Retour à l'accueil de la centrale

Manque de cohérence entre les procédures et les applications utilisées lors du calibrage de puissance des réacteurs du palier N4 à puissance intermédiaire

 La puissance fournie par un réacteur du parc nucléaire d’EDF est un paramètre surveillé en permanence. Cette puissance est calculée par des moyens différents, dont notamment : 

  • La puissance neutronique, basée sur la mesure de flux neutronique nominal par les chaines de mesure du flux neutronique d’un réacteur. 

  • La puissance thermique de référence. 

Le calcul de la puissance thermique est utilisé pour recaler les puissances d'exploitation, dans le respect des règles générales d’exploitation et des seuils de protection du réacteur.

Lorsqu'un réacteur a été calibré au palier de puissance nominale, ses puissances neutronique et thermique sont égales. Si ce réacteur est ensuite amené à fonctionner sur un palier de puissance inférieur, cela peut introduire un biais entre ces deux puissances. Une gestion spécifique, prévue par les règles générales d’exploitation et les applications informatiques de calcul de la puissance neutronique, permet de prendre en compte ce biais et de garantir la cohérence des seuils de protection du réacteur. 

Le 25 mars 2024, les équipes d’ingénierie d’EDF s’aperçoivent d’un manque de cohérence entre les règles générales d’exploitation et les moyens utilisés pour calibrer les réacteurs lorsque leur puissance n'est pas la puissance nominale, sur la base du fonctionnement à puissance intermédiaire du réacteur 1 de Chooz B depuis le 9 janvier 2024. Après analyses complémentaires, les réacteurs de Civaux 1 et Chooz 2 ont également été concernés entre 2015 et 2021.

Les paramètres calculés avaient pour conséquence de surestimer les puissances neutroniques, ce qui était systématiquement conservatif du point de vue de la sûreté. 

Cette situation, sans conséquence pour la sûreté des installations, a fait l’objet d’une information à l’Autorité de sûreté nucléaire le 18 avril 2024 au niveau 0 de l’échelle INES pour les réacteurs de Chooz et de Civaux (palier N4).

 

Contournement des voies normales de rejets

Un écoulement d’eau a été constaté le 28 mars au niveau d’une bride sur le système d’alimentation en eau des générateurs de vapeur, côté circuit secondaire (partie non nucléaire de l’installation). Cette bride est située en extérieur, sur une terrasse entre la salle des machines et le bâtiment réacteur. 

Cette eau s’est écoulée par le système de drainage d’évacuation des eaux pluviales. Elle contenait en très faible quantité de l’hydrate d'hydrazine, de l’éthanolamine et de l’ammoniaque*.

L’écoulement a été réorienté vers le système de collecte des eaux industrielles le 17 avril. Environ 50m3 d’eaux ont été déversées dans le réseau d’eaux pluviales. La très faible concentration en produits chimiques dans ces eaux déversées a amené à ne pas dépasser 0,1% au maximum des limites réglementaires de rejets pour chacun des produits chimiques concernés.

Cet évènement a donc été sans impact significatif sur la Vienne, du fait des très faibles quantités de produits chimiques rejetés. Cependant, le fait d’avoir envoyé environ 50m3 d’eaux industrielles en dehors des voies normales de rejets, a amené la direction du site à déclarer à l’autorité de sûreté nucléaire le 19 avril 2024, un évènement significatif environnement.

*Ces produits chimiques sont nécessaires à la bonne exploitation des unités de production.