Au fil du Doubs

Salle des machines de la centrale hydroélectrique EDF du Refrain

Au XVIIIe siècle, le Doubs dont la pente est propice à la création d’énergie, accueille fabriques, ateliers de verreries, scieries, forges et moulins. Une des premières électrifications en France y sera réalisée dès 1894 (centrale de la Goule près de Saint-Imier). D’autres ouvrages hydroélectriques suivront : Le Refrain (1909), La Prétière (1918), Grosbois et Liebvillers (1927), Dampjoux (1943), Vaufrey (1949), Le Châtelot (1953).

Une rivière aux multiples facettes

Le Doubs prend sa source à Mouthe, dans le département français homonyme, à 937 m d’altitude. Rivière abondante qui alimente plusieurs lacs, elle creuse des gorges et saute des cascades dont le célèbre « Saut du Doubs », s’écoule sur 430 kilomètres, et marque la frontière naturelle avec la Suisse et côtoie le Territoire de Belfort avant de rejoindre la Saône.

Le Doubs accueille également 8 aménagements hydroélectriques dont 6 sont exploités par EDF. Leurs modernisations successives garantissent la performance de ces ouvrages qui assurent l’équivalent de la consommation domestique annuelle en électricité de 110 000 foyers franc-comtois.

Une douzaine d’agents basés à Liebvillers gèrent la chaîne des centrales EDF installées sur le Doubs.

Le Refrain, une jeune centenaire

Sous l’impulsion de la Société des Forces Motrices du Refrain, un aménagement hydroélectrique (barrage et centrale) est réalisé et mis en service dès 1909. L’ouvrage permettra d’irriguer en électricité toute l’industrie lourde du pays de Montbéliard. Pionnière parmi les réalisations hydroélectriques françaises, le Refrain sera nationalisé en 1946, lors de la création d’Electricité de France.

Situé à l’amont du cours du Doubs, le barrage du Refrain crée une retenue d’une capacité de 1,2 millions de m3 à partir de laquelle une prise d’eau dirige une partie de la rivière dans une galerie d’amenée souterraine.

Après avoir parcouru près de 3 kilomètres à travers la montagne, cette galerie aboutit à deux conduites forcées de 110 m de long qui alimentent en eau les 3 groupes turbine-alternateur de la centrale.

Le fonctionnement de la centrale du Refrain est établi quotidiennement à partir du programme du débit turbiné par la centrale du Châtelot, située à l’amont et des prévisions de consommation.

L’organisation de la production respecte plusieurs paramètres : les débits minimums dans le Doubs pour garantir la vie de la faune comme de la flore ; la progressivité de la montée en puissance par une variation contrôlée des débits ; la réglementation sur l’eau. Avec le souci de préserver l’environnement du site, les actions engagées par EDF ne se limitent pas à la rivière : un soin tout particulier est apporté à la conservation et à la gestion des espaces boisés alentour qui sont à sa charge.