Une ingénieure-chercheuse de la R&D dans la normalisation international

Qu’est ce que la Commission Électronique Internationale – CEI * ?

La CEI est l'organisation internationale de normalisation chargée des domaines de l'électricité, de l'électronique, de la compatibilité électromagnétique, de la nanotechnologie et des techniques connexes. Elle est complémentaire de l'Organisation internationale de normalisation (ISO), qui est chargée des autres domaines.

La CEI a été par exemple l'instrument du développement et de la distribution de normes d'unités de mesure, notamment le Gauss, le Hertz, et le Weber.
 

L'établissement de normes CEI a pour but de :

•     Faciliter les échanges dans le monde en supprimant les barrières techniques ;
•     Assurer la qualité des produits ;
•     Garantir l'interopérabilité des produits et systèmes ;
•     Contribuer à la sécurité dans l'utilisation des produits ;
•     Contribuer à la protection de l'environnement et à la qualité de vie, à travers notamment l'efficacité énergétique et la réduction des émissions de CO/CO2.

​​​​​​​Peu connues du grand public, ces instances internationales sont essentielles pour de nombreux acteurs du domaine pour accélérer le déploiement de solutions technologiques. ​​​​​​​

Comment sont établies ces normes ?

Les normes sont établies par des experts regroupés dans des groupes de travail internationaux qui représentent les constructeurs, utilisateurs de matériels, ainsi que des représentants de laboratoires d'essais, des consultants et des universitaires spécialistes du domaine considéré.
Ces experts sont mandatés par leur comité national, sur la base de leur expertise reconnue dans le domaine, et sont chargés de rédiger des projets de normes soumis au vote des comités nationaux CEI en vue de leur adoption comme normes internationales.

Quel sera le rôle de Aurélie Dehouck dans cette organisation ?

Aurélie côtoie le monde des normes depuis une quinzaine d’années au sein de différents comités. Elle a été nommée convenor (ou animatrice en français) pour animer un groupe de travail (le Working Group 19) au sein du Comité Technique 57 (TC 57), un comité très stratégique pour le groupe EDF, dont le président est Arnaud ULIAN, Directeur Régional Délégué Enedis Alsace Franche-Comté et ancien chef de Département de la R&D d'EDF.

Le comité technique 57, intitulé « Gestion des systèmes de puissance et échanges d'informations associés » établit des normes internationales pour les équipements et systèmes de conduite des systèmes de puissance, incluant systèmes de gestion d'énergie (EMS), systèmes de supervision et de contrôle (SCADA), contrôle-commande, téléprotection et communications associées, qui sont utilisés pour la planification, le fonctionnement et la maintenance des systèmes électriques de puissance. Dans ce comité technique, le working group 19 est plus particulièrement en charge de l’interopérabilité sur le long terme des normes produites par le comité.​​​
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Pourquoi ce comité est si stratégique pour EDF ?

​​​​​​​​​Ce comité technique travaille sur les normes liées à la gestion des réseaux électriques et l’échange d'informations associé. Il intègre plusieurs groupes de travail dont celui qui sera animé par Aurélie rassemblant pas moins de 108 experts internationaux.
L’objectif est pour eux de s’assurer de la cohérence de toutes les normes du TC57, un rôle clé et chapeau pour s’assurer de l’interopérabilité dans le long terme, évitant notamment la dépendance à certaines technologies propriétaires.

A titre d’exemple, le comité technique 57 édite la norme IEC 61850, appliquée au sein de SEI, Enedis, CIST, EDF R pour leurs projets de contrôle-commandes numériques, mais aussi la norme CIM (Common Information Model), utilisée pour les échanges de données de réseau et de marché de l’énergie au niveau européen. Les protocoles de communication TASE2 ou IEC 104, utilisés au sein du groupe EDF ont historiquement été édités au sein du TC57. Le working group 19 joue un rôle d’architecte des différentes normes produites par le comité, notamment au travers de la publication d’une « architecture de référence ».​​​​​

Quelques infos clés sur Aurélie

Aurélie travaille en tant qu’experte à la CEI depuis 2006 en collaboration avec d’autres experts de la R&D d'EDF et métiers pour élaborer des normes sur les réseaux électriques. Elle a notamment contribué au développement des normes IEC 61850 et le CIM, à l’origine du développement et de l’industrialisation par la R&D de la solution d’échange de données sécurisées et standardisées Genesys. Cette solution a été adoptée par EDF Renouvelables et choisie par ENEDIS et SEI pour passer d’un palier de contrôle commande basé sur des normes propriétaires à une solution standardisée et interopérable. C’est la première fois qu’elle prend ce rôle de convenor.

Elle est ingénieure chercheuse spécialisée dans la data, l’architecture SI, les modèles de données pour le réseau sur l’informatique industrielle et les contrôles commande au sein de la R&D d'EDF.

« Je suis contente d’avoir été nommée « convenor » de ce groupe de
travail de normalisation, à l’issue d’un vote des différents comités nationaux de l’IEC.​​​​​​​
Ce groupe de travail est important et un peu particulier, car il a pour rôle de garantir l’interopérabilité des normes du comité technique 57 sur le long terme, il joue par conséquent un rôle très transverse, et a un rôle « d’architecte » important. Cela fait d’autant plus sens que ce soit un énergéticien comme EDF qui le pilote, car dans l’entreprise nous avons cette vue d’ensemble des besoins d’interopérabilité pour nos différents métiers.
J’aurai de beaux défis à relever, non seulement techniques, mais également humains, car le rôle de « convenor » consiste à coordonner le travail et faciliter le consensus entre experts provenant de pays divers, et représentants de sociétés aux intérêts différents provenant de 26 pays différents. ». Les travaux de ce groupe de travail seront exploités au fur et à mesure dans le cadre des projets de la R&D d'EDF commandités par les métiers du Groupe pour développer des solutions performantes pour les réseaux électriques accélérant la transition énergétique.»

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