La pollution lumineuse, une pollution silencieuse !

L’ÉCLAIRAGE NOCTURNE, CONSTATS

Qu’est-ce que la pollution lumineuse ? C’est l'altération du cycle naturel de la lumière.

L’éclairage nocturne est une pollution lumineuse silencieuse qui impacte la mobilité des animaux. Les chauves-souris et les rongeurs, par exemple, fuient la lumière et réduisent leurs déplacements (phototaxie négative). Au contraire, les insectes volants et les oiseaux migrateurs sont désorientés et attirés par la lumière artificielle (phototaxie positive).

L’éclairage nocturne est actuellement considéré comme la 2ème cause d’extinction des insectes après les pesticides.

L’éclairage nocturne modifie le rythme biologique journalier (le rythme circadien) des animaux nocturnes et diurnes, et leur activité. Par exemple, les crapauds ne chantent plus la nuit en présence de lumière artificielle, ou au contraire des oiseaux chantent la nuit en ville.
Il impacte également le rythme biologique annuel des animaux (le rythme circannuel), avec pour conséquence majeure une diminution de la reproduction.
Chez l’être humain, l’éclairage nocturne diminue la production de mélatonine (hormone du sommeil), dégrade la qualité du sommeil, perturbe la croissance et peut augmenter le risque de développer des maladies.

​​​​​​​​​​​​​​Principaux impacts de la pollution lumineuse sur la biodiversité terrestre*

 *Le choix a été fait de ne traiter que la biodiversité terrestre. Il existe également des impacts de la pollution lumineuse sur la biodiversité aquatique. La nouvelle règlementation prévoit toutefois une interdiction d’éclairer directement les surfaces en eau, ce qui peut contribuer à réduire les impacts.

LES RISQUES D’UN ÉCLAIRAGE INADAPTÉ VS UN ÉCLAIRAGE ADAPTÉ

Quels sont les risques d’un éclairage inadapté ?

Écologiques : une grande diversité d’impacts sur tous les groupes d’espèces (cf. partie précédente).
Économiques, liés au non-respect de la règlementation : les infractions à la réglementation sont passibles d’amendes voire d’une suspension ou interdiction d’exploitation.

Économiques, liés au non-respect de la règlementation : les infractions à la réglementation sont passibles d’amendes voire d’une suspension ou interdiction d’exploitation.

Économiques, liés à l’augmentation du prix de l’énergie : le maintien d’un éclairage trop polluant peut amener de fortes dépenses énergétiques supplémentaires.

Risque d’image pour l’entreprise : le maintien d’un éclairage inadapté peut être contraire aux engagements de l’entreprise ou des institutions.

Quels sont les bénéfices d’un éclairage adapté ?

Gains écologiques/sanitaires : constat sur les sites d’EDF d’une augmentation de la biodiversité, ainsi que des gains pour les employés : moins de risques d’éblouissement, lieu de travail plus agréable/plus naturel, etc.

En accord avec la règlementation : extinction de l’éclairage 1h après la fin d’activité, température de couleur des lampes ≤ 3000 K, flux de lumière orienté vers le ciel quasi nul, etc.

Sécurité publique conservée : les études montrent que l’extinction de l’éclairage public n’augmente pas la criminalité ni la violence, et diminue les accidents (car plus de vigilance).

Sobriété énergétique et gains économiques : la ville de Saumur a économisé 84 500 € en un an en éteignant la majorité de ses points lumineux de 1h à 5h30 du matin, soit 30% de sa facture totale d’électricité.​​​​​​​

Valeurs de l’entreprise respectées et image de l’entreprise valorisée : opportunité de sensibiliser/communiquer sur les actions menées contre la pollution lumineuse et les suivis effectués.

​​​​​​​COMMENT RÉDUIRE LA POLLUTION LUMINEUSE ?

Avant de pouvoir adapter l’éclairage, il faut connaitre l’état du parc d’éclairage et les pratiques et usages associés, afin de définir les besoins réels d’éclairage liés aux contraintes spécifiques de chaque site (souvent surestimés). Il faudra ensuite trouver un consensus entre la protection des espèces, la conformité règlementaire et les besoins réels en éclairage.

Diagnostic

1- Répertorier et caractériser tous les points lumineux
2- Réfléchir à la cohérence éclairage/besoins réels
​​​​​​​3- Cartographier l’habitat et inventorier les espèces.

Adaptation

1- Axe spatial : Adapter l’organisation spatiale des points lumineux (densité, position, etc.)
2- Axe temporel : Planifier l’éclairage dans le temps (horaires, durées, etc.)
3- Axe technique : Agir sur les caractéristiques des luminaires (hauteur, spectre, flux, etc.).

Solutions techniques

1- Adapter le type de luminaire et l’orientation afin de limiter le flux de lumière orienté vers le ciel.
2- Diminuer la hauteur du luminaire afin de diminuer la surface éclairée au sol.
​​​​​​​3- Choisir des lampes avec un spectre lumineux (couleur) moins impactant pour la biodiversité.

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​​​​​​​COMMENT INTÉGRER CES SOLUTIONS LOCALES DANS UNE DÉMARCHE PLUS GLOBALE ?

Pour lutter contre les effets de la lumière artificielle en préservant ou restaurant un réseau écologique propice à la vie nocturne (cycle de vie et déplacements), les actions à l’échelle d’un site doivent être réfléchies à l’échelle d’un territoire plus large et dans tous les milieux (aquatiques, humides, boisés, ouverts, littoraux, etc.).

Pour télécharger le document de 4 pages réalisé par les chercheurs de la R&D d'EDF, cliquez ici.

Pour télécharger la fiche synthèse de ce travail, cliquez ici.