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L’échelle INES permet de situer l’importance d’un événement arrivé dans une centrale nucléaire française ou étrangère. Elle comporte 7 échelons, classés du niveau 1 (l’anomalie) au niveau 7 (accident majeur). Les écarts sont représentés au niveau 0. Ils ne sont pas classés dans l’échelle car sans conséquence du point de vue de la sûreté.

Indisponibilité temporaire d’une chaîne de mesure d’activité sur l’unité de production n°1

Le 3 février 2023, la centrale nucléaire de Civaux a déclaré un événement significatif au niveau 0 (au-dessous de l’échelle INES qui en compte 7) concernant l’indisponibilité durant plusieurs jours d’une chaine de mesure du niveau de radioactivité dans la partie nucléaire de l’unité de production n°1 (alors en arrêt pour maintenance).

Après analyse, il s’est avéré que l’indisponibilité temporaire de ce système avait été causée par une erreur générée à l’occasion d’une montée d’indice de la procédure de remplacement d’un de ses composants (décalage d’une ligne des données de la gamme d’essai, amenant des valeurs erronées du paramètre correspondant à la sensibilité de cette chaîne de mesure).

Dès détection du paramètre non conforme à l’occasion de la réalisation d’un essai périodique, la gamme est recontrôlée et le paramètre est corrigé le jour même.

Le délai de réparation prescrit par les spécifications techniques d’exploitation (STE) a été respecté. De plus, la chaine de mesure redondante est restée pleinement disponible durant toute la durée de l’événement.

La chaîne de mesure ayant été non fonctionnelle entre le 21 décembre et le 5 janvier, le site a déclaré cet événement à l’Autorité de sûreté nucléaire.

 

Détection tardive du non-respect d’une spécification technique d’exploitation (STE) sur l’unité de production n°2

Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.

Le 2 février 2023, les équipes d’exploitation s’apprêtent à procéder au rechargement en combustible du réacteur n°2 (dans le cadre des activités programmées de sa visite décennale) et mettent en service le circuit de ventilation du bâtiment réacteur requis pour cette opération. Les opérations de rechargement démarrent.

Quelques heures plus tard, l’équipe de relève détecte que les chaînes de mesure du niveau de radioactivité du bâtiment réacteur sont restées lignées sur le circuit de ventilation continue, en lieu et place du circuit de ventilation requis pendant le rechargement.

Ceci a pour conséquence l’indisponibilité durant près de 7h des chaînes de mesures, dont les niveaux affichés n’étaient pas représentatifs du niveau d’activité dans le bâtiment réacteur. De plus, la conduite à tenir décrite par les STE demande d’arrêter les manutentions de combustible sous 1h en cas d’indisponibilité de ces matériels.

En raison du non-respect de la conduite à tenir et de sa détection a posteriori (dite détection tardive), la centrale nucléaire de Civaux a déclaré ce non-respect des spécifications techniques d’exploitation le 6 février 2023 à l’Autorité de sûreté nucléaire, comme un événement significatif de sûreté de niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES, qui en compte 7.

 

Non-respect d’une spécification technique d’exploitation (STE) sur l’unité de production n°2

Le pilotage d’un réacteur s’inscrit dans un cadre de prescriptions, parmi lesquelles les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui recueillent l’ensemble des règles à respecter pour la conduite des installations.

Le 6 février, l’unité de production n°2 de Civaux, en arrêt pour visite décennale, est en phase « d’arrêt pour rechargement », c’est-à-dire que les opérations de rechargement en combustible sont en cours.

Dans cette configuration du réacteur, les STE prescrivent la mise en service des ventilateurs de contrôle de l’atmosphère de l’enceinte durant les opérations de survols de la cuve.

Ce même jour, une activité de dépose de matériel est réalisée. Celle-ci est considérée comme une activité de survol de la cuve. Or, un essai périodique réalisé quelques heures plus tôt a amené à l’arrêt des ventilateurs. Ces derniers sont cependant restés pleinement disponibles et pouvaient être remis en service à tout moment.

La cuve ayant été survolée alors que les dispositions de confinement du bâtiment réacteur n’étaient pas conformes à l’attendu, la centrale de Civaux a déclaré ce non-respect des STE comme un événement au niveau 0 (au-dessous de l’échelle INES qui en compte 7), le 8 février 2023. 

 

Non-respect d’une spécification technique (STE) sur l’unité de production n°2

Les opérations de redémarrage d’un réacteur après une période de maintenance s’inscrivent dans le cadre de règles prescriptives, parmi lesquelles figure la présence d’un volume d’air maximal dans le circuit primaire.

Le 14 février, sur l’unité de production n°2 du CNPE de Civaux, dans le cadre des opérations de redémarrage de l’unité après sa visite décennale, un bilan de présence d’air dans le circuit primaire est réalisé consécutivement à sa mise sous vide. Il montre une présence d’air trop importante dans le circuit. Des opérations d’éventage sont engagées pour la réduire.

Le 16 février, après une préparation ad hoc sur les gestes techniques à réaliser et l’organisation collective à mettre en oeuvre, les équipes de pilotage procèdent à la réalisation d’un éventage dynamique par mise en service des groupes motopompes primaire (GMPP). Trois des quatre GMPP sont successivement et alternativement mis en service puis arrêtés après quelques minutes. Ces manœuvres entraînent à chaque fois et comme attendu une baisse de pression rapide dans le circuit primaire, contre laquelle l’opérateur agit immédiatement pour la faire remonter. Pour autant, à deux reprises, la pression dans le circuit franchit de quelques dixièmes de bars et pendant quelques secondes la limite basse de pression fixée par les spécifications techniques d’exploitation (STE), qui est de 25 bars.

Le 19 février, après une succession de nouveaux éventages et le constat d’un bilan d’air toujours légèrement supérieur à l’attendu, les équipes procèdent à un nouvel éventage dynamique. Les GMPP sont cette fois mis en service simultanément. La pression du circuit passe à nouveau sous la limite basse fixée par les STE.

A l’issue de ce dernier éventage, le bilan d’air du circuit primaire s’avère conforme à l’attendu.

Au regard du non-respect d’une spécification technique des STE ainsi que de sa répétition à deux reprises, la centrale nucléaire de Civaux a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif de sûreté au niveau 1 (anomalie) sur l’échelle INES, qui en compte 7.

 

Réalisation d’un essai périodique sur le mauvais domaine d’exploitation sur l’unité de production n°1

Le 22 février 2023, la centrale nucléaire de Civaux a déclaré un événement significatif au niveau 0 (au-dessous de l’échelle INES qui en compte 7) concernant le non-respect d’une fiche d’amendement associée à une règle d’essai sur l’unité de production n°1.

En effet, il a été détecté après analyse, que la réalisation d’un essai périodique sur le diesel de secours de l’unité de production n°1 alors que le réacteur était en production, n’était pas autorisée par les règles d’exploitation. La réalisation de l’essai sur le mauvais domaine d’exploitation de l’unité de production a été induite par une évolution documentaire des gammes d’essais, au sein desquelles le domaine d’exploitation autorisé n’a pas été intégré. 

Cet événement n’a pas eu d’impact sur la sûreté, le diesel est resté pleinement disponible.

 

Montée en pression entrainant l’ouverture involontaire d’une soupape pendant 5 minutes sur l’unité de production n°2

Le 26 février 2023, la centrale nucléaire de Civaux a déclaré un événement significatif au niveau 0 (au-dessous de l’échelle INES qui en compte 7) concernant l’ouverture involontaire d’une soupape pendant 5 minutes sur l’unité de production n°2.

Cet événement a été causé par un défaut de lignage lors d’une opération de maintenance ayant entraîné une hausse de pression puis l’ouverture ponctuelle d’une soupape du circuit de contrôle volumétrique et chimique du réacteur (durant 5 minutes). Cet événement n’a pas eu d’impact sur le circuit primaire.