Sur les aménagements hydroélectriques du Rhin Franco-allemand, les turbines sont à l’œuvre pour transformer l’énergie de l’eau en électricité, mais rien aurait été possible sans le génie humain qui s’est illustré de 2 manières : par la technologie bien sûr mais aussi par l’Art ! C’est l’Art qui a permis de donner à la fois de la singularité à chacune des centrales mais aussi de la cohérence à l’ensemble de la chaîne. Et de cet Art est né un patrimoine unique qui s’enrichit encore aujourd’hui.
Couvègnes, Clair, Avoscan, Hertzog, Jorion, Delafontaine, Bernard-Raymond, Dyminski et bien d’autres encore … des noms, mais qu’ont-ils tous en commun ?
La réponse ? Leur contribution artistique, qui a permis de valoriser les aménagements hydrauliques de la chaîne du Rhin, des années 20 à aujourd’hui. Par la peinture, la sculpture, la photographie, l’écriture, le nombre d’œuvres est impressionnant. Comment les découvrir ? Passez aux abords des ouvrages à pied, en vélo ou en voiture, et si l’intérieur des installations vous attire, sachez qu’EDF propose des visites tout au long de l’année, notamment en période estivale !
Nous devons d’abord à Raymond Couvègnes pas moins de 7 œuvres majeures disséminées ici et là sur les ouvrages de la chaîne. Grand sculpteur français, il fut celui qui mis en application le fameux « 1% culturel » de Malraux grâce à des œuvres telles que le Dieu du Rhin en bas-relief à Fessenheim ou encore la flamme en cuivre martelé à Strasbourg (…)

Plus récemment, Daniel Dyminski a repris le flambeau de Couvègnes pour réaliser des peintures fresque et apporter un peu de couleurs aux façades des ouvrages. A Vogelgrun, sa fresque des nixes donne même une sensation de mouvement à la fée électricité en demi-relief pour laquelle Couvègnes s’était inspirée des danseuses des Folies Bergères !!! 
Les intérieurs des usines n’ont pas échappé à l’art, notamment pour rappeler les époques où elles ont été édifiées. A Kembs, le style Art déco trahit la décennie durant laquelle cette centrale fut mise en service : 1932. Tout dans la salle des machines, du sol carrelé noir & blanc au plafond ornementé, en passant par les immenses fenêtres, rappelle ce style encore en vogue au début des années 30. A Marckolsheim, les figures géométriques multicolores de la salle des machines sont la création de Paul Clair, tout comme la fresque murale située à Strasbourg.
A Fessenheim, le dieu du Rhin, inspiration du dieu grec Poséidon, figure en bonne place sur la façade nord de l’usine. Il s’agit d’un bas-relief monochrome, sur lequel d’une main le dieu saisit l’eau pour la transformer en électricité de l’autre, illustrée par l’éclair.

Marckolsheim est la seule centrale du Rhin qui présente une fresque sur ces 4 façades extérieures. Œuvre du peintre alsacien Daniel Dyminski réalisée en 2009, cette fresque représente la fée électricité et évoque sous certains aspects, l’écosystème rhénan. A cette fresque s’ajoute les armoiries du Loup sur la façade aval et le blason de l’Alsace sur la façade opposée. La salle des machines est colorée de figures géométriques abstraites multicolores.

A Gambsheim, c’est un monument qui symbolise l’union des 2 pays et rappelle au passant une phrase prononcée par Robert Schuman le jour de la création du marché commun du charbon et de l’acier : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble ; elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait. »
En 2015, dans le cadre de l’Industrie Magnifique, trois photographes de renom – Jorion, Delafontaine et Bernard-Raymond - ont été missionné par la Chambre de Strasbourg pour réaliser des photos d’art sur l’ensemble des centrales du Rhin dans le cadre de la création d’une exposition « Image électrique » présentée à l’espace Fondation EDF.
Et l’aventure artistique se poursuit encore, d’année en année. Tant que la production hydroélectrique vivra, l’Art sera présent pour l’accompagner et la magnifier !