La ville de Turku en Finlande*

Le consortium européen de 53 partenaires est piloté par le centre de R&D commun d’EDF et du Karlrusher Institut für Technologie en Allemagne (EIFER).
Ce projet développe des « quartiers à énergie positive » dans plusieurs villes européennes. David Goujon, coordinateur du projet RESPONSE et Samuel Thiriot, Chercheur spécialisé en modélisation à EIFER, nous en disent plus sur ce projet d’envergure européenne.

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Pourriez-vous nous en dire plus sur le projet européen RESPONSE ?
David Goujon : Le développement durable des aires urbaines est un challenge de toute première importance. Cela nécessite des technologies et services nouveaux, efficaces et user-friendly. RESPONSE (pour "integRatEd Solutions for POsitive eNergy and reSilient CitiEs") s'inscrit dans le cadre du programme Européen "Smart Cities and Communities", qui accompagne les villes vers la neutralité carbone et met en œuvre le concept de quartier à énergie positive.

En phase avec le Green Deal européen, notre consortium, composé de 53 partenaires provenant de 13 pays européens, s’est construit autour de 2 villes phares et 6 villes accompagnatrices. EDF, EIFER et ENEDIS sont tous trois membres de ce consortium (~3M€ de subventions).

C’est ainsi que Dijon en France et Turku en Finlande vont, au cours des 5 prochaines années, expérimenter pas moins de 80 solutions innovantes qui, combinées, leur permettront de créer dans ces quartiers plus d’énergie qu’ils n’en consomment à l’année. Bien sûr, sur Dijon, ce sera l’occasion de tester des innovations d’EDF. La Direction à l’action régionale d’EDF a réalisé un travail remarquable pour intégrer les solutions bas carbone du Groupe et préfigurer une offre intégrée du Groupe EDF.

Ces solutions serviront ensuite de base de travail aux villes de Bruxelles (Belgique), Zaragoza (Espagne), Botosani (Roumanie), Eordaia (Grèce), Gabrovo (Bulgarie) et Severodonetsk (en Ukraine, qui reste pleinement membre du projet et avec laquelle la coopération reprendra dès que la situation le permettra) pour implémenter leurs propres quartiers à énergie positive.

 
Que va apporter ce projet au Groupe EDF ?
Samuel Thiriot : Pour le Groupe EDF, RESPONSE permet de développer des têtes de série industrielles réplicables sur d’autres territoires, par exemple : des bornes de charge V2G DREEV, une opération d’autoconsommation opérée par Commerce, la plateforme de contrôle/commande sécurisée GeneSYS ; une plateforme Energie-Climat qui calcule les émissions carbone en temps réel sur la base des données de distributeurs d’énergie. En termes d’ancrage territorial, RESPONSE permet aussi de renforcer les coopérations entre EDF et la Métropole de Dijon qui existent déjà autour du projet OnDijon.

Quel est le rôle d’EIFER ?
David Goujon : EIFER joue deux rôles importants dans le projet RESPONSE : coordination internationale et contribution scientifique et technique.
En tant que coordinateur, EIFER assure la coordination globale de RESPONSE.

L'institut représente le consortium auprès de la Commission Européenne et coordonne l'ensemble des partenaires, afin de livrer les solutions innovantes et robustes dans le délai imparti (3 ans de développement, 2 ans de mesure de performance). EIFER porte notamment les responsabilités de suivi qualité, de suivi éthique et de reporting administratif et financier. Nous nous appuyons pour cela sur des organisations locales à Dijon et Turku pour piloter les actions dans les quartiers à énergie positive. A Dijon, il s’agit de Dijon Métropole accompagnée par la Direction à l’action régionale d’EDF en Bourgogne-Franche-Comté.

Samuel Thiriot : En tant que contributeur, EIFER pilote le développement de solutions numériques à Turku et Dijon. Nous concevons la plateforme énergie-climat de Dijon, qui calculera en temps réel les émissions carbone sur le territoire sur la base des données des distributeurs d’énergie, afin de faciliter la mise à jour des plans énergie–climat et d’outiller la concertation sur le territoire. La plateforme affichera les cartes de qualité de l’air et de température à J+2 calculées par des partenaires locaux.

Nous contribuerons également à l’exploration de scénarios d’adaptation au changement climatique animés par l’agence de qualité de l’air locale. Nous améliorerons enfin un outil de positionnement de bornes de charge de véhicules électriques en lien avec notre filiale DREEV et la Direction Mobilité Electrique Groupe.

 
Quelles entités du Groupe seront mobilisées ?
Samuel Thiriot : Au sein du groupe EDF c’est un grand nombre d’acteurs qui sont impliqués. EIFER s’appuie sur la R&D pour la plateforme Energie-Climat (ergonomie, indicateurs territoriaux, confidentialité des données, architecture IT), pour l'adaptation de la solution de contrôle/commande sécurisé GeneSYS et pour le déploiement de nombreuses solutions innovantes sur Dijon.

La Direction à l’action régionale d’EDF en Bourgogne Franche-Comté a été leader pour monter ce projet au sein du groupe, et joue un véritable rôle d’accompagnement technique de son partenaire local, Dijon.
En ce qui concerne les bornes de recharge V2G, c’est notre filiale DREEV qui est partie prenante au projet.

Enfin, nous bénéficions d’une forte contribution de la Direction Stratégie et Développement d’EDF sur la plateforme numérique de gestion de l’autoconsommation collective.

Quelles sont les prochaines étapes ?
David Goujon : Nous avons débuté les travaux. La rénovation énergétique des bâtiments est en cours ; les panneaux PV commenceront à être installés cet été pour un démarrage à l’automne 2022 de l’opération d’auto-consommation collective pour les bâtiments de la ville de Dijon, ainsi que du stockage électrique associé à un contrôle de gestion intelligente que nous développons à la R&D. Les villes partenaires mettent également en place leur organisation pour profiter au maximum des résultats du projet.