Franc succès pour le 1er colloque « Hydroélectricité et Biodiversité dans le Sud-Ouest »

En tant que producteur d’énergie renouvelable dans des zones préservées et hydroélectricien de référence dans le Sud-Ouest, notre première responsabilité est d’assurer la meilleure intégration possible de notre activité à notre environnement. C’est pour partager autour de cette mission et trouver de nouvelles pistes de coopération que nous avons organisé, avec notre partenaire l’Office Français de la Biodiversité, le 1er colloque dédié à l’hydroélectricité et à la biodiversité dans le Sud-Ouest.

Cet événement unique, vécu en présentiel et en distanciel par les intervenants et en 100 % distanciel par plus de 120 invités connectés, s’est tenu le 19 mai dans les locaux de notre partenaire l’Agence de l’Eau Adour-Garonne, à Toulouse. Le coup d’envoi a été donné par Franck Darthou, Directeur EDF Hydro Sud-Ouest, Hervé Bluhm, Directeur OFB Occitanie et Pascal Pinet, Directeur Général Délégué Aménagement, Mer et Changement Climatique - Région Occitanie, soulignant ainsi la bonne coopération entre leurs entités. Douze présentations techniques et scientifiques, ponctuées par 3 tables rondes, facilitant les échanges entre intervenants et avec le public à distance, se sont ensuite succédées. La journée a été animée par Valérie Ravinet, journaliste-animatrice toulousaine spécialisée dans les sujets économie, énergie et environnement.    
Ce colloque s’adressait à un public avisé, intéressé par la conciliation entre production d’hydroélectricité et protection des écosystèmes, et issu des structures les plus diverses : services de l’Etat, collectivités, associations environnementales, universités, unités de recherche, bureaux d’études…

Pourquoi un colloque sur ce thème ?

D’abord, parce que la production d’hydroélectricité et la préservation de la biodiversité sont au cœur d’un même défi environnemental qu’il faut concilier sur fond de changement climatique. L’hydroélectricité est un outil indispensable pour atténuer les effets du changement climatique et s’y adapter. La biodiversité est un patrimoine de plus en plus menacé, comme le démontrent les derniers rapports en date de l’IPBES et de l’UICN.
Le Sud-Ouest, par sa richesse en habitats et espèces protégés, cristallise d’importants enjeux d’articulation entre production d’hydroélectricité et biodiversité : le domaine foncier (concédé ou privé) exploité par EDF Hydro se situe à près de 40 % en Parc Naturels et à plus d’un tiers en zone Natura 2000 ; notre territoire présente une structure physique très contrastée entre des vallées pyrénéennes, favorables à l’émergence d’espèces endémiques, le piedmont du massif central, ou la plaine garonnaise ; notre territoire inclut aussi le bassin versant Adour-Garonne qui est le dernier en Europe à accueillir les 8 espèces de poissons migrateurs protégés aux niveaux national et européen : l’esturgeon européen, le saumon atlantique, la truite de mer, l’alose feinte, la grande alose, la lamproie marine, la lamproie fluviatile et l’anguille européenne.

Avec quels objectifs ?

  • Mieux se connaître pour mieux travailler ensemble. Les défis à relever collectivement entre hydrauliciens d’EDF (exploitants, ingénierie, R&D..) et les acteurs en charge de la biodiversité (services de l’Etat, collectivités, associations, naturalistes, bureaux d’études, universités, …) nécessitent une connaissance mutuelle de nos enjeux et des leviers d’action.
  • Partager la donnée scientifique et technique en matière de biodiversité pour adapter nos pratiques. Ces données ou connaissances, qu’elles soient très fondamentales (préférenda écologique d’une espèce rare, réponse globale d’un écosystème à une variation de température ou de débit) ou au plus proche du terrain (suivi long terme d’une espèce sur un périmètre donné) sont complémentaires et nécessaires pour agir efficacement ensemble. 
  • Valoriser les partenariats historiques avec les acteurs de la biodiversité. De nombreuses actions sont menées depuis des années en particulier avec le CEN Occitanie, l’ENSAT et l’Université Paul Sabatier de Toulouse, regroupés dans le laboratoire d’écologie fonctionnelle et environnement du CNRS, avec MIGADO et Migradour, avec la LPO ou encore les fédérations de pêche.

 Quel bilan à la fin de la journée ?

  • Au-delà des échanges avec les 120 participants, essentiels pour les sensibiliser à nos enjeux et recueillir leurs attentes, ce colloque aura permis de partager d’ores et déjà des résultats et expériences techniques et collaboratives opérationnelles (guide pratique pour la prise en compte du desman des Pyrénées, dispositifs de franchissement/comptage pour le suivi piscicole, analyse foncière de la biodiversité…)
  • Ce partage a également fait émerger des besoins supplémentaires d’acquisition de connaissance (par exemple sur le calotriton ou le silure) ; il a aussi permis d’identifier des sujets de préoccupation et d’intérêt pour l’avenir (débits, sédiments) et contribuera sans doute à mobiliser les multiples expertises disponibles.


De gauche à droite : Hervé Bluhm, Directeur OFB Occitanie et Franck Darthou, Directeur EDF Hydro Sud-Ouest

Pour découvrir le colloque en replay c'est par ici : https://live-event.io/edf/

La preuve en actions

Sabart : conciliation entre travaux de modernisation et préservation piscicole

A Sabart, près de Tarascon-en-Ariège, EDF Hydro Sud-Ouest a mené de 2017 à 2020 un vaste chantier de remplacement des conduites forcées de sa centrale hydroélectrique, essentielle pour la production de l’Ariège : 17 centrales y produisent 1 400 GWh d’électricité d’origine renouvelable annuellement, soit 4 fois la consommation des habitants du département.
Conséquence des travaux, le tronçon court-circuité du Vicdessos a subi à partir de l’automne 2018 les éclusées (variations de débit) des centrales hydroélectriques situées à l’amont (Soulcem, Pradières, Bassiès). De nombreuses frayères à truites étant répertoriées dans le Vicdessos, et elles étaient susceptibles d’être impactées. Comment maîtriser au mieux cet impact ?
Un des points les plus sensibles est la stabilité des substrats des frayères, notamment en période de reproduction et de vie sous gravier, soit de décembre à mars. La reproduction des truites pouvait ainsi être perturbée par la remise en mouvement des graviers et des petits galets en cas de débit trop élevé.
Ainsi, pour assurer une bonne fonctionnalité des frayères dans cette période d’ex­ploitation particulière, une réflexion a été engagée avec les différentes parties prenantes, parmi lesquelles la Fédération de Pêche de l’Ariège, et EDF Hydro Sud-Ouest a mené des essais en rivière pour déterminer les débits compatibles avec les périodes du cycle biologique de la truite.

Pour en savoir plus : https://www.youtube.com/watch?v=_yBuk415y_I&feature=youtu.be