ÉVÉNEMENTS SÛRETÉ :
Déclaration d’un événement significatif pour la sûreté de niveau 1 à la suite de la détection tardive de l’indisponibilité d’une pompe d’un circuit de sauvegarde [mise en ligne le 04/04/2023]
Le 23 mars 2023, les équipes de la centrale de Chooz réalisent un essai périodique sur le système d’injection de sécurité du réacteur 2.
Durant cet essai, une inétanchéité est détectée au niveau du joint d’une pompe de sauvegarde. Le matériel est alors déclaré indisponible en attendant sa remise en conformité. La seconde voie du système est quant à elle pleinement fonctionnelle.
Le 25 mars, une intervention permet de retrouver la disponibilité du matériel dans les délais requis.
Les analyses menées avec le constructeur démontrent que l’inétanchéité a été causée par l’installation d’un joint torique aux dimensions inadaptées lors d’une maintenance préventive réalisée en septembre 2022.
L’indisponibilité n’ayant pas été détectée au moment de la requalification du matériel en décembre 2022, la conduite à tenir définie par les spécifications techniques d’exploitation demandant une réparation sous 3 jours n’a donc pas été respectée.
En raison de sa détection tardive, cet événement a été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 3 avril 2023 comme significatif pour la sûreté au niveau 1 de l’échelle INES qui en compte 7.
Déclaration d’un événement significatif pour la sûreté de niveau 1 à la suite de la non-fermeture, lors du redémarrage du réacteur, de la porte extérieure d’un sas d’accès au bâtiment réacteur [mise en ligne le 21/04/2023]
Le 6 avril 2023, alors que l’unité n°2 est à l’arrêt et afin de permettre les entrées de personnel pour la réalisation de travaux de maintenance, l’ouverture temporaire des portes d’un sas d’accès au bâtiment réacteur est autorisée.
Le 13 avril 2023, à l’issue des travaux et en vue des opérations de redémarrage, un intervenant referme la porte lourde de protection biologique située devant le sas, en dehors du bâtiment réacteur, sans détecter que la porte donnant vers l’extérieur de ce sas n’est pas complètement refermée.
Les opérations de redémarrage se poursuivent.
Le 15 avril 2023, lors d’un contrôle, l’exploitant constate que la porte extérieure du sas n’est pas complètement refermée ; il procède alors immédiatement à sa refermeture, conformément à la conduite à tenir.
Cet écart n’a pas affecté l’étanchéité du réacteur, la porte intérieure du sas étant bien fermée durant toute cette période. L’événement est donc sans conséquences sur la sureté des installations.
Cependant, le fait que la porte extérieure du sas d’accès au bâtiment réacteur n’ait pas été refermée pendant la phase de divergence du réacteur constitue un non-respect d’une prescription des spécifications techniques d’exploitation.
Cet événement a donc été déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire le 19 avril 2023 comme significatif pour la sûreté au niveau 1 de l’échelle INES qui en compte 7.
Non-respect d’une spécification technique d’exploitation lors de la réalisation d’un bilan d’air du circuit primaire
Le 16 avril 2023, les équipes de la centrale de Chooz réalisent un bilan d’air dans le circuit primaire. Le résultat de ce bilan démontre une présence d’air plus importante qu’attendue. Des opérations d’éventage, permettant de réduire le volume d’air présent dans le circuit, sont donc engagées.
La réduction du volume d’air se fait en plusieurs étapes, la première par un éventage du circuit en statique et si non concluant, un éventage dit « dynamique » par démarrage des pompes du circuit. Après la réalisation de la première étape, les résultats montrent une amélioration mais sont encore jugés insatisfaisants.
Les équipes poursuivent les opérations d’éventage dynamique consistant à démarrer puis arrêter alternativement les groupes motopompes afin de chasser l’air. Ces manœuvres entraînent une baisse de pression dans le circuit primaire. Les équipes d’exploitation procèdent alors aux actions nécessaires pour la faire remonter.
Durant la réalisation de cet éventage, la pression du circuit primaire est descendue en dessous du seuil autorisé par les spécifications techniques d’exploitation à deux reprises pendant 18 et 20 secondes. Dans les deux cas, les équipes de la centrale ont immédiatement détecté et compensé ces baisses de pression pour la faire remonter au seuil attendu de 24 bars relatifs.
Après contrôles, les équipes ont pu confirmer l’absence d’impact de cette manœuvre sur les matériels.
Cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur la sûreté. Il a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire comme significatif pour la sûreté le 26 avril 2023, au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.
Inétanchéité d’huile sur une turbopompe
Le 22 avril 2023, les opérations de redémarrage de l’unité n°1 sont en cours.
Lors d’un essai périodique, une fuite d’huile est détectée au niveau d’une turbopompe du système d’alimentation de sauvegarde des générateurs de vapeur, située dans la partie non nucléaire des installations. La turbopompe est alors arrêtée le temps de procéder à sa réparation.
Un autre matériel situé sur le circuit de vapeur étant déjà en maintenance, les équipes ont donc interrompu les opérations de redémarrage de l’unité, comme prescrit par les spécifications techniques d’exploitation en cas d’indisponibilité simultanée de ces deux matériels.
Dès le lendemain, l’inétanchéité ayant été résorbée, la requalification du matériel a pu être réalisée et les opérations de montée en puissance du réacteur ont pu reprendre.
Cet événement n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté. Il a été déclaré à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) comme significatif pour la sûreté le 23 avril 2023 au niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7.
Réglage erroné d’un paramètre représentatif du débit primaire lors d’un calibrage des systèmes de protections des réacteurs
Constituée de détecteurs de mesure de flux neutronique, l’instrumentation interne du cœur permet de mesurer la puissance nucléaire. Ces détecteurs, permettent de réaliser une carte de flux qui cartographie la répartition de la puissance dans le cœur du réacteur. Les données sont retranscrites dans des applications informatiques permettant de calibrer les systèmes de protection du réacteur.
Un dysfonctionnement a été détecté le 21 avril 2023 lors de l’actualisation d’un calibrage dans le cadre du redémarrage en cours de cycle du réacteur de Chooz 2. Un des paramètres n’a pas été actualisé à l’atteinte du palier de puissance nominale 98-100%Pn.
Il n’y a eu aucune conséquence réelle ou potentielle sur la sûreté des installations du fait de la disponibilité permanente des systèmes de protection du réacteur et du fait que la valeur erronée était conservative. Le réglage erroné de l’application conduit toutefois à la déclaration le 26 avril 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire d’un événement significatif de sûreté à caractère générique de niveau 0 de l’échelle INES qui en compte 7, pour le réacteur 2.