ÉVÉNEMENTS SÛRETÉ :
Requalification incomplète d’un moteur diesel de secours
Les moteurs diesel assurent l’alimentation électrique de secours nécessaire au fonctionnement des installations en cas de perte des alimentations électriques externes.
Le 11 novembre 2022, à la suite d’une opération de maintenance, la requalification d’un diesel de secours de l’unité n°1 de la centrale de Chooz est réalisée. Le mode opératoire de la requalification prévoit un redémarrage lent, puis un redémarrage rapide, puis un fonctionnement à 100% de puissance nominale. La requalification se déroule correctement et le 14 novembre 2022, le diesel est déclaré disponible.
Le 27 novembre 2022, à la suite d’une opération de maintenance identique, un diesel de secours de l’unité n°2 fait à son tour l’objet d’une requalification, au cours de laquelle l’équipe en charge rencontre des difficultés lors de la mise en œuvre du mode opératoire.
Celles-ci conduisent à s’interroger sur le mode opératoire suivi pour la requalification de l’unité n°1. Après analyse, il s’avère que lors de sa requalification, le diesel de l’unité n°1 a fait l’objet d’un démarrage lent puis d’une mise en fonctionnement à 100%, mais pas d’un démarrage rapide.
Le 28 novembre 2022, le diesel de l’unité n°1 est donc déclaré indisponible, jusqu’à sa nouvelle requalification qui sera réalisée le 5 décembre 2022, cette fois-ci de façon complète.
Entre le 14 et le 28 novembre 2022, ce diesel aura donc été considéré disponible alors que sa requalification était incomplète. Si la seconde requalification a démontré a posteriori la disponibilité effective du diesel, celui-ci aurait cependant pu être indisponible sans que les équipes ne s’en soient rendu compte.
Cet événement n’a pas eu d’impact réel sur la sureté. Il a cependant été déclaré à l’Autorité de sureté nucléaire par la direction de la centrale nucléaire de Chooz comme significatif pour la sûreté au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7, le 7 décembre 2022.
Défaut d’organisation ayant entraîné une obturation prolongée de siphons de sol
Le 19 avril 2022, les équipes de la centrale de Chooz entreprennent des travaux de réfection de tuyauteries sur le système d’évacuation des effluents du bâtiment des auxiliaires nucléaires de l’unité n°2.
Cette intervention nécessite d’obturer les siphons de sol de plusieurs locaux afin de limiter le risque d’écoulement dans ces tuyauteries annexes.
Des difficultés d’approvisionnement matérielles et une priorisation des activités ont amené un décalage du chantier, sans réinterrogation de l’impact de l’obturation des siphons sur les installations.
Cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire comme intéressant pour la sûreté le 2 octobre 2022. La direction du site a décidé de le reclasser comme significatif le 13 décembre 2022 en raison du manque de préparation de l’activité. Il a été classé au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.
ÉVÉNEMENT RADIOPROTECTION :
Exposition d’un intervenant lors d’un tir radiographique en zone nucléaire
Le 15 décembre 2022, des intervenants se préparent à réaliser un tir radiographique sur une tuyauterie du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt, situé dans la zone nucléaire de l’unité 2. Cette opération vise à contrôler la conformité de soudures réalisées dans le cadre des travaux de traitement du phénomène de corrosion sous contrainte.
Lors de l’armement du gammagraphe, appareil contenant la source radioactive nécessaire à la réalisation de la radiographie, l’opercule bloquant la sortie de la source s’ouvre, laissant passer le rayonnement émis par cette dernière. L’intervenant se penche et se place, par erreur, devant le faisceau. Il se trouve alors exposé aux rayonnements. Habituellement lors de cette manipulation, une position de sécurité, hors du champ du faisceau de rayonnement est mise en œuvre par les opérateurs de tirs.
L’alarme indiquant l’atteinte du seuil d’exposition maximal autorisé se déclenche. L’intervenant remet son matériel en sécurité et prévient immédiatement le service de prévention des risques.
Après analyse, il s’avère que l’intervenant a intégré une dosimétrie de 0,184 millisieverts (mSv) pour une limite annuelle fixée à 20 mSv sur douze mois glissants par la réglementation. Cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire comme significatif pour la radioprotection le 28 décembre 2022 et classé au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.
Accès d’un intervenant en zone contrôlée au-delà de la limite de validité de son habilitation
Le 27 décembre 2022, un intervenant d’une entreprise partenaire accède en zone nucléaire alors que son habilitation l’autorisant à travailler en zone nucléaire était échue depuis le début du mois. Le salarié n’avait pas été informé au préalable de la date de forclusion de son titre.
Les portiques de sécurité ne permettent pas l’accès en zone contrôlée aux intervenants ne respectant pas l’ensemble des conditions requises : visite médicale et titre d’habilitation valides. Or, l’application de gestion des portiques était en maintenance le jour de l’accès en zone nucléaire du salarié et n’a donc pas permis d’empêcher l’ouverture des portiques de sécurité.
Cet événement a été identifié à l’issue de la maintenance du logiciel le lendemain par les équipes du service de prévention des risques de la centrale. Il a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire comme significatif pour la radioprotection le 30 décembre 2022 au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.