjà mis en ligne :
Dépassement du seuil de concentration en légionelles dans un circuit de refroidissement