L'avenir du reporting extra-financier sera comptable pour un monde plus durable. Tel est le postulat développé par EIFER, qui étudie les multiples initiatives et méthodologies émergentes face à la pression des parties tierces pour faire évoluer le reporting des entreprises.

Reporting extra-financier et comptabilité intégrée

À l'instar d'autres grands groupes, EDF fait face à une demande croissante de ses parties prenantes et du législateur (taxonomie européenne, Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD)) d’évaluer et divulguer ses performances extra-financières. La CSRD de l'UE impose aujourd’hui à un nombre croissant d'entreprises de procéder à un reporting extra-financier, numérique, basé sur des normes communes actuellement en développement, et qui devra être audité. Elle impose aux entreprises qui y sont soumises, d’adopter une analyse de double matérialité, c’est-à-dire de non seulement identifier les principaux impacts environnementaux et sociaux de l’entreprise (matérialité d’impacts), mais aussi d’identifier les impacts et les dépendances de l’entreprise à son environnement ayant une influence majeure sur son activité économique et sa pérennité (matérialité financière).

En parallèle, grâce à l’impulsion donnée par leur stratégie de Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE), des sociétés déroulent déjà une démarche d’évaluation et de reporting de leur impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui vient compléter leur publication de comptes financiers traditionnelle. Ce sont des démarches de comptabilité intégrée qui élargissent l’approche comptable à l’ensemble des capitaux méritant d’être considérés. Elles sont aujourd’hui hétérogènes, et des alliances industrielles comme la Value Balancing Alliance (VBA) qui en font la promotion, expriment toutefois la nécessité et l’ambition de les standardiser.

Ces deux dynamiques de réglementation du reporting extra-financier d’une part, et de l’établissement volontaire de comptabilité intégrée d’autre part, se rejoindront sans doute et il incombe aux travaux R&D d’analyser cette tendance et les passerelles actuelles et futures.

​​​​​​​La raison d'être d’EDF de “construire un avenir énergétique neutre en CO₂, conciliant préservation de la planète, bien-être et développement, grâce à l’électricité et à des solutions et services innovants” donne l’impulsion nécessaire pour remettre en question la représentation traditionnelle que nous avons des performances d’un groupe et préparer l’avenir comptable. Et la pression exercée par diverses parties prenantes et notamment celles qui exploitent d’ores et déjà les données publiquement disponibles des sociétés industrielles pour les comparer les unes aux autres, ne fait que renforcer la vigilance et la proactivité à avoir sur ce sujet.

Le cadre comptable, ses variantes et son devenir

Un système de comptabilité d’entreprise classique remplit plusieurs fonctions : 

  • C'est un système d'informations
  • Il fournit une représentation chiffrée des activités de l'entreprise et de ses actifs financiers
  • Il correspond à une pratique sociale et organisationnelle
  • Et il répond à une exigence réglementaire d’évaluation et de publication des comptes financiers. 

La comptabilité intégrée reprend ces fonctions et étend le périmètre des systèmes de comptabilité financière traditionnelle à la prise en compte des capitaux environnementaux et sociaux. Cependant, le niveau d'intégration comptable des enjeux sociaux et environnementaux peut varier d'une méthode de comptabilité à l'autre : les comptes environnementaux et sociaux peuvent être établis mais rester séparés des comptes financiers, ou à l’inverse être intégrés totalement, grâce au recours à l’unité monétaire qui permet aux décideurs d’avoir une vue d’ensemble.

EIFER suit les multiples initiatives et méthodologies qui préconisent le recours à une comptabilité intégrée. Sa compétence en économie de l’environnement lui permet d’apporter une expertise en monétarisation, mobilisable dans le cadre de la comptabilité intégrée mais aussi d’autres méthodes d’évaluation environnementale traitée par l’ensemble de la R&D d’EDF.

L'émergence de normes relatives à la comptabilité du capital naturel, et le développement en continu de méthodes comptables intégrées encore plus élaborées (par des universitaires français notamment), présagent le caractère incontournable de la comptabilité intégrée pour construire un monde plus durable.

 EIFER (Europäisches Institut für Energieforschung EDF-KIT EWIV) est un institut indépendant de recherche franco-allemand sur l’énergie fondé par EDF et KIT en 2002, pour renforcer leur collaboration par le biais de projets communs appliqués à des questions industrielles. EIFER propose des solutions énergétiques innovantes bas-carbone en support d’un développement durable des villes, des communautés locales et des industries. EIFER est basé à Karlsruhe et compte plus de cent collaborateurs.